Un point c’est tout !

Effectivement, un tout petit point.
Ce qui constitue la marge la plus mince pour un résultat de basket a donc été de mise sur ce  3° match de la saison.
Ce petit point précieux qui fait qu’une équipe bascule dans l’euphorie et l’autre dans la détresse.
Ce petit point qui crispe les athlètes, les entraîneurs, le public, et fait libérer la tension de toutes et tous au final, dans des sentiments aussi mélangés que disparates.
Ce petit point si insignifiant, et pourtant si fier, s’est dressé entre deux équipes qui ont lutté, chacune avec leurs armes distinctes, pour se l’attribuer.
Mais oui, c’était un beau match, avec ce qu’il fallait de dramaturgie pour le mener à son paroxysme dans les dernières secondes. Je vais vous en conter quelques extraits.

Tout d’abord, saluons les parents venus nombreux à la salle Valrose pour supporter les 2 équipes. Plaisir de revoir des amis de longue date dans les rangs adverses, et de s’asseoir parmi de nouveaux. J’en avais presque honte d’arriver en retard…

Avant que le match démarre, nous avons eu le plaisir de voir arriver Carla, et son 43 fillette qui font de mes propres baskets des accessoires de Playmobil ! Elle est venue s’asseoir sur le banc vivre la rencontre en compagnie de ce qui sera sa future équipe dès le prochain match. Tout le monde lui souhaite une chaleureuse bienvenue.

Le match pouvait commencer.
Nous allions voir 2 oppositions de style entre l’Eveil, qui pratiquait un jeu fait de rotations et de permutations, et Monaco, qui pratiquait un jeu plus direct inspiré du « Run and Gun » de certaines franchises américaines.

Le bon départ de nos filles, avec une bonne organisation offensive et défensive, de la circulation de balle, surprenait les jeunes asémistes, qui, pourtant, s’accrochaient et tenaient le score.

Ce score allait évoluer mais restait néanmoins serré. +4 pour l’Eveil à la fin du 1er quart, +2 pour Monaco à la mi-temps, +3 pour Monaco à la fin du 3° quart, il fallait mettre en place le final !

Et ce final tint toutes ses promesses, nos petites actrices du jour feraient en sorte que ce soit intense et vibrant ! Bon, je ne vais pas faire monter le suspense, tout le monde sait que l’Eveil perd d’un point, mais comment cela a-t-il pu se produire ?

Ce n’est pas que je veuille focaliser sur ce point plus qu’un autre, mais l’étrange arbitrage du match pose question. Parce qu’inévitablement, quand on ne parle que d’un petit point, on fait les comptes. On s’aperçoit alors que nous avons reçu 24 fautes personnelles dans le match, et que 3 de nos filles sortent pour 5 fautes dans le dernier quart-temps.
Comment se fait-il que, dans le même temps Monaco, dont la défense était positivement agressive, n’en comptait que 12 ? A elle seule Camille, la bondissante comète monégasque qui gobait tous les rebonds comme un félin ses croquettes, en comptait 5, ce qui veut dire que dans un match de cette intensité, les petites rouges et blanches n’avaient fait que 7 fautes ?

Forcément ça intrigue, parce que les 6 derniers points de Monaco furent des Lancers-Francs, et on sait combien ils ont été décisifs. Il faut d’ailleurs souligner le sang-froid des shooteuses à cet instant, Camille, Hermance et Emelia, bravo à elles.

Mais entre nous, là, hein ? Comment donc un professeur de monégasque, licencié à l’AS Monaco, a pu être désigné à la direction d’un match de son club ?

(Erratum : on m’a gentiment signalé mon erreur et spécifié que l’arbitre n’était pas de l’AS Monaco mais du Monaco Basket Association. Mes excuses pour cette erreur de présentation des faits. De toute façon j’ai une lecture personnelle, passionnée, et forcément un peu partisane, ça ne pouvait pas être clairvoyant !)

Quand il s’agit d’une défaite de ce mince écart, on veut trouver des réponses, et on peut en oublier les autres erreurs en cours de match. Des marchés, des pertes de balles, et une étrange absence au rebond sont tout autant de facteurs qui furent fatals à notre belle équipe. Quelle belle fin match tout de même, nous avons eu le ballon de la gagne en main. Quand Zoé tentait son dernier shoot et que le ballon touchait l’arceau, pour retomber devant, un peu court. Ô temps suspends ton vol écrivait Lamartine, et c’est ce genre de petit instant de grâce qui fait qu’on aime le sport ! Une sorte de silence qui accompagne la courbe d’un shoot, les dixièmes de seconde se contractent, et on reste pendu à cette balle orange qui avait décidé de ne pas valider la victoire de l’Eveil. Le ballon décida d’attribuer la victoire à Monaco, haut-lieu du jeu de hasard, comme une parabole. Ensuite ? Retour aux contrastes des émotions dont j’évoquais la réalité en introduction, l’euphorie d’un côté, et c’est mérité, et la détresse de l’autre, qui est naturelle !

Les filles, laissez-moi tout d’abord remercier les joueuses de Monaco, car pour faire un beau match, il faut 2 belles équipes. Les petites des 2 camps ont été exemplaires, ont joué avec fair-play et engagement, ont été respectueuses les unes des autres, ça fait plaisir de voir cette débauche d’énergie aussi saine. Et j’ai pris plaisir à voir Hermance, Camille, Emelia, Jana, Alessia, Pauline et Zoé, pas la mienne, venir me faire la bise pour dire bonjour à la fin du match. Elles ont fait un bon et beau match.

Reste à m’attarder sur nos petites guerrières de Valrose ! Et je me range du côté de Joëlle, extrêmement satisfaite du comportement de ses joueuses, pour souligner leur extraordinaire tenue durant ce match. Toutes les filles ont été motivées, impliquées, concentrées, et ont livré une superbe partie.

Que dire de l’abnégation totale d’Yvonne, dévouée corps et âme à défendre contre la meneuse adverse ? Un modèle de férocité et d’obstination à repousser son adversaire d’un jour. Une cinquième faute imaginaire la prive de l’emballement final… Mais on comprend pourquoi son prénom rime avec Lionne !

Thilelli ? Lancée dans la bataille, elle a abattu le boulot qu’on lui connaît. Pugnace en défense, prête à dévorer tout ballon qui traîne, elle se défonce et lance les assauts avec la fougue qu’on lui connaît !

Maïssa ? Ses longs segments sont autant de guillotines qui s’abattent sur les adversaires. Tranchante, elle est dans tous les coins chauds !

Thiziri ? Au four et au moulin ! Cette enfant n’a que quelques entraînements dans les jambes, elle manque de physique, de rythme, et c’est bien normal après une fracture de la clavicule. Alors elle joue à la limite de la douleur, et elle encaisse les coups sans broncher, ou un peu quand ça devient vraiment trop difficile, comme quand cet involontaire coup de genou finissait sa course dans son aine de façon un peu trop appuyée. Point d’ancrage autant en attaque qu’en défense, la bataille fut rude sous les panneaux et on espère que très vite, son bras retrouve toute sa mobilité.

Axelle ? Mais voilà que notre marmouset basketteur rentre avec pression, et trouve ce qu’il faut pour la gérer efficacement et y aller de son petit panier ! La défense était plus dure, elle a fait 4 fautes, mais ça allait vite en face. Sa dernière faute n’existait pas, dommage !

Emma ? Que peut-on dire de cette petite qui a toujours le sourire vissé au visage ?! Elle aussi, elle est allée au charbon, dans des conditions complexes, dans un climat de tension qu’il faut apprendre à gérer, et elle l’a fait.

Henola ? Aaaah Henola, il faut la voir se faufiler et prendre ces petits rebonds là où on ne l’attend pas ! Mais il ne faut pas douter ! Il faut que tu aies autant confiance en toi que tes coéquipières ont confiance en toi ! Tu es partie intégrante de cette rotation et tu apportes ta pierre précieuse à l’édifice !

Toutes nos filles ont joué, ont tourné, ont donné, et c’était génial de voir comment nous avons fini cette partie au couperet avec nos filles de première année, c’est vraiment chouette !

Ah oui, je crois que j’oubliais quelqu’un… Le petit trublion qui montait la balle sans arrêt, pied au plancher, et dynamitait le panier adverse, martyrisait le cercle et faisait brûler le filet. Très grosse partie de Zoé, oui, cette fois c’est la mienne, qui a su encourager, placer, aider et se fondre dans le collectif malgré la performance individuelle et ses 29 points marqués. Elle a amené ce que l’on attend d’elle mais difficile de s’étendre sur son propre enfant n’est-ce pas ?

Alors voilà… Il faut arriver à expliquer à ce petit groupe commando tout le positif de cette rencontre. Quand la victoire, qui fait plaisir à tout le monde, joueuses en premier, n’est pas un but en soi et comprendre que la qualité de jeu développée durant l’intégralité de la rencontre a été enthousiasmante et essentielle dans leur parcours initiatique au basket !

Vous avez fait un superbe match les filles, alors on sèche les larmes, on lève le menton, la tête, on regarde droit devant, parce que vous pouvez être fière de votre prestation. Du combat, de l’acharnement, de l’écoute, beaucoup, aux consignes de votre coach, et sans vous en rendre compte, vous nous avez offert un très grand plaisir ce samedi après-midi !

D’ailleurs, c’est fini, retour à l’entraînement dès mercredi, on se concentre, on travaille, Toulon se profile à l’horizon dès samedi prochain, il faudra remettre le couvert, un point c’est tout !

Oups… J’en oubliais presque un fait majeur ! Pour ceux qui sont restés peu après la fin du match, nous avons vécu un intense moment qui aura surpris beaucoup de parents ! Une tuerie sans nom du genre à laisser un goût particulier dans la bouche ! Comment peut-on réaliser quelque chose d’aussi bon que les pâtisseries apportées par Thilelli et Thiziri ? Un régal pour les papilles ! Merci à la maman !

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