Un CTC Var Basket Littoral plutôt brutal

A peine remis de la secousse ressentie contre La Tronche, nous devions enchaîner. Cette fois, nous reprenions la route, et celle-ci nous dirigeait vers le Gymnase du Pin d’Alep, du nom cette ville dévastée par la guerre en Syrie, et refuge des joueuses du CTC Littoral Var Basket. Je ne fais bien évidemment aucun lien malheureux mais, par expérience, je sais que cet endroit se transforme souvent en traquenard.

La semaine précédente, notre équipe de NF1 était venue disputer une rencontre de Coupe contre ce même CTC, un match remporté très largement par nos joueuses et auquel 5 de nos filles NF3 avaient participé.

Ces cinq mêmes filles revenaient donc sur le lieu de leur crime animées de la même envie de succès, mais le reste de l’équipage pour aborder la rencontre était diminué. En effet, Zoé soignait toujours sa cheville gauche, mais elle avait été rejointe à l’infirmerie par Maylis, aux adducteurs fatigués, et par Océane, dont la dernière sortie avait scellé le destin de son doigt, beaucoup trop maltraité pour continuer le basket, et ce pendant les deux prochains mois. Enfin, avec Cathy qui évolue maintenant avec la NF1, notre groupe était fortement réduit et nos joueuses se retrouvaient à 6 valides. Didier faisait appel à Islame qui se rendait disponible pour aider le groupe.

Malgré le tableau un peu sombre, deux éclaircies venaient égayer ce dimanche 31 octobre devenu depuis la perte il y a précisément un an de Diego Armando Maradona, El Pibe de Oro.
Ensuite, Cathy était libérée pour venir prêter main forte au groupe et, enfin, plus personnellement, je recevais la visite d’Ivan, pas le Terrible, mais le Bon, avec lequel nous avons pu évoquer toutes ces choses qui nous lient depuis longtemps, mais je m’égare en perso trip.

En tout cas c’était vraiment un gros plaisir de le revoir dans cette salle nimbée d’un froid terrible à croiser des eskimos, mais sans bâton, ou alors, s’ils en ont un, c’est probablement suite à un jeu sexuel qui a mal tourné.

31 octobre 2021… Veille de la Toussaint, changement d’heure pour pénétrer l’hiver… 31 octobre 1938, Orson Welles terrorisait l’Amérique en diffusant sa version de La Guerre des Mondes d’HG Wells, devenant ce jour la guerre des départements qui allait débuter dans l’instant. Et nos 5 belligérantes seraient Ali, Emilie, Mahé, Patience et Sharon.

Alors qu’Ali perdait inhabituellement l’entre deux, nous allions faire connaissance avec le chiffre 7, comme 7 milliards d’habitants sur Terre, ce chiffre atteint un 31 octobre 2011, ou 7, comme le numéro de maillot de Léa Planque, qui se montrait en marquant le premier panier de la partie.
Si Emilie égalisait sur un service d’Ali, c’est encore Léa qui avait la balle en main pour faire enfler le score à 10-3, moment choisi par Didier pour poser un temps-mort.
Enfer, damnation, discographie du groupe « 3 Cafés Gourmands », elle était chaude comme une calzone qui sort du four. La 7 varoise avait donc scoré les 10 points de son équipe.
Elle allait encore marquer 2 paniers et offrir une passe décisive pendant que Cathy, fraîchement rentrée, marquait tout comme Mahé à longue distance sur service de Sharon. Mahé qui rendait la politesse à Sharon et nous étions revenus à 16-10.
Notre collectif tenait bien la barre et se mettait en évidence alors que côté adverse, tout reposait sur les épaules de cette seule joueuse. Emilie marquait sur le buzz et nous finissions cette première période sur une égalité parfaite de 20 partout.
Et en effet, statistiquement, Léa Planque avait scoré les 14 premiers points du CTC, et en fin de compte 16 points sur les 20 de son équipe. Elle avait une telle patate qu’elle nous donnait envie de la faire en purée et de lui verser de la sauce dans son petit trou du milieu façon volcan.

Le match reprenait et une longue minute de jeu s’écoulait sans véritable action marquante avant le tir à 3 point de la 11 varoise qui rentrait avec l’aide de la planche, ce qui n’était pas l’action la plus fameuse du match, il ne fallait pas être Bébert Einstein pour s’en rendre compte. Oui, je l’appelle Bébert parce que le fait d’être tous les deux des gens humbles à forte capacité intellectuelle créé une familiarité. Le Littoral Var Basket connaissait une meilleure remise en route et allait vite mener 28-20 avant un nouveau temps-mort de Didier.
Cet arrêt se révélait prolifique. Mahé, Emilie, Sharon, Ali et Cathy s’appliquaient individuellement pour remettre le MBA en selle et même passer devant à 29-28, provoquant un vent de panique chez le coach adverse qui prenait à son tour un temps-mort.
La partie allait être serrée, mélange de fautes et d’allers et retours au score, mais si Cathy ramenait notre équipe à 32-31, c’est malgré elle que Sharon allait déclencher la fureur du public local. Alors que notre meneuse obtenait une faute justifiée, un déferlement de hurlements se répandait des tribunes et le vocabulaire utilisé était si limité que ça ferait passer Frank Ribéry pour Bernard Pivot. En tout cas, les arbitres avaient l’air d’être autant appréciés que les salsifis dans une classe de CM2.
Sharon n’en avait cure et inscrivait ses 2 lancers pour remettre notre équipe devant à 33-32.
Cathy sortait et laissait plus de champs à la 7 varoise qui en profitait immédiatement pour inscrire 4 points sur 2 rebonds offensifs puis, sur le buzzer encore une fois, c’était au tour du Var Basket de faire preuve de réussite en inscrivant un panier longue distance.
Nous perdions le gain de cette deuxième période 19-13 et, à la mi-temps, nous étions menés de 6 points sur le score de 39-33.

De retour sur le parquet, le CTC semblait en réussite si on s’en réfère à l’improbable panier qui venait d’être marqué, tout comme le 3 points qui suivait. A 44-33, Didier organisait une zone pour dérégler nos adversaires. Une mise en place un peu délicate qui n’empêchait pas nos adversaires de creuser l’écart (48-35). Si le problème était en train de devenir d’envergure, il y avait tout de même des sujets plus graves encore, comme le retour de K-Maro.
Le match était un peu plus haché, un peu plus physique, un peu plus engagé et à ce petit jeu, c’est le camp varois qui commettait la faute de trop et les arbitres attribuaient une faute technique à une joueuse varoise, déclenchant l’ire enragée des supporters locaux. Un clitoris possède plus de 8.000 terminaisons nerveuses, cela reste pourtant moins sensible qu’un supporter du CTC Littoral. Ces hurlements faisaient un bruit infernal, à rendre sourd, ce qui nous offrait néanmoins la possibilité d’échapper à un live de Christophe Maé.
La joueuse visée, quant à elle, sortait et se dirigeait vers son banc alors que son coach tentait de lui dire quelque chose mais, de son côté, la varoise avait l’air de s’en foutre. Elle est comme notre conjointe quand elle est sur sa tablette, vous avez beau lui parler, elle vous écoute sans vous entendre. Vous criez « J’vais te tromper avec la voisine Monique », elle vous répond « Je sais pas, regarde dans le frigo ». Bref, nous loupions le lancer que nous offrait cette faute mais nos joueuses faisaient jeu égal avec leurs homologues varoises et Sharon marquait un tir lointain pour clore la troisième période sur une nouvelle égalité (16 partout) mais nous étions toujours menés de 6 points (55-49).

Décidément, difficile de commencer les quart-temps sereinement. Ce dernier n’échappait pas à la règle et les varoises inscrivaient 3 points, Cathy réduisait l’écart mais la 7 adverse remettait un 3 points. Elle avait toujours faim, le même appétit qu’un Sénateur quand l’horloge affiche 11h55.
Sharon lui répondait, puis Cathy ramenait le MBA à 5 points (63-58). Temps-mort.
Habitué à filmer des batailles homériques dans ses films, qu’il eut été bon de pouvoir compter sur Peter Jackson pour immortaliser ces 5 dernières minutes à jouer, mais il était occupé à fêter son 60ème anniversaire, on le pardonne. Sharon convertissait un rebond offensif pour répondre aux varoises, nous en étions à 65-60 avant que nos adversaires ne marquent encore un tir longue distance. Des tribunes enfla une clameur énorme, il aurait fallu 180.000 Carla Bruni pour produire le même son. Il ne restait plus que 2 minutes à jouer et juste avant de prendre son dernier temps-mort, Didier voyait Mahé tenter un Alley-Hoop vers Ali mais elle catapultait la balle bien trop loin, du côté de Mars, là où se trouve la boule de pétanque que Teddy Riner a lancée un peu trop fort cet été à Saint-Trop’. Malheureusement, rien n’allait plus évoluer, si ce n’est les troisième et quatrième fautes de Cathy qui permettaient au CTC de passer à 70-60, et la sortie pour 5 fautes de Léa Planque à 16 secondes du terme. Nous perdions donc le dernier quart-temps 15-11 et la partie de 10 points sur le score de 70 à 60.

Un match qui laisse un peu d’amertume, les filles avaient délivré une partie solide, cohérente, et elles surent résister à l’adversité physique sur le terrain et à l’hostilité vocale qui émanait des tribunes.

Le match aurait pu basculer en notre faveur sur une poignée de décisions, ces petits moments qui parsèment un match de basket, mais c’est le Littoral Var Basket qui prenait la victoire.
En cela, cette équipe doit être reconnaissante envers sa joueuse 7, Léa, qui avait planté 30 points, mais aussi à sa 5 qui en avait mis 20. 50 points sur les 70 de l’équipe, c’est ce qu’on appelle de la dépendance.

Dans les conditions du jour, du weekend, et avec un effectif en souffrance, on pourrait même être plutôt satisfait de cette prestation si ce n’est que l’âme de compétiteur qui nous anime voudrait la victoire. Jusqu’à une petite poignée de minutes, c’était encore possible, mais soyons honnêtes, ç’eut été un hold-up car nous n’avions mené la partie que deux fois sur deux possessions, avec 1 seul point d’avance, tout le reste du temps, les varoises avaient été devant, et nous comblions des retards par à-coups, avec courage et détermination.

Le retour se faisait dans une ambiance apaisée, si on exclut les deux œufs lancés sur notre car dans les rues qui longeaient le Stade Mayol, et même Islame gardait le sourire malgré le fait qu’elle n’ait pas joué de la partie. C’est aussi ça l’esprit d’équipe.

Une petite semaine de repos, mental et physique, était la bienvenue, retour au charbon le mardi 9 novembre pour préparer le match du 14 novembre contre Carqueiranne.

Et comme d’habitude, quelques photos de la partie !

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