Un match anxiogène au Gymnase du Grand Chêne

C’est étrange la façon dont, parfois, les dates peuvent s’entrechoquer ne trouvez-vous pas ? Je vous explique ça rapidement.
La semaine dernière, nous n’avions pas match puisque La Tronche avait demandé un report anticipé au 24 octobre de la partie prévue pour le dimanche 7 novembre. Ainsi nous étions décontractés et nous nous projetions déjà comme des glands sur notre déplacement au Gymnase du Grand Chêne de Carqueiranne.

Samedi, le 13 Novembre, nous commémorions le funeste attentat du Bataclan et nous avions une inévitable pensée pour les victimes. Puis, le lendemain, jour de notre match, nous célébrions les 68 ans de l’inénarrable trublion du PAF qu’est Patrick Sébastien, et vous comprenez maintenant ce que je suggérais sur la nature parfois singulière des dates. Depuis l’arrêt de sa carrière télé, nous avons mal à notre bonhomme en mousse et lui pleure dans son slip à trompe et n’a même plus l’énergie de faire tourner ses serviettes.
Depuis sa retraite, aucun serpentin n’a été lancé et chez Gifi, le rayon des tabliers de cuisine rigolos avec des seins dessus est vide. Pour les fans, avoir arrêté aussi brutalement Patrick Sébastien s’est révélé plus dur que de sortir du crack. Mais c’est ainsi, les clowns peuvent aussi nous rendre tristes.

Pour notre voyage varois, nous devions composer avec nos ennuis. L’équipe était minée par les blessures puisque Zoé et Maylis étaient toujours indisponibles, Océane le sera pour un long moment, mais à ces absences médicales s’ajoutaient aussi celle de Cathy, mise à l’entière disposition de la NF1, et celle d’Alexia, retenue sur son lieu de travail.
Afin de pouvoir disputer la rencontre en nombre suffisant, Islame et Léana étaient du déplacement dans notre bus, piloté par un chauffeur dont l’appendice nasal ne ferait pas tâche à Strasbourg ou Morteau et qui ravive le souvenir ému d’une délicieuse choucroute dégustée en Alsace.

Arrivés fort en avance, nous profitions d’une légère pluie pour rafraîchir nos esprits avant d’entamer le match du jour face à une équipe dont l’effectif était au complet et n’avait quasiment pas bougé depuis la saison précédente. Une saison durant laquelle Carqueiranne jouait le haut du tableau et, pour mémoire, nous ne les avions battus qu’après d’âpres prolongations.

Carqueiranne allait aligner un cinq avec une colonne vertébrale très robuste, qui commençait par leur meneuse, puis par leur ailière Laura pour terminer avec leur très robuste intérieure néo-zélandaise Daneka.

Pour répondre à ce défi, Didier alignait Ali, Emilie, Mahé, Patience et Sharon.

Sur l’entre-deux, une fois n’est pas coutume, Ali s’inclinait devant Daneka, cette géante qui faisait passer notre intérieure pour un sosie de Joséphine Ange-Gardien.
Durant les trois premières minutes, il n’y avait qu’une équipe qui déroulait tambour battant. Ainsi Laura et Daneka inscrivait 13 points quand Mahé n’en marquait que 2 sur une passe d’Islame.
Didier prenait vite un temps-mort pour intervenir sur ce début de match qui ressemblait à un ballet, on aurait presque pu imaginer nos adversaires évoluer avec en fond musical « Le lac des Cygnes », c’est comme « La danse des canards » mais en moins amusant.
Un semblant de réaction pointait chez nos joueuses puisqu’Ali, Mahé et Sharon inscrivait des points, mais les varoises reprenaient leurs esprits et leur marche en avant pour nous repousser à 10 points.
La période s’achevait sur un score de 19 à 9 en faveur de nos adversaires. Notre défense avait tenu presque 3 minutes, tout de même plus de temps que ne tiendrait un agrégé de philosophie si on le mettait devant la chaine Youtube de Joy Phoenix.

La deuxième période débutait mal puisque Mahé écopait de sa déjà troisième faute. Elle flirtait même avec une faute technique supplémentaire suite à son mouvement d’humeur et à sa réaction à chaud de l’instant. Ouf. Mais elle devait sortir sur le banc. Carqueiranne en profitait pour passer à 24-9.
Il devenait difficile de jouer au basket et comme notre collectif éprouvait des difficultés, Sharon prenait des initiatives personnelles pour inscrire 7 points et ramener notre équipe à 28-19, forçant le coach varois à prendre un temps-mort à 3 minute et 30 secondes du terme.
Nos adversaires se redonnaient un peu d’air (32-19) avant que Léana n’ajoute un tir longue distance pour réduire l’écart (32-22). Léana et Islame ont 17 ans, 17 ans, vous vous rendez compte ? C’est à peu près le temps qu’il faut pour faire un piercing à un lépreux.
A cette guerre longue distance, si Sharon réussissait un nouveau tir primé, Carqueiranne avait plus de réussite et en marquait deux. Le match était compliqué et chaque remontée de terrain ressemblait à une épreuve de « La piste de Xapatan ».
Les varoises claquaient un tir à 3 points sur le buzzer, remportaient le quart-temps 21-16 et, à la mi-temps, menaient de 15 points sur le score de 40 à 25 en leur faveur.

Moins utilisées sur cette période, Laura et Daneka avaient tout de même inscrit 18 points sur les 40 de leur équipe, il fallait arriver à contrôler leur rendement, une tâche Ô combien ardue s’il en est.
Rapidement, l’échauffement reprenait en musique et moi qui aime la musique, j’ai failli partir, au sens premier du terme, c’est-à-dire que j’étais en train de décéder. Des angelots ont commencé à me dire « Viens, là-haut on a Prince et David Bowie, en bas vous avez quoi ? Shym ? Ça va ? ».
En effet, Céline Dion braillait dans les enceintes et ça me rappelait ce moment cocasse où j’avais retrouvé un boîtier CD d’elle, il n’y avait pas le disque dedans, donc je me suis dit « Ah ça, c’est super ! » et je l’ai gardé.

La reprise avait sonné et, très vite, les choses allaient se compliquer.
Mahé marquait 3 points, mais recevait sa quatrième faute tandis que Carqueiranne nous assommait et menait 49-28. Didier devait prendre un nouveau temps-mort.
Par la suite, plus grand-chose, si ce n’est des vagues successives de contre-attaques varoises, souvent initiées par nos pertes de balles. Les 10 minutes s’évaporaient rapidement et nous perdions le troisième acte 20-9 pour être dorénavant menés de 26 points sur le score de 60 à 34 pour Carqueiranne.
Nos joueuses retournaient vers le banc en marchant, le regard bas, tel ce type qui aurait dépassé une voiture à fond en hurlant « Va papouiller ta mère fils de Yorkshire ! » et qui, au feu rouge, se retrouve à côté de la dite voiture et réalise que, dedans, se trouvent Teddy Riner et Joey Starr.

Nos filles, fortement diminuées, et sous la pression constante d’une équipe qui effectuait beaucoup de rotations, avaient besoin d’un baroud d’honneur.
Sharon inscrivait un nouveau tir à 3 points et nous faisions jeu égal au score en ce début de période. A 66-39, Didier prenait un temps-mort car il voyait bien que notre fond de jeu était plutôt vide, proche de la vie des Benny B.
Mahé marquait à son tour de loin, et Ali inscrivait 2 lancers dans un brouhaha terrible. Cette cacophonie brisait nos oreilles mais a-t-on réellement besoin de ses oreilles comme le disait Vincent Van Gogh, disparu, comme nous, un 14 novembre mais de l’an 1890 ?
Le score enflait en faveur des varoises et atteignait 76-46.
Sur l’avant-dernière montée de balle, Emilie perdait le ballon, la 45ème perte de balle de notre équipe ce dimanche, ce qui donnait l’impression à nos adversaires d’être sous le feu nourri des tirs de Pablo Escobar et El Chapo réunis quand ils s’échappent d’une planque surveillée.
Il fallait vite que le match se termine, les filles en avaient plein les chaussettes et c’est Emilie qui marquait le dernier panier de la partie de loin. Nous perdions cette dernière période 16-15 et le match de 27 points sur le score de 76 à 49 pour Carqueiranne.

Nos filles rejoignaient le vestiaire devant Didier qui avait le même regard névrosé que Loana ou Jean-Pierre Bacri. Mais après que dire de ce match ?
Loin de moi l’idée d’avancer des excuses mais force est de constater que notre groupe est tellement réduit qu’il va finir par se déplacer en Smart plutôt qu’en bus…
Les absences d’Océane, Cathy, Maylis et Zoé sont préjudiciables et encore, on peut remercier Léana et Islame d’avoir joué le jeu et de sacrifier leur dimanche pour venir subir les assauts Carqueirannais, symbolisés par Daneka (18 points et 11 rebonds) et Laura (17 points et 11 rebonds).

On fait ce qu’on peut, avec ce que l’on a, la saison est délicate, mais ma grand-mère me disait toujours que le beau temps venait toujours après la pluie. Il suffit de faire le dos rond, s’appliquer, résister, et garder autant le moral qu’une attitude positive.
Notre équipe est jeune, inexpérimentée, elle a besoin de trouver des repères, de se rassurer et, surtout, de travailler pour progresser et suivre le sillage de ses cadres.

La semaine prochaine, direction Antibes pour des retrouvailles après le Tournoi des Amis à Vence. On verra bien, d’ici là, on regarde quelques photos, on respire, tout va bien se passer !

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