Tête contre Tête contre RCM Basket

Après 3 longs déplacements qui nous ont conduits ces 3 derniers dimanches vers Ail de Rousset, Meyzieu et Saint-Egrève, nous allions enchaîner un nouveau match à l’extérieur. Mais celui-ci ne serait pas le plus lointain puisqu’il allait avoir lieu à Roquebrune. Un derby intéressant disputé contre une équipe jeune mais qui avait réussi à enrôler 2 de nos piliers de la saison dernière, Cindy et Wera, qui nous accueillaient avec un large sourire.

Evidemment, pour moi, un match à Roquebrune est synonyme de relaxation puisque je réside à 100 mètres de la salle. Oui mais voilà, ce serait trop simple. Fraîchement intégrée à l’IUT de Nice, Zoé étaint réquisitionnée pour son intégration durant le weekend, au Grau du Roi, petite bourgade balnéaire située dans le Gard… Afin d’être présente au match, même si elle ne pouvait pas jouer en raison de son entorse, avec sa mère, nous entreprenions les 800 kilomètres nécessaires à son rapatriement, joli détour pour arriver à la salle Valgelata-Fasiolo…

Notre équipe était donc amputée de Zoé, blessée, mais aussi de Cathy, partie en région parisienne pour célébrer un magnifique mariage, le sien, on lui souhaite tout le bonheur possible !
Côté retours, Mahé revenait dans le groupe après avoir traité efficacement son entorse ces 2 dernières semaines. Les filles étaient 8, ou plutôt 7 et demi en considérant l’incertitude autour de la cheville de Mahé.
Afin de remédier à ce doute, Alex s’était mise à la disposition du groupe N3 pour prêter main forte, un apport de qualité fort apprécié.
Le 4 octobre 1996 sortait le 30ème album d’Astérix : « La galère d’Obélix ». A 25 ans d’intervalle on espérait ne pas lire « La galère de Didax ». En effet, Océane se voyait refuser l’accès à la salle de basket pour non-présentation de son pass-sanitaire. La lutte contre le Covid, ce virus sournois à cause duquel Renaud a écrit la chanson « Corona Song », restait au cœur des dispositifs sportifs et, avec inflexibilité, les instances roquebrunoises invitèrent Océane à quitter le gymnase, et nos joueuses perdaient ainsi une des leurs.

Nul doute que le match allait se dérouler sous tension, on aurait presque pu la classer Seveso. Seveso signifie que l’usine qualifiée manipule des produits dangereux, comme l’album d’Ophélie Winter sorti lui aussi en 1996, ou le cerveau de Moundir l’aventurier qui peut péter à tout moment si on lui présente un bouquin de la rentrée littéraire.

Bref, il était temps de commencer le match, les arbitres patientaient dans le rond central.
Didier demandait à Ali, Emilie, Maylis, Patience et Sharon de se présenter sur le terrain.

Très vite les roquebrunoises prenaient l’avantage. Sur l’entre-deux, Cindy propulsait la balle dans les mains de Yasmine qui inscrivait un tir à 3 points auquel Sharon répondait immédiatement (3-3).
Mais nos adversaires enchaînaient et menaient vite 16-5. On s’endormait en défense, comme Doc Gynéco mais avec plus de crédibililté. Didier faisait entrer Alex pour réveiller nos filles et nous revenions à 16-8 avant que Wera n’inscrive un nouveau tir lointain.
Au moment où la même Wera réarmait derrière l’arc, Emilie, en retard, tel un TER de la région Paca, commettait une faute qui offrait à la blonde slovaque 3 lancers qu’elle convertissait.
Nous perdions ainsi la première période 24-12, il fallait vite se remettre la tête à l’endroit.

Malheureusement, le début de 2ème période révélait les mêmes inquiétudes et nous étions menés 28-12 avant que Mahé n’inscrive un panier. Elle puisait en elle pour peser sur la partie et on aime ce qu’elle est à l’intérieur comme disent les proctologues. Nos intérieures justement tentaient de colmater les brèches à l’image de cette passe d’Alex pour Ali mais, inexorablement, nos adversaires creusaient l’écart pour mener 30-17. Le coach de nos hôtes, Frédéric Meunier, prenait un temps-mort pour faire rentrer ses U18, ces 2004 issues de cette année terrible qui consacrait comme meilleure chanson de l’année « L’orange » de la Star Academy 3.
Si Mahé inscrivait 2 lancers, c’est bien Roquebrune qui continuait sa domination et nous infligeait un 12-1 pour remporter la deuxième période 20-13. A la mi-temps, nous accusions 19 points de retard sur le score de 44 à 25. Didier avait le même air désespéré que Jean-Michel Jarre s’il devait jouer unplugged.

Un peu débordées en première mi-temps, nos joueuses devaient réagir, on a vu parfois rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux. Malheureusement, le début de quart-temps ne nous offrait pas de répit et nous encaissions un douloureux 9-0 qui conduisait Didier à prendre un temps-mort en urgence. C’était atroce. La dernière fois qu’on avait vu un truc aussi pénible c’était à la sortie des Bronzés 3. Si la minute d’arrêt de jeu avait permis de freiner l’hémorragie, le retour sur le parquet était toujours empreint de fébrilité. Nos joueuses avançaient difficilement et nos adversaires gardaient leur avance de 28 points (57-29). Jouer avec la peur n’amène rien. Ce n’est pas en serrant les fesses qu’on prend du plaisir comme disait Jean-Louis, mon copain du Cap d’Agde.
Consciente du péril, Alex s’employait, inscrivant un panier sur rebond offensif, passant à Sharon pour un tir lointain, nous revenions à 57-38, le coach roquebrunois prenait à son tour un temps-mort. Agacé ou inquiet, il avait plus parlé durant cette pause que Fabrice Lucchini depuis le jour de sa naissance.
Alex continuait son chantier et remettait le Mba à 18 points (59-41) avant que la 3ème faute de Maylis ne redonne 2 lancers de plus convertis par Rcm.
Nous perdions ce quart-temps sur le plus petit écart à 17-16. Au tableau d’affichage, nous accusions toujours 20 points de retard (61-41).

Clairement, les coups de boutoir répétés de nos joueuses avaient un effet mais il y avait toujours de la tension dans ce match. Les supporters avaient abusé du café à tel point que l’on attendait Georges Clooney en personne pour leur remettre une capsule d’or.

Le dernier quart-temps démarrait mal, mais, cette fois, par la faute d’un chronométreur qui avait somnolé. On aurait dit Hibernatus, le genre à avoir loupé la carrière de Larusso, qui, au passage, fêtait ce jour ses 42 ans.
Pendant un petit moment cet écart de 20 points était maintenu jusqu’aux 2 paniers respectifs de Maylis et Mahé pour revenir à 65-49.
Le match changeait alors de dimension, et le stress gagnait certaines des actrices de ce match, à l’image de Cindy qui recevait des remontrances de l’arbitre pour une contestation un peu sonore alors qu’elle avait raison. Elle avait manifesté oralement sa désapprobation par quelque chose qui pouvait se traduire en italien par « Va Fanculo ! ».
Sharon n’en avait cure et inscrivait 3 points pour revenir à 10 points de nos adversaires (65-55) qui demandaient leur coach de prendre un temps-mort urgent en lui disant « Oh Meunier, tu dors ? ».
Gagnée elle aussi par l’intensité de cette fin de match, Cindy se démenait pour empêcher ses anciennes coéquipières de prendre l’avantage. Elle contrait Emilie et devenait aussi frénétique qu’un castor sans queue soucieux de faire aussi bien que ses congénères au moment d’édifier un barrage.
Mahé interceptait une balle et provoquait une faute, elle transformait ses 2 lancers et ramenait le Mba à 65-57 avec 17 secondes à jouer. Un dernier temps-mort de Didier lui permettait de prodiguer ses dernières consignes. Mahé arrachait alors un rebond offensif et provoquait la 5ème faute de Wera. Elle inscrivait le dernier point du match avec la satisfaction d’avoir renversé ce dernier quart-temps en le gagnant 17-4, mais en gardant au fond la frustration d’une défaite de 7 points à 65-58.

Un match qui évidemment laissera des regrets, de ceux construits lors de cette affreuse première mi-temps. Si Roquebrune donnait l’impression de gérer son avance, le terrain révélait une autre vérité. La fatigue avait gagné nos adversaires alors que le Mba avait enclenché une opération survie d’envergure.
Dans le dernier quart-temps, Roquebrune avait marqué aussi peu de points que Tonton David, ironie du sort décédé un 10 octobre, avait touché de droits d’auteur en 1999.

Les conditions étaient compliquées à plusieurs titres et certainement que sans la présence d’Alex, nous aurions pu subir une vraie déroute. En face, les roquebrunoises avaient mis ce qu’il fallait de rythme dans la partie pour nous surprendre, nous agresser, et leur duo Cindy/Wera nous avait fait mal.
Pourquoi mets-je ces 2 joueuses dans le même sac, comme dirait un serial killer qui n’avait pas prévu de tomber sur des jumelles ? Parce que leur activité statistique était identique et représentait exactement 37% du volume de points et rebonds de leur équipe.

Sûrement animées d’un surcroît de motivation, nous avions malgré tout réussi, tardivement, à prendre la mesure de leur activité et à contrôler plus efficacement leur rendement. Une paire de minutes en plus eurent probablement fait basculer la rencontre à notre avantage ? Je sais, c’est du basket fiction, mais les 8 dernières minutes disputées étaient sans conteste à notre avantage.

Il faudra reprendre ses esprits et ne plus commettre ce genre de départ à l’avenir. Et ce dès le weekend prochain pour le super derby contre l’AS Monaco. Ce sera enfin un match à domicile, peu de kilomètres à faire cette fois, et espérer pouvoir souffler un peu physiquement pour appréhender la partie avec cœur et courage.

Voilà les quelques images de cette rencontre, on se retrouve la semaine prochaine.

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