Sana(pas)rygolé au Gymnase Jean Brunel
En effet, ça ne rigolait pas dans cette salle ! Comme souvent dans le Var, terre pourtant accueillante en temps de villégiature, le match que nous allions jouer allait se dérouler dans une ferveur cocardière bien bruyante, pour ne pas dire hostile !
Ainsi Sanary avait en tête de faire tomber notre équipe niçoise après avoir fait trébucher l’autre à Leyrit. Une victoire de 39 points lors du match à l’aller nous donnait assez d’air pour gérer tranquillement cette partie. C’était d’ailleurs tout le propos de Michel au moment d’envoyer ses filles sur le parquet varois.
Nous allions devoir encore composer sans Henola ni Aya, et faire face à une équipe qui semblait au complet, probablement après avoir récupéré les blessées qui manquaient lors du match aller.
Alors que les tambours grondaient et que les tribunes vomissaient de vibrants cris d’encouragements, les filles se dirigeaient vers le rond central pour le coup d’envoi. Un coup de sifflet coupa net le brouhaha en même temps que Romane remportait l’entre-deux. Mais le ballon retombait dans les mains adverses qui attaquaient le panier, loupaient leur tir, prenaient le rebond et … coup de sifflet, Thiziri était au sol … elle devait sortir pour une entorse à la cheville, nous ne venions de disputer que 17 secondes de jeu ! Il lui faudra profiter des semaines à venir pour soigner sa blessure avant les playoffs, bon courage à elle !
Le match allait reprendre et, pour une raison inexpliquée, nous jouions trop rapidement nos phases de jeu, comme si nous courrions derrière un score qui, pourtant, nous était extrêmement favorable. Et avec vitesse vient la précipitation. Trop de shoots pris rapidement, dans tous les sens, de tous les coins du terrain, un arrosage complet en mode automatique s’était déclenché ! Et bien entendu, cela donnait des ballons à nos adversaires qui, heureusement pour nous, étaient d’une grande maladresse. Et c’est de façon poussive que s’achevait ce premier quart-temps, à 5-5. Et déjà un soupçon était porté sur le score car un pur air-ball d’une varoise aux lancers-francs avait été compté pour les faire mener 6-5, il fallait veiller au grain.
Le deuxième quart-temps était du même acabit que le premier, de la précipitation, et de la maladresse, mais à la décharge des filles, Sanary avait placé une défense de zone bien pénible, très regroupée, empêchant l’accès au panier et qui forçait les tirs de loin. Et elles ont tenu ce schéma pendant l’intégralité de la rencontre, dommage de ne pas essayer de faire plus jouer une équipe…
De son côté Coach Michel variait les plaisir, en défense d’abord avec une façon de presser plus ou moins haut nos adversaires, puis en attaque en jouant plus ou moins vite chaque possession. Nous cherchions quelques fautes, rien ne nous était accordé, provoquant la frustration de nos joueuses. Nous finissions le quart-temps sur le score de 12 à 12 et une égalité parfaite, peu glorieuse certes, de 17-17 était le score à la mi-temps.
Le troisième quart-temps allait donner l’occasion à notre équipe d’accélérer pour lâcher Sanary.
Mais les arbitres de la rencontre, toutes deux logées à moins de 5 km de la salle, ne l’entendaient pas forcément de cette oreille. Une fois encore, le sifflet n’était pas le même pour tous. Si on peut accepter le fait qu’une équipe défende mieux qu’une autre, si on peut adhérer au fait qu’une équipe plus agressive que l’autre fasse plus de faute, ça ne me choque pas du tout. Equilibrer les fautes n’est pas forcément une nécessité pour le corps arbitral qui doit agir en totale conscience et liberté d’interprétation. Mais il était flagrant de voir l’histoire du pot de terre contre le pot de fer se dérouler sous nos yeux. Les niçoises pouvaient se faire secouer pendant que les sanaryennes semblaient en cristal. Au milieu de la troisième période, alors que le tableau affichait 17 fautes pour l’Eveil contre 7 à Sanary, notre petit groupe de supporters se fit entendre pour réclamer un peu plus de justice. Mais quelque chose de cohérent quoi, pas des excuses comme seraient habitués nos politiques, sachant si bien surjouer la contrition ! Et effectivement, l’arbitrage, me semble-t-il, se faisait plus juste. Mais les fautes sifflées dans un sens donnaient en tout à Sanary 27 LF (dont 10 convertis) tandis que nous nous en voyions octroyer que 8 (dont 5 convertis)… Malgré tout, ce peu de baume au cœur savamment appliqué permettait à nos minimes de finir le quart-temps sur le score de 14-7 et de prendre du coup 7 points d’avance.
Cet écart allait gonfler lors du dernier acte de cette partie. Nous allions compter jusqu’à 13 points de différence avant de retomber dans quelques travers. Tomber, c’est d’ailleurs ce qui arrivait à Romane lors de la prise d’un ballon chaud en attaque. Elle chutait en Bullet Proof Time et fit presque passer le Neo de Matrix pour un bout de bois sans souplesse ! Les supporters locaux manifestèrent leur esprit sportif en savourant l’instant… Mais Romane revint sur le parquet pour finir ce match en trombe et aider l’équipe, comme elle l’avait fait durant tout le match, en portant la défense par sa présence, et en pourfendant les varoises en attaque. Malgré ses efforts, Sanary prenait feu et revenait à 1 point, faisant de la victoire finale leur dernier objectif, même si ça ne les qualifiait pas pour les playoffs.
Inès revenait sur le parquet après le temps mort du Coach et recevait le ballon pour planter la banderille qui fait mal. Son shoot à 3 points transperçait le panier adverse tout autant que le cœur des supporters varois ébaubis. Tout comme nous avions reçu les paniers assassins de filles du Cavigal la semaine passée, c’était à nous de faire mal au pire moment. Les filles ne se démobilisaient pas et finirent par clôturer le match avec, certes, le quatrième quart-temps perdu 14-13, mais le match était gagné de 6 points à 44-38. Ouf, la saison régulière se finissait bien, le repos allait arriver, et ensuite les filles allaient pouvoir se concentrer sur les playoffs à venir. A noter que cette finale à 4 se déroulera uniquement dans les Alpes-Maritimes puisque les 4 premiers du championnat sont le Cavigal, Antibes, St Laurent et nous.
Hâte d’en découdre avec nos amies du 06 ! En attendant, je vous laisse avec quelques souvenirs du match contre Sanary !