Saint-Egrève sans Gilets Jaunes
Saint-Egrève… Saint-Egrève… Hmmm, pas facile d’entamer un petit retour sur ce match disputé contre Saint-Egrève, parce qu’il faudrait alors déjà parler de Saint-Egrève, sans vous renvoyer sur une page Wikipédia un peu ennuyeuse qui vante les mérites de cette commune de 15 mille habitants de l’Isère. En fait, je me faisais la réflexion de ce que l’on pouvait bien pouvoir faire à Saint-Egrève, réflexion faite par le prisme d’un regard touristique un peu désabusé. Je me suis senti vieux à ce moment.
Mais vieillir, c’est génial, on peut s’habiller chez Devred, fumer du shit si on se pète une hanche car c’est à usage médical, voler dans les magasins sans être suspecté et, dans 10 ans, pour peu qu’on ait une bonne sonde urinaire, pouvoir attendre 16 heures d’affilée à Bercy pour être sûr d’être bien placé au Live de Mylène Farmer qui chantera « Mamie a tort » afin de rester connectée à son public, ainsi que « Pourvu qu’elle soit dure » parce que c’est ce que se disent toutes les dames vivant avec un senior.
L’âge permet de poser sur les choses un regard expérimenté, mais souvent perçu comme un peu suranné. Et on se met à regretter le basket d’avant, quand c’était mieux, on ne va pas se mentir. A l’époque, on buvait du pinard à midi et de la Suze de 8h00 à 23h00, il n’y avait pas de vegans et on matait la pub Madrange avec Véronique Genest en train de bouffer les yeux mi-clos comme si elle tournait dans un porno italien. On roulait sans ceinture à 150 sur des nationales pourries et donc, on mourrait, mais heureux parce que libres. Sur les paquets de clopes, on n’avait pas comme maintenant des photos des anciennes dents de Didier Deschamps, les gens fumaient et ne pensaient pas au cancer, et même s’ils décédaient, ils s’en foutaient parce qu’il n’y avait pas le streaming, donc ils n’étaient pas comme des cons en train d’essayer de ne pas rater la prochaine saison de Game of Thrones, tout ça pour voir des loups et des culs, autant attendre le biopic de Johnny.
La vie était belle, au cinéma, on allait voir Pierre Richard tomber dans des trous en s’enfilant du popcorn, parce que les calories, on s’en tapait et, sur France Inter, il y avait Pierre Desproges, c’était autre chose que mes petits articles.
Enfin, toutes ces plaisanteries mises à part, elles m’auront permis d’introduire Saint-Egrève tout en ne vous permettant pas de localiser l’endroit, un peu comme Flers dans l’Orne, ou le siège du Parti Socialiste. Bon, je vous aide un peu, pour vous situer, vous voyez New-York ou la Californie, tous ces endroits qui font rêver ? Ben c’est ailleurs.
Mais je remballe ma méchanceté et mon cynisme pour parler concrètement, et rapidement, du 2° match de Zoé avec la NF3 du MBA.
Une partie qui allait être importante, l’équipe a besoin de victoires pour assurer son maintien à ce niveau national. Coach Alex lançait sur le terrain Coralie, Cindy, Mahé, LH et Axelle, une équipe qui avait fière allure.
Nos joueuses prenaient un excellent départ et une avance confortable, mais un petit relâchement permettait à nos adversaires de revenir dans la partie.
Le quart-temps était tout même remporté 19-15, c’était encourageant.
La reprise sonnait vite, et c’est alors les Saint-Egrèvoises qui faisaient leur retour dans la partie.
Elle mettaient nos joueuses à l’épreuve et gagnaient le quart-temps 18-13, s’offrant ainsi à la pause une avance d’un petit point et menaient 33-32.
Dans le 3° quart-temps, les débats allaient être équilibrés et Zoé profitait de son court temps de jeu pour délivrer une jolie passe décisive puis se concentrait sur son travail défensif.
Cette période s’achevait sur une égalité à 15 partout, et au tableau, les iséroises menaient toujours d’un point à 48-47.
Le temps était venu de trouver des ressources, de l’énergie, et de renverser la partie pour empocher le gain du match. Zoé rejoignait le banc pour laisser ses ainées faire le travail, ce qu’elles firent admirablement en empochant la dernière période sur le score de 20 à 15 et ainsi le match sur le score final de 67 à 63, une victoire qui faisait beaucoup de bien.
Engranger de l’expérience à 16 ans est capital, tout autant qu’une opportunité à saisir.
Zoé apprend, applique, et elle est très bien entourée par la bienveillance de sa coach, l’expérience maternelle de ses ainées, et la fougue insouciante des plus jeunes.
Un beau cocktail qui mériterait un meilleur parcours, mais Rome ne s’est pas bâtie en un jour, alors tout le monde repart au boulot.
Avec la (Saint-E)grève de Miko aux clichés, je m’y suis collé, je vous laisse donc avec les photos du jour ! Et merci aux filles pour la belle partie.