Retour au combat pour la NF3 du MBA
Rendez-vous compte… Un truc microscopique, dont on ne sait véritablement ni la virulence, ni combien de temps il nous forcera à mettre un slip sur la bouche, nous a tenu éloignés des terrains depuis presque 6 mois. Le dernier match disputé dont j’ai narré le déroulé date du 7 mars 2020… Hallucinant la façon dont la société a changé, brutalement, évolué de certaines manières, en gardant à l’esprit qu’une évolution n’est pas forcément positive, et qu’en est-il aujourd’hui ? Durant ces mois écoulés, nous n’avons rien fait, paralysés par la peur de l’extérieur, nous avons eu la même vie que Benoît Hamon depuis les élections européennes. La nature reprenait ses droits, repoussait, sauf aux endroits où avait pissé Christopher Froome.
Après un déconfinement contrasté, nous avons profité d’un été pas comme les autres et on a essayé de le terminer en sirotant des Spritz, en faisant gaffe quand même parce qu’à 3 grammes, on a tendance à plonger à l’arrière du bateau en hurlant « Je suis une daurade » mais on oublie qu’il y a l’hélice et on finit en sushi.
Un fait étonnant, c’est que le retour à la compétition s’est déroulé ce weekend, à la salle de l’Annonciade, et ce le jour de l’anniversaire de Kobe Bryant. Il est parfois des signes improbables, c’est ainsi, mais celui-ci est fort.
L’équipe de NF3 version 2020/2021a été totalement remodelée et après de nombreux départs, il ne restait dans ses rangs que Mahé, Cindy et Alexia. Mais sont arrivées entre-temps Wera, Nakim, Cathy, Mélissa, Sharon, Maïmouna et Alexis, toujours coincée pour raisons sanitaires et qui rejoindra ses coéquipières dès que le trafic aérien rendra cela possible. Zoé intégrait à son tour le groupe pour continuer son apprentissage et sa progression.
Ce nouvel effectif, ainsi que les nouvelles ambitions nées de cette reconstruction, allait avoir besoin d’un nouvel entraîneur à la hauteur des enjeux. C’est Didier Asquin qui a été désigné pour cette mission. Ce coach, au regard qui ferait virer sa cuti à Catherine Lara, arrive de la région Clermontoise et, là-bas, son nom est synonyme de fertilité, très prometteur.
Ce weekend fut pour lui l’occasion de tester son groupe contre une adversité relevée. En effet, ce samedi, notre NF3 allait devoir croiser le fer avec le voisin niçois du Cavigal, qui va évoluer cette saison en NF1. Pour le dimanche, le programme proposait l’équipe de Martigues, une équipe de NF2 qui vise et assume sa volonté de monter en NF1. Bref, il allait y avoir du boulot.
Le premier match contre le Cavigal était stressant, mais nos joueuses surent jouer avec leurs atouts, au point de mener 9 à 1, puis de tenir tête à l’effectif niçois jusqu’à la mi-temps où elles n’étaient menées que de 5 points. Lorsqu’elle rentrait pour défendre sur l’américaine, Zoé était aussi tendue que le visage de Cher, mais sa prestation fut très intéressante pour ses débuts à ce niveau de compétition.
Le 23 août 1754, Louis XVI perdait sa tête, 266 ans plus tard, c’est la NF3 du MBA qui perdait la sienne. Le couperet tombait en deuxième mi-temps et la défaite, aussi inéluctable que logique, était scellée. Mais ce fut une excellente et prometteuse prestation de nos joueuses en prévision du championnat de NF3, qui sera relevé lui aussi.
Après un court repos, nous étions déjà dimanche, il était alors temps d’affronter Martigues, une équipe lourdement défaite par notre NF1 le samedi, mais qui était combative, rugueuse, et avec un secteur intérieur très fourni. En ce tout début d’après-midi, la salle était plutôt vide, on aurait dit un meeting de François Bayrou.
Martigues allait jouer en jaune, non sans nous rappeler la couleurs des gilets jaunes, ce mouvement terrible qui a généré le retour de Francis Lalanne.
Coach Didier envoyait sur le terrain Cindy, Sharon, Cathy, Wera et Nakim et nos 5 filles tenaient bien la route. Elles inaugurèrent même le score. Elles menaient 2-0 pendant près de 3mn30. Puis Mahé ajoutait un lancer, et Sharon un panier pour mener 5-2.
Les débats semblaient équilibrés mais Martigues trouvait plusieurs failles pour se décrocher, et il fallait trouver une réponse. A quelques instants de la fin de la période, nous étions menés 15-7 mais Mélissa ne se laissait pas abattre, elle est aussi résistante à la mort que Régine, et elle décochait sur le buzzer un tir à 3 points qui rentrait, et qui permettait à l’équipe de ne pointer qu’à 5 points derrière nos adversaires du jour, sur le score de 15 à 10.
A la reprise, Zoé marquait un panier et ramenait nos filles à 3 points des phocéennes qui réagissaient et menaient bientôt 21-12. Cindy contrait la meneuse adverse et Mélissa délivrait une passe décisive à Mahé qui marquait, suivie par Cindy qui obtenait une faute sur rebond offensif, et inscrivait ses 2 lancers (21-16).
Le coach prenait un temps-mort et décidait de tester une press qui était plutôt efficace. Notre défense devenait aussi dense que la nuque des Gipsy Kings.
A ce petit jeu de la vitalité, Sharon dérobait un ballon pour servir Wera qui inscrivait un tir à 3 points, puis elle entamait un slalom dans la défense martigale. Elle avait autant d’aisance avec le ballon que Thierry Beccaro avec les boules de Motus et elle provoquait 2 fautes consécutives pour inscrire 4 lancers. La mi-temps arrivait et si nous perdions le quart 19-15, nous ne pointions qu’à 9 unités derrière Martigues sur le score de 34 à 25.
Au retour des vestiaires, improvisés à l’extérieur de la salle pour retrouver un peu de fraîcheur tant la salle était une étuve, nos filles allaient avoir un prévisible coup de mou. Physiquement, à cette température, après une préparation physique spécifique et un match disputé la veille contre une grosse écurie, il était inévitable de subir un contrecoup.
Et pourtant nous revenions au score grâce à la passe de Mélissa sur Cindy, puis grâce à celle de Zoé sur la même Cindy, mais dans le même temps, les contre-attaques de nos adversaires étaient tranchantes et elles nous maintenaient à distance. A 48-32, ça commençait à faire un écart sérieux, mais Wera plantait un tir à 3 points, puis Maïmouna passait à Cathy, 2 fois, et nous recollions à 50-39.
A noter au passage que la meneuse adverse écopait de sa 5ème faute mais que dans le cadre de cette préparation amicale, elle allait pouvoir rester sur le terrain malgré tout, ce qui change quand même un peu le déroulement de la fin de cette partie, mais l’important est de toute façon ailleurs.
Mahé marquait à son tour, mais était aussi victime d’une remise en jeu effectuée sur son propre dos, une action aussi rare qu’un groupe de Death Metal à Kingston.
Le quart-temps s’achevait sur le score de 20 à 18 pour Martigues, ce qui prouvait que nous avions pu faire jeu égal lors de ces 10 minutes. Le score au tableau affichait 54 à 43 pour Martigues.
Dernier effort à fournir, mais la difficulté était d’arriver à le produire. Une maladresse de début de période à 0/4 donnait le ton de l’état général de nos joueuses. Wera marquait, puis Mahé, toujours bien en jambes, inscrivait un tir primé, nos joueuses revenaient à 61-51. Nous allions bientôt être à court de cartouches, et quand nous inscrivions nos derniers points, Martigues en mettait une douzaine pour porter le score final à 74-54.
Ce fut malgré tout une belle partie, un beau weekend de basket, et les résultats n’avaient somme toute que peu d’importance. On s’en tapait autant que si Brigitte Macron déboulait déguisée en Minnie sur la parade Disney en criant à un Rapetou « Je t’ai reconnu Patrick Balkany, où sont tes frères ? ».
Beaucoup de fatigue, un match contre une NF1 aguerrie, et un autre contre un prétendant à la montée en NF1 dont la meneuse a pu bénéficier de jokers question fautes, une jeune équipe fraîchement constituée qui a besoin de trouver des repères, des automatismes, mais qui jamais n’a sombré, et a su faire preuve de combativité, d’intelligence, et laisse espérer un très beau championnat de NF3 très prochainement. Bref, c’était chouette de revoir du basket quand même !
Comme d’habitude, voilà les photos des matches en question. A bientôt !