Pas de malaise contre les Sorguaises

Ce 24 mars 2018 revêtait déjà une double résonnance pour nous. L’une en avant-match, l’autre à son terme.
En effet, en 1860, après que l’armée française eut aidé les italiens contre l’Autriche, nos amis transalpins rendirent Nice à la France, ce qui, aujourd’hui, se révèle bien pratique pour disputer un match contre Sorgues en championnat PACA, vous en conviendrez.
Enfin, ce match ne fût pas d’une grande fluidité, ni d’une intensité phénoménale. La faute à une équipe de Sorgues venue jouer son va-tout salle Barachet, et qui a proposé une bonne vieille zone de 40 minutes, bien regroupée, cette zone objet de bien des débats sur la formation ces derniers temps.
Là n’est pas le sujet cela dit, mais comme Corneille fêtait ses 41 ans en ce jour, j’aurais presque pu écrire qu’on revient de loin, pa pa pa paaa ! Allez, je ne vais pas vous survendre ce match, ça aurait la même fausse apparence que l’opulente et généreuse excroissance mammaire de Dolly Golden.

Trêve de bavardages donc, et entrons dans le déroulement de cette partie.
Geoffrey concoctait un cinq un peu inhabituel, mais il devait aussi composer avec le retour de Camille un peu diminuée durant la semaine ainsi qu’avec le genou récalcitrant de Thiziri.
Ainsi Zoé, Chiara, Maïssa, Thilelli et Hana débutaient la rencontre.
Du côté provençal, le coach adverse plaçait ses 5 filles dont 3 n’allaient plus sortir du tout tandis que les 2 autres feraient 35 et 38 minutes. Les 4 dernières se répartiraient les 5 dernières minutes de jeu disponibles.

Le premier quart-temps allait donner le ton de la partie. Si notre domination physique était sans conteste, à l’image de l’entre-deux remporté par Hana, le départ était un peu poussif et nous avions du mal à concrétiser nos actions.
Poussées par leur coach qui hurlait ses consignes tel Kim Jung Hun, ce mec du Nord à la coupe de cheveux marrante, l’équivalent chez nous de Dany Boon, Sorgues allait mener au score avec 4 points d’avance après 4 minutes de jeu, mais c’est le seul écart significatif du match qui serait en leur faveur.
Dans ces 10 premières minutes malgré tout, nos minimes étaient cohérentes et assez tranchantes.
Nos adversaires jouaient avec leurs atouts et endormaient peu à peu nos joueuses. Un rythme étrange et hypnotique qui laissait une étrange impression aux spectateurs. Et à une seconde du terme de ce quart-temps, nous étions menés 9 à 8 avant la dernière passe de Zoé à Chiara pour un tir extérieur qui validait la période en notre faveur 10 à 9.

Le 2° quart-temps allait nous permettre de creuser l’écart malgré la présence permanente de cette défense de zone dans laquelle nos joueuses s’empêtraient. Et pourtant, la jeune Alycia, encore benjamine, plantait un improbable tir à 3 points et entretenait l’espoir de son équipe en revenant à 14-12. Une petite série empreinte de folie permettait à nos U15 de prendre l’ascendant. Ce moment un peu fou était, dans la forme, tellement intense et démesuré qu’on l’aurait cru coaché par Georges Lucas. Un mélange de belles actions bénéfiques avec d’autres complètement surréalistes, forcées, improbables. Mais c’est ainsi, nos troupes avançaient pendant ces 10 minutes et quand Thilelli prenait sa 3° faute, Chiara fermait la période avec un shoot extérieur encore. Nous empochions le quart-temps sur le score de 16 à 7 et menions à la mi-temps 26 à 16.

La reprise n’allait rien offrir de spécial non plus. Un quart-temps équilibré durant lequel quelques paniers allaient être marqués de part et d’autre, mais rien de bien excitant.
Le 24 mars, c’était aussi l’anniversaire de Jean-Pierre Coffe. S’il était encore en vie, on aurait pu l’entendre hurler son juron favori, qu’il réserve généralement au jambon polyphosphaté.
Si le début de période offrait quelques actions bien senties, comme le 5° rebond offensif de Zoé ou la belle défense cumulée de Maïssa et Camille, on vit aussi ce qu’on aime moins en basket sur certaines contre-attaques. Pendant près de 5 minutes, il ne se passait rien. C’était un tel désert qu’on aurait pu croiser Rama Yade. Enfin, rien ne changeait au niveau de l’écart puisque les deux équipes se quittaient sur le score de 11 partout.

Le dernier quart-temps allait donner l’occasion à Geoffrey de tester une défense travaillée pendant l’entraînement de la semaine écoulée et, pour ce faire, il avait besoin de Thiziri.
Elle entrait donc au même rythme que Kaïser Sauzé, ou comme Oscar Pistorius qui aurait mal verrouillé sa prothèse gauche. Phase intéressante du point de vue apprentissage mais, après 5 minutes, mieux valait rendre Thizirius à son banc pour qu’elle repose efficacement son genou durant la mini-trêve offerte par Pâques et notre match exempt dans 15 jours.
Maïssa prenait sa 4° faute sur un mouvement totalement anodin, et Thilelli prenait elle sa 5°, sur un mouvement totalement opportun !
Notre zone arrière verrouillait le rebond avec les bonnes positions de Maïssa, qui ne sera pas sortie du match une seule seconde, et de Camille.
Chiara fluidifiait les déplacements et Zoé arrachait son 7° rebond offensif du match. Ca fonctionnait pas mal.
A 1 minute de la fin, nous menions de 13 points, le mode gestion était enclenché et pas même l’entrée d’un héros à la Colonel Beltrame ne changerait le cours de ce match. La petite Lina prit un coup sur le cou et sortait reprendre ses esprits, pendant que sa coéquipière Lorna inscrivait le dernier panier de la partie. Les sorguaises remportaient la dernière manche 9 à 8 mais perdaient le match 45 à 36.

Ce match était long, long comme les cheveux dans la nuque de Candeloro…
Le Coach Devos était globalement satisfait du résultat pour ses filles, nos filles étaient contentes de signer là leur 6° victoire consécutive en championnat, et ce avant la trêve et avant de recevoir en clôture l’AS Monaco.
Ce match avait été haché, empreint d’un faux rythme et perturbé par la mise en place d’une zone pas très confortable. Néanmoins, si le challenge avait été posé, les filles avaient fini par trouver les moyens de se détacher et d’assurer une victoire indiscutablement promise. Il faut savoir jouer parfois sans génie. Le génie n’est pas donné à tout le monde. On aura beau le chercher toute une vie, on finira, inexorablement, par comprendre, amer, qu’il est inaccessible. Génie, quête amère…
Bref, un match comme un autre, comme beaucoup d’autres qui jalonneront la vie de nos jeunes basketteuses, et qui fait partie de l’apprentissage. Un peu de repos fera du bien, même si certaines filles vont enchaîner sur un tournoi ce weekend de Pâques. Un petit bonus avec une sélection locale qui permettra d’affiner certains gestes, le basket… Hmmm… I luv this game !

Goûter vite avalé pour les jeunes filles de Sorgues, elles avaient de la route à faire et le match avait démarré avec un gros retard. Dommage mais une prochaine fois !
Bon weekend de Pâques à toutes et tous et à très bientôt. Et quelques images, comme d’habitude, pour nos jeunes pousses !

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