On redémarre avec Saint Laurent du Var
Et on démarre, une autre histoire ! Oui, certes, ça fait un peu daté, mais il y a un côté « Jour des marmottes » avec ce premier match amical contre Saint-Laurent, exactement comme l’année dernière, avant que le Gouvernement ne coupe une fois encore notre saison sportive !
Quand même, quelle longue traversée du désert que ce Covid, puis ces étés qui nous laissent désœuvrés, du sable plein le maillot, sauf pour ceux qui vivent dans les Alpes-Maritimes qui, eux, se retrouvent avec des galets, ce qui est particulièrement gênant pour nager.
Mais depuis le 1er août, on dirait que ça tient. Le Passe Sanitaire du Président Macron a fait courir tout le monde dans les centres de vaccination et la FFBB a donné ses nouvelles directives pour pratiquer : le Passe sera obligatoire, point barre.
C’est donc avec un groupe vacciné et décidé que la saison commençait pour Didier et son groupe.
Des mouvements à l’intersaison étaient à noter, des départs et des arrivées.
Au revoir Cindy, Wera, Mélissa et Nakim, et merci à elles, puis bienvenue Océane, Maylis, Alimatou et Patience.
Nous aurons le plaisir de mieux vous présenter ces nouvelles joueuses prochainement mais, pour résumer, l’équipe était très rajeunie, à tel point que Didier avait l’impression d’être Marcel Amont si la chaîne Gulli lui avait proposé de visiter ses locaux.
De mon côté, aujourd’hui, je vois les équipes vieillir, et, dans le même temps, je vois des jeunes arriver, pour remplacer la génération précédente. Parler des jeunes, alors que je ne le suis pas, c’est compliqué. A part ma fille, et parfois ses amies, je ne fréquente pas de jeunes, alors j’essaye d’en observer, pour tenter de comprendre, puis je mets en forme mes notes.
La vie des jeunes, je n’y comprends rien, par exemple récemment, j’étais à la FNAC, au rayon des CD, on était 3, il y avait moi et 2 vieux types atteints du Covid en train de cracher des glaires sur un Best Of de Neil Young, quand soudain, je vois entrer 2.000 jeunes en train de hurler. Vous savez ce qu’il y avait ? Une séance de dédicace d’une Instagrameuse, 19 ans, 1,5 millions d’abonnés. Et j’en n’avais jamais entendu parler, parce que la star la plus jeune que je connaisse, c’est François Berléand, pour moi Vincent Delerm en pleine sieste, j’ai l’impression que c’est M’Bappé il y a 4 ans. Si un jour j’avais à faire moi-même une séance de dédicace, je pense que j’aurais face à moi 4 vieilles dames liquides qui me demanderaient de signer sur leurs seins, et auxquelles je répondrais « Ok, mais avec mes genoux dans cet état, je ne peux pas aller si bas ».
Mais donc pourquoi cet engouement pour Léna Situations ?
Et bien parce qu’elle est suivie par des jeunes, et il y a un truc que je sais sur les jeunes, c’est qu’ils s’enthousiasment, ils croient en la vie, je sais, c’est absurde, mais ils n’ont pas de vergetures, ils n’ont pas été trahis par la gauche et quand ils se lèvent de leur lit, le 1er truc qu’ils disent c’est pas « Aïe ! » comme moi, c’est « Maman, tu m’as fait mon café ? », ou « Maman, tu m’as fait mon café ou je te tapes ? », pour ceux que Pascal le Grand Frère n’a pas eu le temps d’aller voir.
Ils ont tout pour être optimistes, alors oui il y a le Covid, oui il y a le chômage de masse, oui il y a la catastrophe climatique, mais ça va… Moi quand j’étais jeune, à tout moment Catherine Lara pouvait tenter un come-back. On avait les soirées Téléthon, programme unique, sur la une, le Téléthon, sur la 2, le Téléthon, sur la 3, le Téléthon, sur la 6, la 50ème redif de La Petite Maison dans la Prairie, tu revenais sur le Téléthon. L’époque était glauque.
Mais je m’égare, pour changer, alors que je ferais mieux de revenir au jeu. Surtout qu’après ces longues pauses physiques et techniques, les filles avaient besoin de reconstruire leurs routines, de retaper leur corps et leur esprit, et endurer les souffrances inévitables d’une reprise après un si long arrêt.
Ainsi, depuis le 1er août, elles taffaient dur, sur la piste, dans la salle, contentes de combler ce manque de balle orange, mais en recherche de rythme et d’air sous cette chaleur écrasante.
Après 3 semaines de ce travail de reprise en plusieurs étapes, Didier avait programmé un match amical contre l’ami Geoffrey et ses filles de Saint-Laurent du Var. Le groupe du coach laurentin était diminué par les absences de plusieurs joueuses mais il arrivait avec son commando de 7 filles prêtes à en découdre.
De notre côté, il nous manquait Alex, qui rentrait la veille d’un séjour en Corse, et Cathy était encore retenue avec la sélection nationale sénégalaise. Nous étions donc 7 aussi, et Islame, une de nos cadettes, venait nous prêter main forte.
Cette journée de reprise du terrain était bercée par l’anniversaire de 3 célébrités du basket. Wilt Chamberlain et Kobe Bryant, disparus forcément trop tôt, étaient rejoints par Maylis, qui fêtait ses légers 18 ans.
Elle en profitait pour intégrer le cinq de départ du jour, en compagnie d’Océane, de Patience, d’Alimatou, et de Sharon, revenue de Copacabana, ceux qui suivent ces petits articles auront la référence.
Comme on pouvait l’imaginer, les repères avaient été quelque peu bouleversés, le physique, entamé par la prépa, tardait à se mettre en place et le début du match de nos joueuses était un peu poussif.
Cela dit, en deux banderilles longue distance, Maylis et Mahé nous permettaient de mener 6-0.
Mahé était hyper active, elle avait faim de ballon et avait autant d’activité sur le terrain qu’il y en a sur le compte Instagram de Nabilla quand elle essaye un nouveau maillot de bain à Dubaï.
Sur un déboulé chaloupé, Zoé portait la marque à 8-3 et, en recevant un bras dans la figure, elle perdait sa lentille. Sa vision allait devenir, pour le reste du match, aussi floue que la discographie d’Eve Angeli.
Geoffrey demandait alors un temps-mort et il parlait à ses joueuses comme le faisait le Dr Doolittle à ses animaux dans le film éponyme. Il était l’Eddy Murphy du basket.
Le reste du quart-temps confirmait les difficultés techniques et physiques des 2 équipes, mais le MBA menait 14-7 à la fin des 10 premières minutes. Notre temporaire imprécision aux tirs avait offert de nombreux rebonds défensifs à nos adversaires, Didier allait corriger tout ça.
Saint-Laurent ne déméritait pas et lançait ses assauts avec courage, à l’image de Valentine qui partait à l’ascension d’Alimatou, elle s’entraînait pour Ninja Warrior, et remettait son équipe dans le jeu à 14-10.
Avec Elisa, les deux s’appliquaient à ne pas céder, tandis que Maylis prenait feu, servie par Sharon, Patience ou Islame. A ce moment du match, elle était chaude comme une calzone, si tu appuyais dessus, il en sortait du jaune d’œuf !
Elle était en confiance et allait offrir une passe dans le dos spectaculaire à Sharon qui la convertissait. Elle avait trompé son défenseur comme Babe, le petit cochon berger, s’il avait intégré les médias juste pour rencontrer Justin Bridou, l’assassin de sa tante partie dans un ultime, je le cite, « Grouik ».
Nous menions 28-16, et Océane soignait avec brio la fin de ce quart-temps remporté 20-16. A la pause, nous menions de 11 points à 34-23.
La mi-temps se passerait à l’extérieur pour nos joueuses car il faisait une chaleur horrible propice à adopter la tenue préférée de Patrick Bruel dans sa loge.
A la reprise, Mahé servait Sharon qui inscrivait un nouveau tir longue distance pour mener 37-23, avant que Valentine, la copine laurentine, ne sente quelques douleurs dorsales qui la poussaient à sortir un moment. Dans la foulée, Alimatou commettait sa 3ème faute sur une Lou énervée qui accueillait la décision de l’arbitre avec autant d’enthousiasme que le string à paillettes dans la banlieue afghane.
Pendant presque toute la période, l’écart allait être de 11 ou 12 points. Eloïse Berthuel maintenait le score, pendant que, côté monégasque, Mahé continuait de gober les rebonds comme nous les M&M’s pendant une soirée Koh-Lanta.
La fin du quart-temps allait s’emballer sous l’impulsion de Sharon et Zoé qui , notamment, effectuait une arabesque aussi cruelle pour ses adversaires que ce que Maître Gims fait à des CD qui, à la base, n’avaient rien demandé et étaient vierges.
Une période aboutie gagnée 23-13 et nous menions maintenant de 21 points sur le score de 57 à 36.
La dernière période démarrait mal puisque nous encaissions un tir à 3 points d’Eloïse et que Carla se faisait présente dans notre raquette. Alors qu’Océane se tordait un doigt et sortait pour le soigner, les laurentines profitaient de notre petit moment de moins bien pour revenir à 10 points sur le score de 57 à 47. Sharon se démultipliait à ce moment du match, offrant des passes à Ali, Patience et Islame, marquait des lancers, mais, à chaque fois, nos adversaires restaient au contact au point que Didier commençait à ronger son frein et, pour ça, il faut être très souple.
Nous perdions le gain de cette ultime période 18-12 mais le match était gagné 69 à 54.
Nos filles avaient eu un gros coup de moins bien sur la fin avec une petite baisse physique, combinée à la chaleur étouffante. Mais elles s’étaient aussi heurtées à de valeureuses laurentines qui pouvaient envisager leur saison avec beaucoup de certitudes et de positivisme. Geoffrey restait d’ailleurs aussi stupéfait que Neymar quand il réalise à la fin d’un match qu’il ne s’est pas blessé.
Lors de ces 10 dernières minutes, notre adresse avait complètement disparu, sûrement un coup de Dany Larry, mais là encore, travail et répétition, et surtout digestion du programme de reprise seront à n’en point douter les clés du travail pour les jours à venir.
L’ensemble des filles avait réalisé une partie maîtrisée en ces circonstances, et il est à noter que sur les 8 filles présentes, 6 avaient entre 17 et 20 ans, ce qui est particulièrement encourageant.
Voilà pour cette première représentation qui, je l’espère de tout cœur, en appellera beaucoup d’autres.
Retrouver le timing, revoir le match, prendre des notes, sélectionner les photos, les retoucher, écrire un article et poster le tout, j’avais oublié le temps que ça prend !
Alors je sais, j’écris beaucoup, mais je suis content. Donc oui, je fais long et je n’utilise pas de contraction façon SMS. Je suis fasciné par ça car souvent je me demande ce que les gens qui écrivent « ki » au lieu de « qui » font de tout ce temps qu’ils ont économisé.
Allez, en attendant la prochaine, voilà la sélection du jour, j’espère qu’elle vous plaira !