On a frôlé le « J’en crois pas Meyzieu »
La cruelle et courte défaite de la semaine passée contre Ail de Rousset était digérée et appartenait déjà au passé. Il fallait maintenant se concentrer sur la prochaine étape de notre saison : Meyzieu.
Cette équipe située dans le pays Lyonnais est réputée pour son agressivité au rebond et sa combativité générale. Elle est aussi connue pour son chef d’orchestre, la meneuse Caroline Aubert, 41 ans, au CV impressionnant. Pour m’assurer de la véracité des propos la concernant, j’ai cherché sur le net, puis j’ai cliqué sur le lien et j’ai lu sa page Wikipédia en entier ce qui, de nos jours, me vaudra d’être décoré de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Et donc en effet, son CV est aussi long que le bras d’Alexandre Benalla du temps de sa splendeur.
Outre le fait d’être une ancienne internationale, elle a remporté la Coupe de France en 2000, et fut meilleure passeuse de Ligue Féminine en 2004, 2005 et 2007, puis d’Euroleague en 2006 et 2007.
Bref, vouloir discuter de passes avec elle, c’est comme vouloir discuter avec Bernard Pivot quand on a lu que Picsou Magazine.
De notre côté, une mauvaise nouvelle accablait notre équipe puisqu’Océane, déjà malheureuse avec son doigt esquinté, était clouée au lit avec une fièvre dévorante et ne serait donc pas du déplacement lyonnais. Ajoutons à cela la bronchite de Maylis et la crève de Zoé, le bus aurait plutôt eu besoin de prendre la direction de Lourdes. Note positive, Ali fêtait son anniversaire le même jour que Serena Williams célébrait ses 40 printemps.
Après un long périple routier effectué dans le confort d’un bus tout équipé, nous pénétrions dans la salle surchauffée de nos adversaires, le match allait démarrer.
Le cinq du jour était composé de Ali, Mahé, Maylis, Patience et Sharon.
Une fois n’est pas coutume, Ali perdait l’entre-deux face une adversaire montée plus haut que la voix de Christophe Willem. Un peu agacée, elle commettait sa 1° faute, mais délivrait une passe décisive à Cathy, qui récidivait, servie par Sharon, pour mener 4-0.
Sur l’attaque suivante, Sharon posait un écran sur lequel Mahé glissait mais elle plantait son pied sur celui de sa meneuse, et, avec un angle à 90°, sa cheville pliait… Elle devait sortir après moins de 3 minutes de jeu, soit l’équivalent du temps de célébrité de Lââm.
Les filles se remettaient en marche pour mener 9-5 après un tir à 3 points de Maylis. Nous encaissions par la suite un 7-0 avant que le duo Sharon/Maylis ne récidive à 3 points pour égaliser à 12 partout. Sous l’impulsion de sa meneuse, Meyzieu creusait de nouveau un petit écart et remportèrent le quart-temps 18-13.
Didier demandait à ses meneuses de mettre un peu plus de rythme et elles avançaient à une vitesse que seul DSK avait atteinte quand il partait après avoir bu son café gingembre/viagra/bois bandé.
Zoé réalisait un coast to coast pour marquer son flotteur, Maylis et Sharon scoraient longue distance, nous revenions à 23-27 dans la chaleur de cette salle qui faisait fondre ma montre sur mon poignet, m’offrant l’illusion de contempler un tableau de Salvador Dali.
Mais à chaque fois que nous fournissions des efforts pour combler notre retard, Meyzieu répliquait par de petites touches efficaces. Les lyonnaises maintenaient leur avantage de 6 points à 36-30.
Sur notre dernière possession, un tir un peu rapide offrait un rebond défensif à nos adversaires. Elles donnaient la balle à Caroline Aubert qui marquait un de ces improbables paniers dont je vous avais parlé, les fameux « Fist de Satan ». Mais quand même, respect pour cette joueuse de 41 ans, soit le même nombre d’années qu’il me faudra pour avoir l’idée d’écouter Maître Gims.
A la mi-temps, nous n’étions menés que de 8 points sur le score de 38-30 pour Meyzieu, rien de rédhibitoire mais, comme nous le savions, le rebond lyonnais avait été efficace. Elles en avaient pris plus du triple de ce que nous avions pu capter. Il fallait rester positif, le retour au vestiaire allait permettre de retrouver nos esprits et de penser à des choses stimulantes, comme la Directive Européenne sur la longueur des balais WC.
Le début de 3° période ne tournait pas à notre avantage et l’écart grimpait à 12 points (42-30).
Cathy et Zoé donnaient 5 points au MBA mais, comme à leurs habitudes, les majolanes nous repoussaient. Alors menées 49-35, Didier prenait un temps-mort pour tenter de remédier à la situation.
Servie par Sharon et Zoé, Cathy inscrivait 6 points pour revenir à 49-41. Sans ployer, nos joueuses remontaient au score, à la force du poignet, une expression consacrée par les ados ou les célibataires. Notre défense était en place, et Meyzieu devait nous rendre la balle après violation de la règle des 24 secondes. C’est juste après qu’Ali commettait sa 4° faute sur un rebond offensif adverse, une faute aussi inutile qu’une opposition politique au Burundi.
Sur un jeu quasiment égal au bout de ces 10 minutes, nous perdions le quart 12-11 et l’écart au score restait similaire à -9 (50-41).
Avec déjà 30 minutes de jeu dans les pattes, Sharon, Maylis et Zoé commençaient à tirer un peu la langue et la situation d’Ali avec les fautes faisait craindre le pire à Didier. Un peu dans le dur, nos joueuses, vaillantes, comblaient les brèches avec courage. Sur une contre-attaque éclair d’une majolane, Sharon revenait à triple enjambée pour coller un cake magistral à son adversaire, un coup à se faire autant aimer que Booba ne l’est des parfumeurs à Orly.
Sur l’attaque suivante, Sharon permutait, puis percutait sa défenseuse, entrechoquant leurs genoux respectifs dans un vilain bruit sec. Elle ressentait une douleur intense à prendre 12 Dolipranes, concasser de la Vitamine C et la sniffer, sacrifier des hamsters en priant les Dieux Aztèques de la laisser en vie, enfin, au moins la laisser finir le match.
Dans la foulée, Ali était sanctionnée de sa 5° et dernière faute, ça devenait compliqué.
Au bout de 7 minutes, nous n’avions rien inscrit d’autre que 3 lancers quand Cathy servait Zoé qui inscrivait un tir à 3 points (58-47).
Les 3 dernières minutes étaient très compliquées, les filles en avaient plein les bottes, ça se sentait fortement. Notre défense devenait aussi fragile que le mental de Sami Nacéri et Mamie Aubert nous achevait de 2 tirs à 3 points et d’une dernière passe à sa jeune coéquipière qui marquait elle aussi à 3 points. Toujours affûtée, elle est sûrement végane et ne consomme que de l’herbe, comme Yannick Noah. Nous perdions le dernier quart-temps 17-9 et le match sur un immérité 67-50.
Ce début de saison est frustrant car le buzzer beater de Rousset et les circonstances de ce match nous imputaient 2 défaites un peu injustes, mais c’est la loi du sport.
Un long déplacement, première fois à gérer pour certaines, des conditions de match complexes, les filles avaient pourtant tout donné, difficile de leur reprocher quoi que ce soit. Aurait-on reproché à un manchot son incapacité à pratiquer le salut nazi ?
Pour conclure, le plan de jeu lyonnais avait été respecté. Balle dans les mains de Mamie Aubert, organisation simple, agressivité au rebond. Pour nos monégasques, courage, application et engagement, elles avaient été admirables mais en manque de rotation pour espérer faire basculer le match en leur faveur. Lorsque nous serons au complet, l’histoire sera différente, et nous serons à domicile. D’ici là, il nous reste quelques étapes à franchir, Didier a déjà remis le bleu de chauffe.
Je vous laisse avec les images du Gymnase du Bourg.