Les filles réalistes face aux asémistes
Samedi 18 janvier est un jour béni puisqu’il sacre les 58 ans d’Alison Arngrim, je vous laisse le soin de retrouver qui est cette personne qui a cristallisé nos rancœurs pendant de nombreuses années de notre jeunesse. Mais ce jour, nous nous préparions à jouer le 3ème derby monégasque de la saison en U18F Paca. Une opposition à la saveur toujours particulière pour bien des joueuses, des parents, et surtout les clubs rivaux. Ce sont des matches serrés, toujours un peu tendus et emballés pour ne pas dire chauds, enfin, chauds, pas comme ce dernier été qui a été torride, et en plus Valéry Giscard D’Estaing est toujours là. Ce monsieur, c’est Terminator. Il peut survivre à tout, la fin du monde, 114 tentatives de joindre le service clients de Free ou un live d’Aya Nakamura.
Pour cette partie, nous enregistrions le retour de Romane qui n’avait pas été alignée contre Draguignan. C’était au tour de Janna de laisser sa place dans la rotation du weekend.
Pour débuter la rencontre, Tinane, Zoé, Chiara, Léana et Maylis étaient mobilisées.
Et c’est Monaco qui ouvrait le score. Oui, je sais, je sais… Je vous aide… C’est Fanny qui ouvrait le score et permettait à l’Asm de mener 2-0 dans un début de partie un peu éteint, comme la salle, sans 4G ni Wi-Fi, ce qui donne un aperçu de ce qu’était la vie il y a 25 ans.
Zoé déboulait dans le couloir gauche pour claquer un lay-up et égaliser à 2 partout.
Puis Chiara volait un ballon pour terminer son action main gauche avant que Léana ne commette une faute et offrir un lancer à Anna. Sur l’attaque suivante, Léana faisait sa deuxième faute et offrait le panier et le lancer supplémentaire à l’Asm qui menait désormais 6-4.
Notre jeune ailière parvenait à égaliser sur l’attaque suivante pendant que Franklin souhaitait plus d’intensité en défense, demandant en particulier à Zoé de consacrer une grosse énergie à empêcher la montée de balle adverse, dépourvue de meneuse, mais ça se faisait au détriment de son jeu d’attaque. Ca équivalait un peu à débaucher Carla Bruni pour un projet de Rap Hardcore.
Si Chiara parvenait à marquer avec l’aide de Romane et Eunice fraîchement rentrées sur le terrain, l’Asm tenait le coup par des lancers-francs pour rester derrière à 10-9.
Zoé passait la balle à notre jeune Chiara Ivaldi qui marquait mais sur le repli défensif, la faute de notre meneuse offrait un nouveau point aux asémistes.
Romane captait un rebond offensif et marquait son panier.
Puis Zoé contrait improbablement Léa, mais l’Asm réussissait à marquer, puis Léa recommençait pour porter la marque à 16-14 en faveur des asémistes au moment où le buzzer retentissait.
L’analyse statistique du match de 16-14 ne reflétait pas le score au tableau d’affichage qui montrait 16-12 en faveur de nos hôtes, un bug informatique de l’e-marque certainement, un problème de bit que personne ne comprend, sauf Patrick Sébastien qui jouera sur les mots.
Mais quoi qu’il en soit, le quart-temps était perdu et il fallait faire attention de ne pas laisser l’écart se creuser plus encore. Et pour repeindre de fond en comble les murs de notre fragile édifice, il nous aurait fallu Valérie Damidot, 55 ans ce beau jour de janvier.
La reprise commençait mal quand Eunice commettait une faute, mais nos adversaires ne profitèrent pas de l’occasion puisqu’elles ne convertirent pas leurs 2 lancers.
Pendant plusieurs minutes, nos filles allaient marquer, puis courir au score après un nouveau panier de l’Asm. Que ce soit par Romane, Zoé ou Maguette, à chaque fois, on reprenait 2 points de retard.
Jusqu’à un rebond défensif de Zoé qui lançait Léana pour égaliser à 20 partout, mais nous aurions été 2 points devant sans le bug dont je vous parlais plus haut.
Et ce petit jeu durait, durait, Chiara marquait, Zoé passait à Romane qui marquait aussi et ajoutait un rebond offensif, mais l’Asm revenait sans cesse, à l’image du tir à 3 points d’Anna, ou celui de la jeune Zoé Masson, qui répondait à la passe décisive de Zoé vers Chiara, puis à celle vers Tinane.
Nous en étions alors à 30 partout.
Nous ressentions une drôle de sensation, l’impression délicate de faire jeu égal avec nos adversaires. Mais s’adapter au jeu de l’adversaire au point de lui ressembler, c’est le genre de dérive qui pourrait conduire Christian Estrosi à se rendre au Conseil Municipal de Nice en bikini panthère et claquettes parce qu’il veut ressembler à ses électeurs locaux qui vont de la cagole sexagénaire au joueur de boules déchiré au Pastis de la marque Repère.
Enfin, en parlant Pastis, nous quittions la mauresque pour l’arabesque de Zoé qui permettait à nos cadettes de prendre enfin le dessus à 32-30.
Notre meneuse ne sortait pas de toute la première mi-temps et consacrait beaucoup d’efforts en défense. A chaque changement qu’elle voyait se profiler, elle pensait que c’était pour elle mais non. Du coup, elle faisait la tête de l’amoureux des lettres à qui on offre la biographie de Nabilla, et ce juste avant que Léana ne commette sa 3ème faute et permette aux asémistes de revenir encore une fois à un score de parité.
Sur la dernière action du match, Chiara loupait de peu son tir longue distance et Maylis surgissait pour capter le rebond et provoquer une faute. A 10 secondes de la mi-temps, elle marquait un de ses deux lancers et le buzz retentissait sur notre victoire 19-16 dans ce quart-temps.
Nos filles avaient tiré à 9/22, une bien meilleure adresse qui se ressentait au tableau d’affichage qui, au lieu de nous placer devant à 33-32, prolongeait l’erreur de la première période et affichait donc 32-31 pour l’Asm.
Notre première mi-temps avait été vraiment étrange. Nous pouvions jouer sur la vitesse et les capacités offensives de nos jeunes joueuses mais nous avions privilégié une défense qui souffrait malgré tout au regard du score.
D’un autre côté, un point d’écart, qu’il soit en faveur de l’Asm ou du Mba, ce n’était rien du tout, et on sait la crispation quasi systémique des filles lors de ce genre de match.
Il fallait donc repartir au combat et imposer notre savoir-faire pour pouvoir l’emporter.
Le 3ème quart-temps commençait par un contre en haute altitude de Romane sur Margherita mais l’Asm se fichait de ça et inscrivait 2 paniers consécutifs pour mener 36-33 (déjà 38-33 au tableau quand même…) et sur un rebond offensif, Romane nous remettait dans la partie.
Mathilde, notre arbitre du jour, oubliait les 4 pas de notre adversaire qui marquait pour mener 38-35. A cet instant, physiquement, Zoé était dans la difficulté et elle avait besoin de se mettre sur off, comme le cerveau d’Aymeric Caron quand, en soirée people, il croise Cyril Lignac qui lui propose du ris de veau.
Eunice rentrait quand nos hôtes prenaient l’avantage 40-35, mais Romane trouvait Chiara sous le panier pour marquer, avant de placer un nouveau contre qui permettait à Eunice de récupérer la balle et l’offrir de nouveau à Chiara qui marquait encore à 40-39.
Ce fut au tour de Tinane de s’illustrer avec une interception et une longue passe vers Romane qui donnait l’avantage au Mba avant que l’Asm n’égalise sur un lancer à 41 partout.
Romane gobait un rebond offensif et enfonçait le clou, en ajoutant le lancer de Chiara Ivaldi qui nous plaçait à 44-41.
Dans le respect de la plus pure tradition des préceptes de Shaolin, Eunice tentait un stop défensif très difficile et descendait son adversaire lors d’une action très chaude mais dans une convivialité que n’aurait pas reniée Patrick Sébastien en pleine fiesta lorsqu’il retire son pantalon pour faire tournoyer son slip à trompe.
Sur l’action suivante, elle plaçait un très beau panier à mi-distance, Chiara délivrait un caviar à Tinane, puis Eunice trouvait Chiara Ivaldi, qui à son tour passait à Tinane dans un momentum très profitable puisque nous passions à 52-41, un bel écart de 11 points, enfin, de 13, qui permettait d’envisager la fin de période plus sereinement.
Romane récoltait une faute sur un panier marqué par Zoé Masson, qui convertissait son lancer supplémentaire et faisait revenir l’Asm à 52-44.
Nous empochions le gain de ce quart-temps 19-12 avec de nouveau une bonne réussite aux tirs à 9/22 de nouveau. Nous menions 52-44 selon les protagonistes, 50-42 selon les autorités, décompte hebdomadaire qui n’est pas sans rappeler celui égrené à chaque weekend des gilets jaunes.
Dire qu’on appréciait ce match parce que nous menions revenait à entendre Mylène Farmer dire à Satan, sa chauve-souris apprivoisée, quand elle regarde le journal de vingt heures, qu’elle a trouvé ça triste. Nous allions devoir cravacher pour éviter une quelconque forme d’espoir chez nos adversaires.
Sur la première action de la reprise, Maylis partait au double-pas mais elle se loupait et retombait mal, se blessant au genou. Elle devait sortir pour hélas ne plus revenir sur le terrain.
Tinane passait la balle à Romane qui marquait, tout comme Zoé qui trouvait Eunice à l’autre bout du terrain, mais dans le même temps, Romane prenait sa 3ème faute et l’Asm en profitait pour inscrire 2 lancers puis un panier sur une perte de balle pour recoller à 54-48. Puis même 54-50 après une grosse faute de Maguette après un panier marqué par Chiara.
Etrangement, Zoé se retrouvait à l’aile au lieu de prendre la mène, une décision qui allait compliquer un peu les choses puisque cela déséquilibrait manifestement l’organisation du groupe sur le terrain. Zoé manquait par ailleurs ses 2 lancers suite à une belle faute provoquée.
Dans la foulée, Maguette se voyait sanctionnée d’une immonde faute intentionnelle inexistante par Melle Brouillard. Cette décision, c’est comme un plat plein de fibre finalement. Ça se digère vite parce qu’on l’a directement dans le fion…
Heureusement, l’Asm loupait ses lancers et ne faisait pas fructifier la possession de balle offerte.
Eunice servait Maguette qui scorait avant que Zoé ne soit découpée par 3 adversaires en même temps sans que rien ne soit sifflé. On les sent bien ces fins de match quand ça s’enclenche comme ça… et l’Asm, galvanisée par ces petites contrariétés, n’en demandait pas tant.
Nos adversaires marquaient 3 paniers d’affilée et, quand Romane recevait sa 4ème faute à 2 minutes de la fin de la partie, elles enfilaient un nouveau tir pour égaliser à 58 partout.
La coach adverse hurlait ses consignes comme l’avait fait à l’Eurovision Conchita Wurz, et ce stress n’aurait jamais dû exister avec cette erreur de table de marque que nous traînions comme un boulet jusqu’à cet instant… Zoé passait la balle à Tinane qui marquait un panier important, et Chiara restait calme quand elle devait convertir ses 2 lancers suite à la provocation d’une faute de son adversaire.
A 62-58, le match était gagné, même après le marché de Tinane à 37 secondes du terme. Mais comme le tableau indiquait 60-58, tous les espoirs étaient permis.
Coincée sur la ligne de fond de son camp, Léa tentait intelligemment de jeter la balle dans les jambes de Romane pour la faire sortir et récupérer une remise en jeu mais, malheureusement, la balle rebondissait différemment et Romane la captait et shootait. Le ballon ne rentrait pas et c’est Tinane, attentive, qui arrachait le rebond offensif et marquait le panier d’une victoire qui ne pouvait plus nous échapper à cet instant, à 64-58, enfin, 62-58, vous l’aurez compris.
Ces dernières secondes avaient provoqué chez Franklin un gros coup de pression, le chiffre de sa tension artérielle a même été inscrit au Livre des Records.
Nous perdions ce 4ème quart-temps 14 à 12 mais ce qui importait, c’était la victoire 64-58, ou 62-58, peu importe.
Que peut-on retirer de ce nouveau derby ?
Et bien tout d’abord que le Mba enregistrait une nouvelle victoire face à son voisin.
ensuite que ce résultat positif, le 2ème d’affilée, nous permettait de prendre la tête du championnat et se rapprocher des nouveaux objectifs de cette fin de saison.
Nous avons été plus réactifs que proactifs, et ça aurait pu nous causer une bien désagréable surprise dans l’emballement final, bug de l’e-marque ou pas.
L’Asm a joué sa chance jusqu’au terme du match, et leur volonté était bien réelle, tangible.
Avec les problèmes récurrents que rencontre notre équipe cette année, cela reste tout de même une bonne note que de parvenir à rester maître de notre parcours.
La mauvaise nouvelle de ce match est que depuis 15 jours, Zoé souffrait d’une tendinite à l’adducteur gauche, ce qui allait la contraindre à un arrêt complet de ses activités sportives pendant les 2 prochaines semaines. Et venait s’ajouter à ce tableau les résultats catastrophiques de sa prise de sang. Le laboratoire n’avait pas décelé la moindre trace de fer dans son organisme, une anémie prononcée qui allait nécessiter une cure de 6 mois, et accessoirement expliquer les régulières et inquiétantes baisses de régime de notre meneuse depuis le début de saison. Sans son physique explosif, difficile de faire les différences habituelles.
Sa cure de fer débute, premiers effets escomptés pour la mi-avril, ça lui fera du bien, et nous rassurera aussi !
Pause de 2 semaines avant le déplacement à Brignoles chez Philippe Tranchant, de quoi travailler ou se reposer, selon les conditions de chacune, et en attendant, quelques souvenirs du combat du jour !