Le Cavi, ravi, est resté en vie…

Les Aigles niçois volaient en haute altitude ce samedi 18 Novembre. Ils nous ont offert en guise de derby un ballet aérien fort agréable à regarder, et un final qui nous fit manquer un peu d’air dans l’aire. Il faudra tout de même que l’on revienne sur une paire de points qui, une fois de plus, ont joué en notre défaveur.

Nos filles se rendaient à Leyrit pour jouer à 13h00, horaire toujours un peu délicat en ce qui concerne l’alimentation, mais il en va de même pour toutes les joueuses. La salle était parée de mille feux, les tribunes peu garnies, ce qu’elles ont de commun avec mon crâne ! Et avec celui du bon Georges, venu couvrir la partie pour PreNaTeam, ce qui nous offrit encore un plaisant moment d’échange entre passionnés.

Si nous avions enfin la chance de compter sur un effectif complet, avec des niveaux physiques toujours un peu disparates, le Cavigal se présentait quant à lui avec 8 filles. Des blessées de leur côté (Lola, Rania), mais qui étaient compensées par les renforts de Léna et Taerere, pensionnaires du Pôle Espoir, et de Lisa, maintenant au Centre de Formation du Cavigal. Ainsi, une fois encore, nous allions devoir lutter avec des éléments physiquement très affutés et une équipe à l’effectif changeant. Et ces filles, poliment laissées sur le banc au coup d’envoi, allaient peser lourdement dans ce match.

De notre côté, le Quinté entrant était le 5-7-9-10 et 12, ce qui, traduit du chevalin, donnait Zoé, Chiara, Thileli, Thiziri et Camille. Nos minimes démarraient très sérieusement la partie et proposaient une défense homme à homme dense, physique, efficace. Thiziri, bien en jambes en ce début de partie, transperçait la défense du Cavigal et nos filles prenaient les devants pour mener 7-0. Myriam Martin prenait un temps-mort pour endiguer les assauts de ces premières minutes, conclus par un gros contre de Chiara sur Noa. La coach avait bien réalisé que cette dernière action sentait le roussi ! Le Cavigal reprenait ses esprits et entamait sa remontée pour égaliser, puis passer devant. L’Eveil n’abdiquait pas, rendait coup pour coup, mais s’inclinait sur ce premier quart-temps 21-15.

Le début de deuxième quart-temps allait nous permettre de revenir au score grâce à 2 tirs primés d’Hana et Camille. Zoé continuait d’organiser le jeu sans faillir malgré la pression mais elle allait rapidement devoir composer avec une grosse béquille infligée par Lisa. Boitillant bas un instant, elle allait serrer les dents le reste du match. Une action non sanctionnée, étonnamment, mais jusqu’alors, pas de raison de regretter des défauts d’arbitrage. Cela se passait bien, les échanges étaient physiques, et le jeu pas trop haché. Cette période, nos minimes allaient l’emporter 20-15 pour arriver à la mi-temps sur le score de 36-35 en faveur de nos voisines. Le match tenait toutes ses promesses, il fallait voir maintenant comment physiquement nos filles allaient pouvoir donner du répondant à la reprise.

Contre toute attente, elles avaient encore beaucoup de jus et elles continuaient d’imprimer un gros rythme à la partie, et de pratiquer une défense individuelle de fer. Le Cavigal alternait les options possibles, notamment celle de jouer avec ses tours jumelles Taerere et Marie, histoire de placer les attaques à plus d’un mètre quatre-vingt, mais rien n’y faisait. L’écart allait monter jusqu’à +9 pour nos joueuses à 47-38. La nervosité était grande sur le terrain, et en dehors. Alors que les P’tits Angels s’invectivaient sur le parquet, leur coach prit un temps-mort fort à propos pour calmer ce petit monde qui s’irritait aussi sur le banc.
Cette minute allait faire du bien aux Rouges et Noires qui revenaient mettre la pression sur nos Bleues et Blanches. C’est assez dingue de se dire que, malgré tout, durant leur temps fort, nous avions la possibilité à plusieurs reprises de tuer le match, notamment à cause de 6 LF manqués et une paire de paniers loupés. Ou bien lors de la contestation d’une faute à l’arbitre pendant que notre adversaire partait de son côté au double-pas. Le Cavigal refaisait son retard, grignotait les points les uns après les autres, mais perdait ce 3° quart-temps 12-10. L’Eveil avait tenu le choc de cette période et menait d’1 point à 47-46.

Le dernier acte allait prendre place, les protagonistes étaient en place.
Hayam, servie par Thileli, trouvait la mire et nous accentuions notre avance.
Mais Elsa profitait d’un petit moment de flottement pour marquer 2 paniers d’affilée et remettre les 2 équipes à quasi égalité. Ça allait forcément se tendre, physiquement, mais n’est-ce pas ce que nous adorons ? Ahaha, le masochisme basketballistique !
La fatigue commençait à se faire sentir et de facto notre adresse aux tirs aussi… Nous loupions 3 occasions de suite, puis nous perdions des balles, un échange un peu stérile entre les 2 équipes s’était installé. Néanmoins, Thiziri arrivait à planter un tir pour revenir à 52 partout et 4 minutes à jouer.
Le match, déjà physiquement difficile, et face à des filles plus entraînées que les nôtres, allait prendre une tournure désagréable… Si les joueuses et le coach étaient dans le feu de l’action, le public tendu et les nerfs à fleur de peau, les arbitres allaient perdre les leurs et nous offrir une petite roucoulade, du genre à produire de la moutarde, celle qui monte au nez…
Thiziri, appuis bien vissés au sol, bras et mains bien levés, bien droite, recevait la grande Marie qui jouait bien le coup et obtenait une faute totalement imaginaire. Mais la faute de trop bien entendu, la 5° pour notre vaillante ailière qui sortait donc rejoindre injustement le banc…
Pendant plus de 90 secondes, le score ne bougerait pas, renforçant ainsi la tension fort palpable de ce match. Un lancer d’Hana nous donnait le plus court avantage à ce moment de la partie à 53-52…
Une autre décision allait augmenter le dossier arbitral, même si pour le coup, difficile de juger à distance… Zoé faisait une faute, bien réelle, mais, dans la foulée de cet arrêt de jeu, dans le calme et l’incompréhension, l’arbitre infligeait une technique à Thileli, certainement pour un verbe haut. Mais c’était sa cinquième, et elle offrait 2 lancers au Cavigal ainsi qu’une nouvelle possession de balle. Flavie, plutôt discrète jusqu’alors, allait en convertir un et ouvrait son compteur de points par la même occasion.
C’est le Cavigal qui repassait devant à 55-53. Nos grandes adversaires, si elles ne scoraient pas en première intention, arrivaient à imposer leur taille et leur rebond pour une deuxième chance, le tout face à une équipe de l’Eveil qui, sans rompre, ployait quand même, à bout de forces… Marie marquait donc ainsi un panier qui donnait 4 points d’avance au Cavigal à 1 minute et demie du terme du match. C’est à cet instant du match que j’ai fortement repensé à Mourad Boudjellal… Oui, cet instant un peu hors du temps quand le RCT perdait son match de championnat à cause de, je le cite, « sa première sodomie arbitrale » !
Alors que Camille partait au double-pas, Lisa, revenue de derrière, sautait et arrachait ostensiblement le bras de notre joueuse. La faute était évidente, et donc sifflée, mais là où tout le monde voyait une intentionnelle, il n’y eu qu’une simple faute et les 2 lancers qui venaient avec… Un grand sentiment de solitude pour le coup… Parce qu’une intentionnelle offrait la possibilité de revenir à égalité mais il n’en serait pas question, surtout que, pour le coup, les 2 lancers ne seraient pas convertis.
Sur la remise en jeu, même si le panier était anecdotique, Flavie allait retrouver son adresse pour terminer le match sur un shoot à 3 points dont elle a secret. Le Cavigal empochait le dernier quart-temps sur le score de 14-6 et le gain du match 60-53.

Que dire de ce match ? Que la logique a été respectée ? Que le plus fort a vaincu ?
Moui… Il y a de ça… Mais le plus fort, avec ses athlètes qui s’entraînent 3 ou 4 ou 5 fois par semaine, n’a pas été aussi dominateur et l’Eveil a su faire déjouer son adversaire avec ses armes. Tout cela confirme que le travail effectué à l’entraînement commence à porter ses fruits. Avec un effectif complet et épargné par les blessures, on voit la différence, et la progression est remarquable. C’est une fois encore la principale préoccupation du club et du coach que de développer les compétences individuelles et collectives des filles qui doivent sortir grandies de cette confrontation. La fatigue, inévitable, coûte cher car en absence de lucidité, difficile de convertir ses paniers et nous en avons eu maintes fois l’occasion.
Avec une adversité aussi relevée que celle proposée par les filles du Cavigal (il faut noter que les 3 filles importées du Pôle et du Centre valent 26 points sur la partie), et un arbitrage qui a déraillé sur les 3 dernières minutes, il nous était tout de même possible de tuer le match, de l’emporter.
Ce qui démontre en plus de la progression du groupe que les filles sont capables de produire des choses dans l’adversité, quand les évènements sont bien contraires…

Il nous reste à retrouver le chemin de l’entraînement et que les filles continuent de s’impliquer avec sérieux et intensité. Je le répète à longueur d’articles, la victoire fait du bien, mais elle n’est en rien primordiale à cette catégorie d’âge. Le chemin de la formation est encore long mais au bout du compte, chaque joueuse récoltera le fruit de son investissement personnel.

Pour les supporters que nous sommes, ce match a été vécu avec intensité, beaucoup de plaisir et avec la satisfaction sur le jeu produit. La déception de la défaite est fugace et il reste pour chacun d’entre nous à trouver, d’abord, un bon proctologue à cause de cette fin de match, puis de reconcentrer nos efforts dans l’encouragement à prodiguer à nos filles.
C’était un bon match de basket, merci aux 2 équipes !

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