L’ASVEL a douché nos Espoirs

Une semaine après la première sortie de nos joueuses contre nos voisines laurentines, le Mba allait remettre le couvert en accueillant les espoirs de l’ASVEL, une équipe de jeunes pousses façon Géant Vert, surdimensionnées et surentraînées.

Un fugace instant, j’avais en tête les méthodes de travail soviétiques qu’endurait Ivan Drago avant de pulvériser Apollo Creed, et je n’osais imaginer nos filles finir avec la tête des jumeaux Bogdanoff, qui fêtaient au passage leur 72ème anniversaire le jour même.

A cette taille et ces mensurations s’joutait la chaleur accablante qui régnait dans la salle, une étuve aux relents exotiques, le genre à puiser dans les organismes.

Si nous enregistrions le retour sur le terrain d’Alexia, au rayon contrariétés nous trouvions Cathy, qui n’était pas encore rentrée de son stage avec la sélection sénégalaise, et Sharon, malade durant la semaine, qui passait son tour sur ce match.

La salle de l’Annonciade était parée de ses plus belles couleurs qu’elle arbore lors de ses soirées avec la NF1. Eglantine profitait de la partie pour tester le matériel, et ses vocalises, se lançant dans une présentation Space Jammesque des joueuses des 2 équipes.

Didier choisissait de lancer sur le terrain Océane, Mahé, Maylis, Patience et Alimatou.
Foued, qui allait officier sur ce match, invitait alors les joueuses à rentrer sur le terrain pour lancer la partie de sa voix suave. Les dames plus âgées en tribunes se découvraient alors une moiteur qui n’existe qu’au Laos ou dans le slip de Frankye Vincent.

Le début de partie tournait vite à notre avantage, d’abord par un bel engagement défensif qui contraignait les lyonnaises à violer les 24 secondes, puis par Océane qui servait Maylis pour 3 points, qui servait ensuite Alimatou pour 2 points, nous menions déjà 5-0. Une bonne surprise donc, comme quand à la boulangerie votre pain au chocolat a 3 barres au lieu de 2.
Nos jeunes adversaires allaient se rebiffer et passer un 10-0 pour mener 10-5, tandis qu’Océane et Maylis relançaient notre équipe. Zoé passait en mode Speedy Gonzales, cette bonne vieille souris supersonique qui célébrait son 68ème printemps mexicain, et rentrait 2 lancers  pour recoller à 13-14.
Un petit trou d’air nous faisait perdre 2 ballons, et voilà que l’ASVEL, après son 11ème rebond offensif du quart-temps, menait 21-13. Mahé et Océane nous redonnaient 4 points mais à la toute dernière seconde, une lyonnaise prenait encore un rebond offensif pour inscrire le dernier panier de la période. La colère gagnait déjà le coach monégasque et on guettait le moment où sa tête entamerait une rotation à 360° pour appeler un exorciste. Malgré ce dernier impair, nous ne perdions ce quart-temps que 23-17.

Dès la reprise, Zoé et Mahé recollaient au score à 21-23 mais l’ASVEL reprenait ses distances avant un temps mort de Didier. Malheureusement, les efforts suivants furent vains et les lyonnaises passaient à 32-21. C’est lors de la montée de balle suivante qu’Océane reprenait un coup sur son doigt blessé lors du match contre les laurentines. Pour être totalement honnête, comme dirait Patrick Balkany, ça sentait le pâté. Sa blessure était plutôt vilaine et la douleur était du genre de celle qu’aurait pu ressentir un dauphin du Marineland d’Antibes qui se serait émasculé en retombant mal sur le cerceau.
Elle sortait vite se soigner et Zoé, à peine sortie, rentrait de nouveau, claquée, en sueur, tel le taureau de Camargue qui verrait débouler dans son champ Anne Roumanoff en liquette rouge.
Malgré une belle débauche d’énergie, nous allions rentrer un seul lancer pendant que l’ASVEL transformait toutes ses tentatives. Le score passait à 36-22 avant qu’Ali ne chute et que sa tête heurte violemment le sol. En se relevant, elle n’avait plus toute sa tête comme Arielle Dombasle, Brigitte Fontaine, Loana ou Louis XVI.
Zoé et Maylis redonnaient un petit coup de boost et nous revenions à 38-28 avant que nos joueuses ne reprennent un nouvel éclat pour perdre la période 24-12. A la mi-temps, nous étions menés de 18 points sur le score de 47 à 29.

Après une pause fraîcheur organisée à l’extérieur de la salle, les filles reprenaient le chemin du parquet pour entamer le nouveau quart-temps, 10 minutes de tous les dangers. Si on se rappelle que ce fût aussi un 29 août que l’ouragan Katrina frappa, laissant derrière lui plus de mille morts et 25 milliards de dollars de dégâts, il allait falloir se méfier que la furia lyonnaise ne fasse pas autant de ravages en Principauté.
Maylis attaquait avec détermination mais se heurtait à la défense bien en place de nos adversaires.
On sait que les baskets sont faites avec du pétrole, mais aujourd’hui, elles devaient être au Diesel tant nos joueuses étaient longues à démarrer. Ce n’était pas le cas des lyonnaises qui avaient dû chausser la formule au Super, et qui nous passaient un 13-5. Un passage aussi difficile à subir que lire du Christine Angot en écoutant du zouk.
Océane, revenue sur le terrain malgré son doigt en sale état, nous faisait une remontée de terrain à la Jamel Debbouze pour inscrire un panier, imitée par Alexia qui plantait à 3 points.
Malgré quelques combinaisons en attaque entre Océane, Zoé et Patience, notre résistance avait eu la même longévité que la carrière de Childéric. Il faut aussi avouer que l’insolente réussite de l’ASVEL avait de quoi frustrer nos joueuses.
Nous perdions cette nouvelle période 22 à 16 et étions menés de 24 points sur le score de 69 à 45.

Physiquement, ça commençait à être compliqué. Pour repartir, nous aurions bien eu besoin de prendre une de ces collations que Maradona prenait par le nez.
Zoé marquait une offrande d’Alexia (69-47) mais c’est en défense que nous avions du mal, subissant les assauts répétés des golgoths lyonnais. Alors qu’il hurlait de tous ses poumons de faire un box-out, les filles laissaient échapper un nouveau rebond à l’ASVEL qui n’en demandait pas tant. Je crois qu’à cet instant, le coach aurait bien eu besoin d’une bonne douche au Tahiti Orties/Bromure pour se calmer.
Si Zoé permettait de revenir à 20 points (69-49), nous allions prendre un 10-2 que Didier allait stopper en sollicitant un temps-mort.
Malgré les consignes, les filles allaient reprendre un 12-0 (91-51) et on se disait que cet arrêt de jeu avait été comme le référendum sur l’Europe. Les français avaient dit non mais le gouvernement avait entendu oui. Les commerciaux de chez Audika avaient réalisé qu’il y avait un bon créneau.
Cette fin de match était longue, difficile, et à 98-51, score final, les filles étaient au fond du trou. Si nous allions à la crêperie de la Belette Morte, elles auraient commandé la complète Valium/Lexomil/Xanax et sa bolée de cidre. Nous venions d’encaisser un 29-6 bien déprimant, mais la différence physique était bien trop importante pour prétendre se défendre plus efficacement.

Les filles avaient tellement manqué de tout dans ce dernier quart-temps qu’on les a vues à la fin du match se recueillir en larmes sous un vieux poster de Lech Walesa.

Des enseignements sont certainement à tirer de cette partie mais ce n’est aussi qu’un match de préparation disputé contre une équipe certes jeune, mais déjà particulièrement affûtée et efficace. Le reste, on s’en bat les steaks de soja comme disent les véganes. J’avais ainsi envie de penser à des choses joyeuses comme le traité de Yalta qui mit fin à la 2ème guerre mondiale ou au fait qu’on ne voit plus trop Pierre Moscovici. Non, le truc vraiment inquiétant en fin de compte, c’était l’état du doigt d’Océane qu’on espère pas trop esquinté, les examens médicaux à venir livreront leur verdict.

C’est dans cette chaleur et cette déception que se terminait ce dimanche de fin d’été, un point de passage dans la préparation des filles avant la reprise du championnat. L’objectif est fixé au 19 septembre, d’ici là, il y aura encore du travail et des matches pour tester les évolutions et d’autres schémas.
Après tout, même les USA de Kevin Durant ont perdu 3 matches avant de devenir champions olympiques cet été !

Je vous laisse avec quelques souvenirs de cet affrontement dans l’attente du prochain.

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