Cette fois, pas de panne contre Carqueiranne

Une semaine après notre déplacement à La Valette, un peu comme l’aurait fait Lagardère en son temps, c’est le Var qui venait à nous en ce samedi 30 mars 2019, puisque Carqueiranne se rendait à la salle Nucera pour y affronter nos cadettes lors d’un prometteur match retour.
Tout d’abord pourquoi la salle Nucera ? Et bien tout simplement parce que durant la semaine, un incident avait eu lieu à la salle Apollinaire et un panneau ne fonctionnait plus et restait bloqué au plafond. Heureusement que cette solution de repli existait.
Ensuite pourquoi un match prometteur ? Parce que ce satané match aller avait connu la fin horrible que nous connaissons et qui hante régulièrement les lignes de ces articles.
Enfin, malgré les diverses difficultés rencontrées cette saison, la phase retour du championnat se déroulait positivement et les filles comptaient bien continuer leur belle série de victoires.

Durant la semaine, Geoffrey avait essayé d’économiser physiquement des joueuses. Il convenait de continuer de soigner les blessées comme Chiara et Hayam, et de reposer celles qui peinaient un peu comme Hana, Romane, Thiziri et même Zoé qui avait les mollets un peu tendus.
Ainsi les filles ne s’entraînèrent que mercredi, mais sur un demi terrain du fait de l’incident cité précédemment. Et pour finir, elles allaient jouer à Nucera, ce qui équivalait à un match à l’extérieur, même sans le déplacement, pour les belligérantes du jour.

Notre vie a un drôle de rythme quand même. Jeune, on avait envie d’écouter Eminem, on rêvait de partir à Goa pour les vacances, se percer les tétons, avoir une vie de déglingo mais on finit plutôt par avoir la vie de Balladur, c’est-à-dire se lever à 6h00, trier des dossiers, prendre une tisane et se mater un DVD de Louis la Brocante avant d’aller au lit. Heureusement, il y a le basket et la lucarne de liberté qu’il nous offre les samedis après-midi. Un samedi que certains n’avaient pas hésité à sacrifier et, avant de lancer nos U18 sur le terrain, il convient de souligner la gentillesse et la disponibilité d’Emma et Mathilde, les filles d’Audrey, qui vinrent aider Brandon à la table, ainsi que la présence de Yan, le Président, c’est le grand bonhomme qui ressemble à Harry Potter s’il avait atteint l’âge de l’andropause, pour assurer le rôle de responsable de salle.

Le décor planté, Geoffrey allait devoir faire un choix dans un effectif claudiquant puisque Romane et Hana étaient en délicatesse avec leur genou respectif tandis qu’Hayam se remettait à peine d’une entorse à la cheville. Au moins pouvait-il une fois encore compter sur le renfort de Manon, le trèfle à 4 feuilles de nos matches retour.
Côté Carqueiranne, le coach était venu avec 7 filles dont 2 s’entraînaient périodiquement avec leur équipe de NF2 (Capucine et Loralie), et avec Chloé Tambon, qui, elle, officiait de façon quasi permanente avec cette NF2.

Les forces en présence étaient telles que décrites et Geoffrey décidait de lancer dans la bataille Zoé, Maïssa, Thilelli, Hayam et Amélie. Ce 30 mars était une date intéressante en ce qui concerne les célébrations d’artistes musiciens divers. On verra d’ailleurs au long des 4 quart-temps comment la musique aurait pu rythmer chacun d’entre eux.

Hayam gagnait l’entre-deux mais Thilelli loupait le panier puis, sur le rebond offensif, Amélie passait la balle à Zoé qui ouvrait le score en notre faveur.
Maïssa oubliait d’effectuer son box-out et sur le rebond, elle écopait de sa 1ère faute. Pas tellement dans leur assiette, certaines de nos joueuses commettaient des erreurs vraiment rageantes comme cette passe donnée directement dans les mains de l’adversaire quand il suffisait d’assurer la transition.
Sur l’attaque suivante, Zoé se faisait contrer mais, vexée, remettait le couvert sur la possession suivante et se lançait dans un grand raid durant lequel elle se débarrassait de son défenseur Chloé pour marquer et porter l’équipe à 6-2. Tenter d’arrêter Zoé quand elle est lancée comme cela est une activité aussi dangereuse que tenter de dompter un lion affamé quand tu es déguisé en côtelette.
Mais nos adversaires ne lâchaient rien et revenaient au score à 6-5.
Sous les paniers, la rentrée de Romane faisait du bien et permettait de calmer un peu quelques ardeurs varoises. Si elle manquait toujours de rythme et de condition, l’entrée de notre intérieure offrait des solutions d’ancrage autant défensives qu’offensives, et L’Eveil en profitait.
Les sorties de balles étaient favorables et Hana, puis Thilelli puis Amélie sur une très longue passe de Zoé nous faisaient virer en tête à 12-6.
Quelques pertes de balles allaient émailler la fin de ce 1er quart-temps, mais, compacte, notre défense tenait et évitait aux Carqueirannaises d’amorcer un quelconque retour au score.
Si l’arbitre se mettait un instant en colère pour une histoire de faute de pied non-sifflée, il allait assister comme tout le monde à l’improbable dernier panier d’Hana.
Elle recevait une passe de Thilelli dos au panier et, dans un mouvement qui n’est pas sans rappeler celui du saumon qui remonte son cours d’eau pour remonter à ses origines, elle marquait à la fin de son acrobatie. Le public regardait, effaré, avec la tête du fan de Paul Bocuse à qui on aurait présenté un kebab sans sauce.
Bref, cette période était bien ficelée, bien négociée, comme une partition de Bach, mort à 65 ans un 30 mars, et notre équipe l’emportait 17-7 dans ce premier acte.

Peu de temps après la reprise, Carqueiranne, sous l’impulsion de son coach, allait proposer une bonne vieille défense de zone à l’ancienne, façon années 80, ce qui fait de coach Lopez une sorte de Marty McFly.
Nos cadettes ne semblaient pas incommodées par ce dispositif et Amélie provoquait une faute et obtenait 2 lancers. Son manque d’adresse dans cet exercice durant le match précédent l’avait-elle marquée ? Elle en mettait 1 sur 2, difficile de dire si, à cet instant, le métronome fonctionnait de nouveau.
Côté varois, Chloé tentait de créer des brèches mais c’était compliqué, à l’image de ce double-pas manqué qui ne touchait rien, elle reprenait le ballon, et ce qui aurait dû être un marché n’était pas sanctionné. Micro évènement vite oublié grâce à la passe d’Amélie pour Romane qui marquait en enroulant sous le panier. L’Eveil menait 20-10.
Manon entrait pour s’occuper un peu plus personnellement du cas de la meneuse de Carqueiranne et limiter son influence sur le jeu des vertes et blanches. Tâche compliquée puisqu’elle écopait d’une faute quand une offensive aurait très bien pu être sifflée, puis elle se faisait déborder par un changement de rythme qui la clouait au sol. Mais Manon ne lâchait rien, elle collait sa joueuse en défense comme Macron quand il fait un selfie en Guadeloupe et qu’on doit utiliser une ventouse pour le décoller.
Hana passait à Manon qui marquait, puis Manon lui rendait la politesse en permettant à Hana de marquer à 3 points. L’Eveil menait ainsi 27-10 à cet instant du match.
En 10 secondes, Hana faisait 2 fautes, et nos joueuses allaient avoir une de ces sautes de concentration dont elles sont coutumières. Amélie commettait sa 2ème faute, puis nous allions perdre plusieurs fois la balle sur de mauvais choix, à l’image de cette passe d’Hayam dans les pieds de Romane à la sortie d’un mouvement qui ne nécessitait pas que le ballon lui parvienne, surtout que des joueuses étaient présentes à ses côtés pour assurer une meilleure transmission de la balle.
Bien entendu, il est intéressant de créer parfois, mais la configuration de nos rencontres face à Carqueiranne pousse à la prudence et incite le coach à être aussi humble que prudent.
Malgré tout, nos filles continuaient leur chemin et sur un panier de Thiziri, nous menions 32-11.
A cet instant, Thilelli, qui perdait le ballon, se mettait à râler et se faisait convoquer par l’arbitre pour une explication de texte. C’est fascinant ce pouvoir d’énervement à tel point que, d’ailleurs, aux Etats-Unis, Marvel travaille sur une adaptation de sa vie de joueuse parce que Thilelli, c’est comme Hulk, si tu lui siffles une faute, elle craque sa chemise, devient toute verte et défonce tout.
Amélie revenait sur la ligne des lancers et confirmait sa précision dans l’exercice en marquant ses 2 tirs pour mener 34-11.
Sur la possession suivante, Zoé se retrouvait bien placée derrière la ligne des 3 points et elle tirait pour marquer de façon soyeuse, en douceur. Un brin de poésie le jour où on célèbre la disparition de Paul Verlaine à 51 ans, un poète qui, en France, nous a rempli la tête, comme Molière et Racine, tandis que Nabilla et Keen’V nous l’ont vidée.
Quoi qu’il en soit, nos filles avaient maintenant 26 points d’avance à 37-11, ce qui, pour notre équipe, ne constitue toujours pas une avance définitive dans un match.
Zoé sortait souffler un peu tandis qu’Hana prenait sa 3ème faute, et Maïssa sa 2ème, tout comme Thilelli aussi, et elle parachevait son œuvre en ajoutant une intentionnelle en fin de quart-temps.
Tout ceci permettait à Carqueiranne d’inscrire quelques points  pour rester dans la partie. Nos adversaires revenaient un peu mais elles s’inclinaient sur ce quart-temps sur le score de 20 à 9 et, à la mi-temps, accusaient un retard de 21 points à 37-16.

Un écart monté certes assez haut, ce qui, pour rester sur un thème musical, ressemblait aux envolées vocales d’une Céline Dion qui fêtait ses 50 ans ce jour.
Il fallait juste espérer qu’elle ne continue pas d’égrener ses meilleurs hymnes, pour ne pas arriver au célébrissime air du Titanic qui eut constitué un malheureux présage.
Il était nécessaire d’interpeller les filles sur l’habituel double danger du 3ème quart-temps, quand le physique pèche un peu et que les adversaires tentent de forcer le destin d’un match.
Elles étaient donc alertées sur les efforts à fournir pour éviter de revivre la cruelle désillusion du 2 janvier dernier. Si nous avions pu contenir les attaques varoises à 16 points en une mi-temps, c’est que les efforts défensifs fournis étaient les bons. Il fallait insister.

C’est pourquoi Geoffrey décidait de pousser nos adversaires à donner le meilleur d’elles-mêmes en orchestrant une défense individuelle haute et tonique.
Les débuts étaient difficiles, et de nombreux cafouillages émaillèrent cette reprise.
Enfin une éclaircie avec la passe décisive de Zoé vers Amélie qui permettait à l’équipe de redémarrer, action suivie d’un panier supplémentaire d’Hayam qui nous permettait de conserver le même écart qu’à la mi-temps à 41-20.
Zoé allait inscrire 2 paniers consécutifs pour porter le score à 45-22 mais les choses allaient vite se gripper. Fatiguées par les efforts défensifs consentis, tout comme par les douleurs chroniques de certaines, nos joueuses allaient constater le sursaut de férocité des varoises.
Il est toujours compliqué de défendre en individuelle quand l’adversaire propose une zone qui éclate vite et se projette vers l’avant, créant ainsi des déséquilibres et des retards complexes à combler.
Amélie recevait sa 3ème faute, Manon se retrouvait coincée dans le corner, et, sur un panier de Chloé qui ramenait nos adversaires à 47-29, Geoffrey demandait un temps-mort.
L’impression visuelle était fausse. Car en effet, si on avait la nette impression d’une grande désorganisation, et que l’on voyait nos joueuses essoufflées et perturbées dans le développement de leur jeu, l’écart n’était que de 18 points et, ainsi, les chiffres restaient tout à fait rationnels, au contraire du visage des frères Bogdanov ou du nombre de débats animés par Emmanuel Macron.
Zoé allait souffler un peu sur le banc et le reste de l’équipe repartait au charbon. Suite à une double perte de balle, Carqueiranne en profitait pour marquer encore et revenir à 16 points au moment où, traumatisé par les effets du match aller, Nico décidait de sortir de la salle.
Sur un rebond âprement disputé, la jeune Capucine Blondel se faisait secouer et terminait sur le sol avec la lèvre inférieure tuméfiée. Son visage ressemblait un peu à un mélange des genres en peinture et qu’on pourrait tenter de situer entre un portrait en vrac de Picasso alors qu’elle avait les joues aussi hirsutes que l’Origine du Monde de Gustave Courbet.
Thiziri donnait un caviar à Hana qui redonnait 18 points d’avance à ses coéquipières, puis sa sœur commettait sa 4ème faute, ce qui permettait à nos adversaires d’inscrire 1 point supplémentaire sur lancer-franc. Le score était de 49 à 32 avec un peu moins de 20 secondes à jouer.
Il était simplement nécessaire de rappeler les consignes de base qui consistaient d’abord à ne pas faire de faute pour ne pas offrir de lancers, mais aussi, et surtout dirons-nous, de contrôler le possible tir longue distance de la meneuse carqueirannaise. Forte de ces précieux conseils, Hana décidait d’opter pour une défense moins énergique que celle d’Abdelaziz Bouteflika et elle laissait Chloé Tambon tirer à 8 mètres pour inscrire 3 points que nous n’aurions jamais dû encaisser.
Nous venions de perdre ce 3ème quart-temps 19 à 12, donc de 7 points quand nous aurions pu le contrôler et ne le perdre que de 4.
Ces 10 minutes avaient été un peu rock’n’roll, bien en phase avec le 63ème anniversaire d’Angus Young, mais nous allions néanmoins attaquer la dernière ligne droite avec 14 points puisque nous menions 49 à 35.

Qu’allait donc nous réserver cette dernière période ? Le verdict n’allait pas tarder à tomber. La salle se remplissait copieusement pour le match d’après le nôtre, une partie de U15 garçons. Il y en avait tellement qu’on se serait cru dans la salle d’attente de la banque du sperme.
La fébrilité avait gagné notre camp et commençait alors une certaine stérilité offensive, à l’image de ces 2 premiers tirs loupés d’Hana. Dans le même temps, Chloé marquait ses 2 lancers et remettait Carqueiranne à 12 points de nos niçoises. Maïssa commettait sa 3ème faute sur Laura, la jumelle de Chloé, mais, heureusement, elle n’inscrivait pas ses 2 lancers-francs.
Il flottait comme un parfum de soumission dans la salle, à l’image d’un Chihuahua devant un Rottweiler. Mais nous étions toujours devant, la barre était bien maintenue malgré la présence du spectre du match aller qui revenait hanter les esprits de toutes et tous.
Thilelli allait nous offrir sa dernière contribution du match en marquant un beau panier à 45° avant de recevoir sa 5ème et dernière faute. Nous en étions à 51-38.
Nous entrions alors dans une période un peu frénétique qui allait avoir des effets sur nos cadettes.
Par deux fois, Zoé participait aux tentatives de conclusion des attaques puis sprintait pour revenir en défense empêcher les 2 tirs adverses. Elle était partout, au four et au moulin, en attaque et en défense, à tel point que dans les usines aux Philippines, ils ont érigé un petit autel à sa gloire.
Mais elle commençait à lâcher physiquement mais aussi mentalement, en particulier au moment où elle remontait la balle dans le couloir droit et qu’elle était victime d’une première faute non sanctionnée, puis d’une deuxième sur le même sprint, toujours pas sifflée, pour enfin en récupérer une au bout du terrain, la langue dehors et le genou bleu.
Mécontente de sa prestation (pourtant constituée de 12 points, 11 rebonds et 7 interceptions), frustrée par la négligence arbitrale de l’instant, elle disait « je fais de la merde » mais comme on peut dire « riz » ou « bromure » selon que l’on dîne avec Jackie Chan ou DSK.
Mais dans ce moment où Geoffrey prenait un temps-mort, ça ne passait pas. Les esprits échauffés, et marqués par cet exact même quart-temps disputé il y a 3 mois, laissaient transparaître une grande nervosité et quelques prises de bec entre l’entraîneur et ses joueuses. Il leur reprochait notamment de faire « caca-culotte », faisant de lui l’égal de stars de la punch-line comme Notorious Big ou Jackie Sardou.
Le problème, c’est qu’il restait 5 minutes à jouer et que le coach décidait de se passer de Zoé, mais il n’avait plus Thilelli. Il optait donc pour Manon, dont le visage se décomposait instantanément, et offrait à Amélie la responsabilité de monter la balle, tâche à laquelle elle allait se consacrer non sans déglutir quelque angoisse.
D’ailleurs sur sa première prise de balle, notre jeune ailière perdait le ballon mais Hayam le récupérait pour marquer un panier qui nous redonnait 15 points d’avance.
Carqueiranne répondait par un joli tir à 3 points, encouragé par sa seule supportrice qui n’avait comme autres mots de soutien que de pousser son équipe à faire la même chose qu’au match aller.
Nous éprouvions des difficultés à gérer notre avance et surtout le temps de chaque possession. Ainsi un tir précipité de Thiziri tombait à côté et, sur le retour défensif, elle commettait une faute, puis elle enchaînait avec un retour en zone consécutif à une incompréhension avec sa coéquipière.
Coach Lopez prenait un temps mort pour tenter de jouer le tout pour le tout, avec une presse large, tout comme des consignes pour tenter de dépasser le côté droit que Manon défendait avec la hargne d’un pitbull qui n’avait pas mangé depuis des semaines.
Romane, cramée, à bout de souffle, perdait la balle sur un marché et les varoises s’empressait de convertir l’offrande pour recoller à 10 points à 53-43.
C’est dans ce genre d’instant qu’on ferme les yeux en se disant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, comme quand on est en haut de l’attraction « Tonnerre de Zeus » au Parc Astérix et qu’on se dit « Purée, si j’en réchappe, promis, cette année, je donne au Téléthon ! ».
Amélie provoquait une faute mais sur la remise en jeu, Hayam donnait le ballon dans les mains de Carqueiranne, qui ne transformait pas l’occasion, fort heureusement, car Manon veillait au grain, elle avait encore faim.
Amélie, encore elle, agissait sur ces 2 dernières minutes comme le Zébulon du Manège Enchanté. Elle surgissait de sa boîte pour provoquer des fautes qui allaient lui permettre de s’illustrer sur la ligne des lancers-francs. Elle enfilait ses 2 tirs comme 2 perles mais Chloé lui répondait et les 2 équipes en étaient à 55-45. Mais Amélie n’avait pas dit son dernier mot et retrouvait la ligne des lancers pour 2 tirs décisifs à cet instant de la partie. Pour rester aussi calme et gérer la pression, elle avait certainement subi une transfusion d’un mélange de jus de navet associé à du sang de Doc Gynéco. Dans sa bulle, elle rentrait ses 2 tirs et redonnait 12 points d’avance à L’Eveil, confirmant au passage sa grande régularité derrière la ligne des lancers.
Hana trouvait ensuite la juste passe pour Thiziri qui marquait, ce qui serait le dernier panier de la rencontre. Il restait quelques secondes à jouer durant lesquelles le ballon ne restait pas tout le temps dans les mêmes mains mais sans qu’aucune action ne se concrétise. Le quart-temps prenait enfin fin et se terminait sur un score d’égalité à 10 partout.
L’Eveil prenait sa revanche sur le match aller, non sans mal, et l’emportait 59-45.

Si plusieurs fois le stress avait presque fait défaillir les joueuses tout autant que les supporters, et fait venir dans leurs yeux des papillons de lumière, comme ceux chantés par Cindy Sander qui célébrait ses 40 ans aujourd’hui, les filles avaient su faire preuve de solidité pour ne pas répéter leurs erreurs précédentes. Elles murissent, prennent de l’expérience, apprennent à mieux gérer certains évènements pour en sortir victorieuses.
Mais cette victoire ne fut pas acquise avec facilité et ce voyage nous conduisit au bout du suspense, notamment en partant avec 27 points d’avance pour n’en compter plus que 10 quelques minutes plus tard, voilà de bien belles frayeurs que l’on pourrait s’éviter avec plus de lucidité.

Le 3ème quart-temps avait été un tournant, et il fût difficile, sur le plan tactique, technique, physique et mental. Pendant un moment, et ce même si Carqueiranne n’avait pas su en profiter, notre défense avait été un tel désert qu’on cru même un instant voir passer Rama Yade.
Il faut aussi savoir apprécier la victoire, la 4ème de rang, et le carton plein effectué sur les matches retour, une série dans laquelle notre équipe faisait un parcours aussi prestigieux que celui de Florent Pagny dans l’optimisation fiscale.

Comme d’habitude, les carqueirannaises ne lâchaient rien et nous poussaient dans nos derniers retranchements, offrant une partie tendue et émotionnellement éprouvante. Rendons hommage à ces jeunes filles dont la moitié partait en voiture à la salle du Grand Chêne pour y disputer la rencontre de NF2 avec les seniors. Quand on est jeune, on a la moelle !

De notre côté, il fallait savourer l’instant, la victoire remportée en jouant une partition compliquée entre les fautes, les absences, les blessures, autant de paramètres complexes auxquels sont confrontés tous les entraîneurs de basket.
Jean-Pierre Coffe, qui nous quittait un 30 mars, n’aurait pas pu dire de notre partie qu’elle fût de la meeeeeeerde comme les jambons polyphosphatés qu’il jetait avec énergie à travers les plateaux télé de notre jeunesse. Et il aurait pu apprécier en fin gourmet cette belle victoire acquise par des joueuses qui deviennent plus performantes à chaque match.

Nous terminions avec plaisir et satisfaction cette longue série de matches avant de profiter d’une longue pause pour les vacances de printemps. Les petits bobos, on l’espère, seront soignés et le dernier objectif sera le 27 avril à La Garde, mais d’ici là, on a le temps de regarder quelques photos.

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