C’était Star Wars contre Antibes en Finale Régionale R2 (D2)

Et bien voilà, les affaires reprennent ! Notre dernier match de championnat remontait au 14 avril contre Monaco et puis ensuite, plus rien… Des vacances et, de facto, une longue pause pour toutes les filles qui allaient devoir se remettre en route…
En effet, se profilait à l’horizon la finale de championnat Paca R2 contre Antibes, le leader invaincu de la deuxième poule, qui nous avait copieusement contrariés sur la première phase du début de saison.
Tout comme nos voisines antiboises, il fallait retrouver le chemin de la salle, de l’entraînement, et composer avec un effectif incomplet car en vacances.
Enfin, pour des raisons d’organisation, il avait été décidé que les 2 équipes, afin de pouvoir aussi compter sur leurs effectifs au complet, allaient disputer les 2 matches en soirée…
Tout d’abord le match aller à Antibes, le mardi 15 mai à 20h00, et, enfin, le match retour à Nice, le mercredi 23 mai à 20h00, à la salle Apollinaire.

Pour le moment, concentrons-nous sur la première manche de ce mardi. Et savourons au passage le plaisir d’avoir pu disputer ce match dans l’AAA. Non, ce n’est pas une certification d’andouillette, ni une note financière de Standards & Poors, mais bien de l’Azur Arena d’Antibes dont il est question, la salle dans laquelle les Sharks évoluent sous la houlette de Julien Espinoza.
Un vrai gage de qualité pour le parquet, les panneaux, les filets, tous ces petits détails auxquels les basketteurs, en herbe ou pas, sont sensibles.

Avec ce Triple A, je me dois de saluer un triple triplé de plus en avant match.
Tout d’abord les retrouvailles avec Maïlice, Eva et Ella, les trois sympathiques coéquipières éphémères de la sélection 06 partie disputer le Tournoi International de Fréjus.
Puis la présence de Romane, Inès et Amélie, venues toutes les trois supporter les minimes qui vont devenir leurs coéquipières en U17 dès la saison prochaine.
Enfin, les trois cadres, Geoffrey, pour le coaching, Régis, pour l’assistanat et Yan, pour la présidence.
D’ailleurs ces trois-là n’étaient pas sans rappeler les 2B3 mais en mieux puisque sans les chansons.

Quelques incertitudes en ce début de match, comme gérer la pression d’une finale, prendre ses repères dans une salle aussi grande et impressionnante, faire attention à la potentielle fringale consécutive à l’horaire particulier de la partie, bref, des paramètres à prendre en compte mais c’est aussi comme cela qu’on engrange de l’expérience.

Geoffrey allait dans son coin concocter sa potion tactique et les 5 premiers ingrédients seraient Zoé, Chiara, Maïssa, Thiziri et Hana.
De son côté, la coach antiboise Chrystèle Richard, aussi blonde que Marylin Monroe, cette pharmacienne qui avait ingéré tout son stock, lançait Eva, Maïlice, Camille, Ella et Manon.

Le public, plus nombreux que celui des fans de Michelle Torr, allait pouvoir se régaler de la partie proposée, le coup de sifflet venait de retentir.

Très vite, les filles avaient pour consigne de mettre en place une presse afin de récupérer haut des ballons chez nos adversaires. Il est à souligner que l’effet de surprise a bien fonctionné car nos minimes scoraient beaucoup et, au bout de 2 minutes, L’Eveil menait 8 à 1, Ella avait déjà fait 2 fautes sur Zoé et nos adversaires prenaient un nécessaire temps-mort.
Le retour sur le parquet ne changeait rien, nos filles accéléraient encore, Thiziri plantait un tir à 3 points, et le score continuait d’enfler. A 15-3 en faveur de notre équipe, sur le moment, le problème tactique posé semblait aussi facile à résoudre que le Rubik’s Cube quand on est daltonien.
Mais c’était néanmoins oublier l’arbitre et son sifflet tatillon, enfin… tatillon… A la 5° minute de jeu, nous avions Hana, Maïssa et Thiziri à déjà 2 fautes chacune, et de multiples lancers étaient proposés aux antiboises.
Une minute plus tard d’ailleurs, Thiziri encaissait sa 3° faute et contrariait Geoffrey à opérer un changement pour préserver et stabiliser le jeu intérieur.
Les effets de la presse se faisaient sentir et nos U15 levaient un peu le pied, comme pour reprendre un peu leur souffle. Cette période coïncidait avec le réveil des antiboises qui en profitaient pour revenir dans le match essentiellement grâce aux lancers-francs.
Revenues à 8 points quand le score affichait 21 à 13, il fallait jouer les 20 dernières secondes du premier quart-temps. Zoé prit un tir à 3 points, qui retombait sur l’arceau, mais elle prit son rebond offensif et scora. Ainsi la période s’achevait positivement sur le score de 23-13. Mise en orbite réussie, amusant d’ailleurs que cela soit le jour anniversaire de la présentation du « Voyage dans la Lune » de Mélies, mais c’était en 1902 !

La deuxième période allait recommencer et nos jeunes pousses allaient devoir s’adapter à un jeu différent, et s’habituer à jouer avec moins d’ancrage intérieur à cause du handicap dû aux fautes.
Et ça n’allait pas s’arranger puisqu’en l’espace de quelques 30 secondes, Hana puis Maïssa prenaient leur 3° faute. Chiara et Hayem allaient prendre le relais et elles allaient faire du bien dans ce moment un peu intense. Rien de spécifiquement alarmant puisque nos adversaires ne marquaient pas, mais tout de même inquiétant dans la perspective de la gestion du reste du match… Après 5 minutes de jeu, le score avait enflé pour atteindre 32-17 et ce malgré quelques passes qui semblaient adressées à Thomas Pesquet s’il était encore en orbite au-dessus de la terre.
Si le match avait de vrais côtés stressants, l’attitude et la volonté des filles étaient rassurants. Une espèce de force tranquille se dégageait d’elles et ça rassurait les cadres du banc qui avaient déjà perdu quelques cheveux. Ca démontrait aussi que l’on pouvait être chauve et sexy, comme Bruce Willis, Vin Diesel ou Régis Nicol.
Hayem faisait le boulot et maintenait l’équipe dans un écart de confort de 17 points. Pourtant, nous faisions quelques mauvais choix ou loupions des attaques un peu forcées, à l’image de ce tir à 3 points qui, s’il avait été tiré sur TuPac à l’époque, celui-ci serait aujourd’hui toujours en vie. Mais rien de rédhibitoire. D’ailleurs Antibes ne suivait au score que sur lancers-francs, et sur les huit points marqués dans ce quart-temps, 6 étaient des lancers. Sur la première mi-temps d’ailleurs, Antibes allait marquer 13 points sur 21 sur des lancers. Cela signifiait que seuls 4 paniers avaient été marqués, soit un nombre aussi faible que le QI d’Eve Angeli.
Cette multitude de fautes sifflées avait pour effet de courroucer Geoffrey qui se faisait reprendre par l’arbitre, et quelques réactions dans le public montraient que les choses n’étaient pas totalement sereines. Le match prenait une tournure assez physique et, au moment de presque clôturer ce quart-temps, la jeune Amanda passait en force sur Camille qui se voyait sanctionnée d’une faute surprenante.
Une syntaxe un peu erronée d’un de nos supporters provoquait la confusion quand il s’adressait à l’arbitre et qu’un supporter adverse pensait qu’il s’agissait de sa fille. Cela prouvait que dans les tribunes, l’ambiance était aussi tendue que celle qui règnerait dans la salle d’attente d’un cabinet de proctologie tenu par un champion de body-building qui gère mal sa force !
Heureusement, le dialogue reste la seule solution à la résolution des tensions et le problème fût éradiqué, comme le quart-temps qui s’achevait sur le score de 21 à 8. A la mi-temps, nous menions donc 44 à 21 et Antibes avait explosé tels les frais d’avocats d’Harvey Weinstein entre 2017 et 2018.

Chat échaudé craint l’eau froide, notre expérience des matches précédents nous avait appris qu’il ne fallait jamais baisser sa garde. Il fallait ainsi se concentrer, protéger notre avance de 23 points et remporter ce match décisif pour l’obtention du titre promis au vainqueur.

Mais pouvions-nous demander aux filles, handicapées par les fautes, à la découverte d’une nouvelle salle et à l’horaire un peu spécial de gérer ? Elles allaient tout faire pour mais les effets de cette avance pouvait encore en avoir de pervers sur notre reprise du 3° quart-temps.

Sur les 3 premières minutes de jeu, alors que le score était de 48 à 23, Ella faisait sa 3° faute sur Zoé tandis que Thiziri encaissait sa 4°, contraignant ainsi Geoffrey à remanier son équipe prématurément une fois encore. Dans la minute qui suivit, ce fût au tour de Maïssa d’enregistrer sa 4° faute au moment où l’équipe menait de 27 points sur une interception de Chiara.
Après une contre-attaque d’Ella, ce fût au tour de Camille de faire une faute, sa troisième, puis sa quatrième 3 secondes plus tard. Décidément, la fin de partie promettait d’être angoissante question effectif…
Zoé parvenait à tenir le rythme, provoquait une faute intentionnelle d’Eva et obtenait 2 lancers.
Elle n’en mit qu’un sur deux mais la table, légèrement distraite, oubliait de compter ce petit point qui, nous l’espérons, n’aura pas à être regretté.
Sur la 3° faute d’Hayem, Hana rentrait, pour faire immédiatement sa 4° faute sur Maïlice qui s’était infiltrée derrière son dos.
Heureusement, la relation entre les joueuses ne semblait pas affectée et c’est Thilelli qui décalait Zoé pour un tir à 3 points vraiment longue distance, en tout cas plus que celle qui sépare le gros orteil d’Adriana Karembeu de son nombril, c’est dire.
Nous bouclions ce quart-temps sur un score plus modéré de 18 à 12 et menions ainsi de 30 points.

Dernier acte de ce match costaud de nos filles. Et il partait bien mal !
Durant les 10 premières secondes, Hana prenait sa 5° faute et avait ainsi passé que 6 minutes en totalité sur le parquet…
10 secondes plus tard, l’arbitre prenait le soin d’appeler Thiziri pour lui intimer de garder son calme et, 10 secondes plus tard, je sais, c’est minuté comme une horloge suisse, la 14 adverse, Amanda, emportée par son élan, la percutait. Une faute évidente qui était sifflée mais Thiziri, toujours un peu irritée et dans une certaine colère, protestait et prenait ainsi sa 5° faute, une technique…
Le genre d’action qui peut coûter cher dans un match serré et Geoffrey était fou de rage, dans sa tête, il était comme Tony Montana dans la scène finale de Scarface.
En effet, cette faute était vraiment malvenue et aussi utile qu’un distributeur de préservatifs au Saint-siège…
Ce fût au tour de sa sœur de s’illustrer en faisant à son tour 2 fautes coup sur coup, et donc porter son total à 4. Pourquoi une telle effervescence dans un match à ce point dominé, au risque d’en perdre le fil ? Temps-mort pour calmer les esprits, mais, à peine de retour sur le parquet, Maïssa prenait sa 5° faute sur une tentative à 3 points d’Eva qui, heureusement pour nous, n’en convertissait aucun. D’un coup, notre secteur intérieur était devenu tellement désert qu’on aurait pu y croiser Rama Yade…
Il restait 5 minutes à jouer et nous menions 65 à 37. Chiara stabilisait la base arrière et relançait sa meneuse avec sérénité. Zoé, quant à elle, chevauchait le parquet des Sharks avec volonté et concentration. Ainsi, sur les 4 possessions successives de L’Eveil, elle provoquait 4 fautes de ses adversaires. Elle déboulait dans les antiboises comme une boule de bowling dans les quilles mais sans devoir porter ces immondes chaussures bicolores qui sentent la mort.
Il restait 3 minutes à jouer et Antibes allait marquer ce qui allait être leur dernier panier.
Avant de sortir à la 39° minute, Zoé provoquait la 14° faute directe de son adversaire et Thilelli la remplaçait pour les derniers galops du match.
Et elle allait nous sortir un truc dont elle seule a le secret ! En effet, sur une contre-attaque antiboise, Thilelli ceinturait son adversaire directe et prenait sa 5° faute. Enfin, ça, c’est pour les joueuses normales car Thil, elle, s’énervait et prenait à son tour une faute technique qui offrait donc 4 lancers à nos hôtes du soir et, accessoirement, portait son total de fautes à 6 sur 5 ! La classe absolue !
Dans le mythe des combattants de légende, il y a Bruce Lee, Jet Li, Thilelli et Chuck Norri !
Bref… Il était temps que le jeu s’arrête et ce fût le cas sur le score de 10 à 6. Nous empochions le gain du match sur le score de 71 à 39, même si nous devions avoir 72 points en réalité. Ça n’a que peu d’importance.

Sur cette fin de match, il n’y avait pas grand-chose à dire. L’Eveil avait surclassé son adversaire de fort belle manière puisque si on considère l’avalanche de fautes reçues, il avait fallu adapter le travail de l’équipe à l’effectif disponible sur l’instant. Antibes n’avait jamais mené au score et nous avions été à égalite à 0 partout durant les 8 premières secondes de jeu uniquement.
Si les lancers-francs avaient un peu masqué l’effet en première mi-temps, une certaine panne d’adresse avait frappé nos adversaires qui en avaient tout de même rentré 19 sur les 47 proposés. De son côté L’Eveil n’en convertissait que 9 sur 27.

Le temps du coup de sifflet final avait un peu sonné les joueuses de Chrystèle Richard qui sortaient la tête aussi basse que DSK à la sortie du Sofitel, théâtre de ses exploits personnels avec Nafissatou Diallo qui eurent lieu eux aussi un 15 mai, mais en 2011. La comparaison s’arrête là !

Que dire de cette partie au fond ? Après tous les micro-évènements qui en avaient jalonné le déroulement ? Et bien tout d’abord que le défi physique avait été relevé par nos filles pas forcément toutes au même diapason suite à cette longue coupure printanière. Ensuite la progression est flagrante. En effet, les antiboises nous avaient par 2 fois copieusement ennuyé durant la première phase et l’écart du jour montrait l’ascension réalisée par nos minimes.
La qualité de nos poules respectives y est certainement aussi pour quelque chose.
Quand nous étions confrontés à des équipes valeureuses et combatives comme la Sélection Corse, Saint Maximin ou même Sorgues qui avait joué son va-tout, l’adversité avait réuni et soudé nos joueuses puis les avait poussées à réaliser des parties cohérentes et disputées.
De leur côté, les antiboises avaient eu des oppositions moins difficiles et des matches plus aisément gagnés, ce qui ne rendait donc pas le travail de formation et de progression très évident. Il sera nécessaire de se pencher sérieusement sur l’organisation de ces compétitions même si je sais que la tâche est ardue, compliquée.

La progression était donc flagrante de notre côté, de la maturité de Zoé sur ce match, la sérénité de Chiara qui passait de 5 fautes à aucune sur ce match pourtant engagé, l’abattage sous les paniers de Thiziri et de Maïssa qui ne cesse d’affiner son travail défensif, le collectif des jumelles Hayem et Hana qui arrivent à mieux canaliser leur fougue tout en la libérant pour sauter sur chaque ballon.
Thilelli fait toujours beaucoup de fautes mais, portée par le collectif, elle affiche plus d’assurance sur la montée de balle. Yvonne donne toujours autant de cœur quand elle défend et Camille voit sa saison placée sous le brillant signe de la formation puisqu’elle vient de valider son ticket pour un futur basketballistique à l’intensité qu’elle désirait.

Bref, ce qui occupait les esprits à la toute fin de ce match, c’est bien la faim. Enfin, elle tiraillait plutôt les estomacs et c’est avec bonheur que nous nous dirigions vers le formidable buffet présenté par nos hôtes. Il y avait de quoi satisfaire toutes les fringales dans un vrai bon moment de convivialité. Ça met la pression pour être à la hauteur au match retour ça ! Goûteux rosé, pétillement du champagne, discussions animées et passionnées, filles heureuses, les unes de leur victoire, les autres de l’anniversaire des 15 ans de leur Lola, des choses qui, on aurait tort de l’oublier, sont bien au-delà des considérations sportives qui les animent.

Il ne reste plus qu’à donner rendez-vous à tout le monde mercredi prochain, le 23 mai, à 20h00, pour le dénouement final de cette saison et la détermination du vainqueur du championnat R2.
Si ça paraît bien engagé pour L’Eveil, il faut juste ployer avec humilité devant l’incertitude du sport et se rappeler que nous ne sommes qu’à la mi-temps de la finale de cette formidable année. Il y a encore du boulot à abattre avant de changer de catégorie, il faut bien le faire et que les filles restent concentrées. En attendant, voilà les habituelles photos de chaque fin de match !

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