Une spécialité Corse : les châtaignes !
Bon, je sais ce que vous pensez de mon accroche, et vous vous dites qu’elle est certainement le fruit d’irréductibles clichés. Et vous avez raison ! Mais je ne cherche qu’un jeu de mots, même si, malgré tout, il faut bien admettre que la partie jouée ce jour a été plutôt brutale. Ce récit relatera parfois quelques exemples de cette « intensité ».
Ce samedi, c’était une date qui compte dans le sport. Oui, le 17 février est un jour très spécial pour tous les sportifs de la planète. Enfin, je ne parle pas de l’anniversaire de l’inénarrable Philippe Candeloro qui fêtait ses 46 ans, non, mais bien d’un évènement majeur du monde du basket. Enfin, le deuxième évènement basket du jour puisque le premier, évidemment, n’était autre que le match de nos minimes qui allait se dérouler salle Barachet. Elles étaient prêtes à en découdre contre la Sélection Corse avec pour objectif de s’emparer de la première place de la poule.
Peut-être vous ai-je assez baladés sur le sujet, mais pouvions-nous passer à côté du 55° anniversaire de son Altesse Sérenissime His Airness ? Michael Jordan, Ze basketteur, Ze athlète, Ze mec qui a fait rêver tous les joueurs en herbe que nous étions ! Voilà… Bon anniversaire Mike, je sais qu’il lit ce blog régulièrement ahahaha ! I believe I could write !
Bref… Revenons au principal évènement de la journée donc, et ce match capital pour prendre la tête du groupe. Toute la semaine avait été bercée par une incertitude, celle de la présence ou non de Zoé. A la fin du match contre Monaco, elle avait ressenti une vive douleur au genou gauche et c’est avec précaution et avis médicaux que nous nous interrogions sur sa participation à celui de ce samedi.
Après avis positif, elle recevait l’autorisation de participer à la rencontre, mais avec quelques contraintes et réserves à observer. C’était rassurant même si elle allait démarrer la partie sur le banc, fort logiquement. Question santé, nous avions le plaisir de récupérer Camille, revenue en forme.
Enfin, dernier problème, Geoffrey souffrait de maux de gorges assez intenses et c’est dans la difficulté vocale qu’il allait devoir prodiguer ses consignes aux joueuses, passant de la voix de Gérard Darmon à celle moins charismatique de Jimmy Somerville.
Le néo-leader des Beat KiBronze, tel un SmallTown Boy, envoyait sur le terrain Chiara, Thilelli, Thiziri, Camille et Hana. Les 5 Communards du jour allaient attaquer la partie avec l’envie de faire valoir leurs atouts et continuer cette belle série de victoires.
Ainsi le premier quart-temps démarrait sur les chapeaux de roue, dès l’entre-deux remporté par Hana. Chiara marquait le premier panier et obtenait la faute. Ca partait bien.
Mais malgré tout, rapidement, une défense un peu approximative et quelques erreurs directes compliquaient notre avancée. Nos adversaires n’en profitaient pas plus que nous, la maladresse étant assez égale de chaque côté. Thilelli commettait sa 2°faute et impliquait l’entrée de Zoé qui allait tester sa rotule. Genou solide car elle n’allait plus ressortir des 35 minutes suivantes.
Malgré cela, le score n’avançait guère et nos joueuses loupaient beaucoup de choses. Nous commencions à balbutier notre basket, la faute principalement à l’agressivité de nos adversaires. En effet, les joueuses insulaires s’agrippaient systématiquement à nos filles, et ce dès la remise en jeu. En particulier la meneuse adverse, au nom tellement compliqué qu’à chaque fois qu’elle le dit elle doit montrer ses papiers, qui arrachait les bras de Zoé à chaque montée de balle. Une attitude vite sanctionnée par l’arbitre, sagement avisé.
La période allait s’achever mais nous encaissions le panier égalisateur des corses à 5 secondes du terme… Score final 7-7… Et sur ces 7 points, 5 de nos adversaires avaient été marqués sur des lancers-francs.
Le deuxième quart-temps allait être celui de la mise en orbite. Tell me why ? Parce que Jimmy BenMergui optait pour une presse efficace et organisée, et nous récupérions de nombreux ballons enfin convertis en paniers fructueux. Le rythme du match était nettement plus emballé et emballant. Dépassées par la vitesse, les corses tentaient de stopper nos filles mais au-delà de ce que l’on pourrait qualifier de limite corporelle légale, si vous voyez ce que je veux dire. Ainsi sur une action en attaque, la 12 adverse percutait brusquement Thiziri dans le dos. Notre ailière savait encaisser les coups mais n’avait pas l’intention de s’en laisser trop conter. Si elle saisit la main tendue et les excuses présentées, elle refusait par la suite la logorrhée provocatrice de son adversaire. Thiziri, qui n’a pas la sérénité profonde d’un moine cénobite qui élabore de foisonnants herbiers, se lançait dans une opposition plutôt musclée avec son vis-à-vis.
Une fois les esprits apaisés, le match reprenait. Le coach Corse tentait une presse que nos minimes décodaient et passaient avec grâce et passes précises.
Rien ne changerait plus et nous remportions le quart-temps 15 à 8. Le score à la mi-temps nous offrait 7 points d’avance à 22-15.
Le retour des vestiaires allait confirmer la tendance dominatrice de notre groupe, toujours vaillant et intense. L’avance allait donc monter à +12 après 3 minutes de jeu et nos adversaires semblaient perdre la mesure du tempo. Thilelli écopait de sa 4° faute tandis que Zoé recevait les amitiés de la 12 qui, encore elle, dans la dispute d’une possession de balle, lui assénait un coup de genou…
Ce quart-temps passait vite, très vite, et le score était de 16 à 9 pour l’Eveil.
Un écart qui avait grandi pour atteindre 14 points, ce qui rendait les filles aussi heureuses qu’Edouard Philippe quand on le reconnaît dans la rue.
Mais on le sait, en basket, rien n’est jamais fini. Et avec nos filles, il faut se préparer à tout !
Pour le dernier temps de jeu de la partie, allions-nous penser que la partie était gagnée ? Etait-ce de la gestion physique ou un peu de fatigue ? La pression de conserver cette première place récupérée à la fin du quart-temps précédent ? Un mélange de tout ça certainement, mais il fallait aussi compter avec nos adversaires qui lançaient leurs dernières forces dans la bataille, les coudes en avant à chaque attaque de cercle… Thilelli engrangeait sa 5° faute après 1 minute de jeu et l’affolement gagnait nos joueuses. Pourquoi jouer si précipitamment quand on mène ? C’est aussi absurde que d’imaginer Edouard Balladur faire du Kite-Surf ! Car chaque attaque rapidement menée, et conséquemment chaque balle perdue ou rendue à l’adversaire augmente ses chances de revenir au score. Pourquoi ne pas ressortir la balle et comprendre qu’il n’est nulle obligation de convertir en 5 secondes chaque attaque ?! Bref… La fin de match allait donc s’annoncer tendue.
Notre avance fondait peu à peu, +14, puis +12, ensuite +10 et +8, que se passait-il ?
Sur les réseaux sociaux, l’urgence était de créer un hashtag « Balance ton ballon » tellement c’était condamnable ! Quelle confusion… Dans ce maelstrom, quelques éclairs rassurants, comme le double pas de Camille, le contre de Maïssa, le shoot improbable mais rentré d’Hana et la belle action backdoor de Thiziri vers Zoé qui scorait pour permettre de maintenir notre équipe à flots.
Chiara tentait de contenir les assauts des Maures, comme un combat fratricide entre la Corse du Nord et celle du Sud.
A 1 minute du terme de la rencontre, nous ne menions plus que 46 à 41, le stress dans la poitrine et la culotte moite. Zoé perdait une balle, Chiara la récupérait pour aller marquer et notre numéro 7 nous redonnait 7 points d’avance 7 fois.
Match tendu et physique, pour ne pas dire viril dans un match de jeunes filles ! Marie, la 12 adverse, sorte de Teddy Riner en plus blanc et avec des couettes, partait coude devant, tombait et s’empalait tout en se faisant mal aux côtes. Elle sortait reprendre ses esprits sur le banc. La meneuse adverse, qui revenait en défense, tombait littéralement sur Hayam qui se voyait siffler une improbable faute offensive mais, heureusement, les lancers accordés ne furent pas transformés.
Et enfin Hayam, encore elle, se voyait percutée par une charge corse et se blessait au tibia, une fin de match particulièrement échevelée et musclée ! Tell me why ? tentait d’exprimer Geoffrey BenMerville !
Dans les 24 dernières secondes, c’était vraiment intense… 6 lancers allaient être tirés, 2 du côté Corse, 4 pour l’Eveil, tous tirés par une Zoé peu en verve sur la ligne de réparation… Il ne suffisait que d’un seul converti pour mettre l’équipe à l’abri. Il aura fallu attendre l’avant dernier, tiré à 4 secondes du terme, pour voir notre victoire validée ! Un beau self-control somme toute qui nous mettait à l’abri de tout retour. A part faire rentrer Guy Georges pour s’occuper de notre défense, rien ne pouvait plus nous arriver. Nous perdions la période 16 à 9 mais nous remportions le match 47 à 40.
La joie de nos filles pouvait s’exprimer et leur exultation au coup de sifflet final prouvait combien la partie avait été émotionnellement complexe. Elles étaient libérées et pouvaient savourer le double effet de cette 4° victoire consécutive, à savoir le fait de reprendre en main notre destin avec autorité et combativité, et enfin prendre la première place d’une poule surprenante.
Le score étriqué du match montrait que les défenses avaient pris le pas sur les attaques et que le combat avait été rude et acharné, tout comme le match disputé à Vescovato.
Evidemment, il est difficile d’enchaîner les matches et les différents styles de jeu proposés. Quand on passe de l’un à l’autre sans pallier de décompression, on se perce vite un tympan !
L’impact physique de la partie avait laissé des traces et la trêve de 4 semaines qui s’annonce allait faire un bien fou, permettre de panser les plaies et ressourcer les organismes déjà fort sollicités par cette longue période hivernale.
L’aspect psychologique allait être plus simple à gérer car c’est sur le sentiment grisant des victoires enchaînées et sur une première place remportée que les filles allaient partir en vacances.
Le plan mis en marche depuis le début de saison est suivi et le groupe se construit un vécu intéressant. En plus de progresser autant techniquement que physiquement, les filles prennent le temps de se découvrir plus encore et partager de nouvelles passions communes. L’effet positif des victoires est toujours euphorisant ! Il faudra faire attention de ne pas gâcher tout cela lors des prochains matches et ne pas oublier les valeurs du groupe. Mais Geommy Somergui veille au grain et ne lâchera pas la rampe comme ça !
Voilà, il nous reste à savoir Comment nous adieu, du moins pour 4 semaines, mais pas besoin de me dire « Don’t leave me this way », je vous répondrais que c’est sans risque puisque vous, les fidèles lecteurs de ce blog, « You are my world » !
Bonnes vacances d’hiver à toutes et tous et à très bientôt sur les terrains, virtuels ou non !
Je vous laisse avec quelques photos de cette grosse partie !