Un MBA persévérant à St Laurent
Après la prometteuse défaite de la semaine passée face à Carros, nos filles se dirigeaient vers la Salle Carton pour y rencontrer Saint Laurent du Var, une équipe plus compacte et homogène, dont le basket léché avait permis une victoire de 17 points face au Cavigal en première journée de championnat.
A cette occasion, nous allions retrouver de vieilles connaissances, laurentines d’abord, puis des niçoises, ex-partenaires de notre épopée sportive à l’Eveil de Nice.
En ce samedi 28 septembre allaient officier 2 jeunes et talentueux arbitres, il est rassurant de savoir qu’une relève courageuse se met en place quand on sait l’accueil habituel réservé au corps arbitral dans les différentes salles de basket. Parce que quand on est adolescent, on a parfois d’autres préoccupations que l’arbitrage. En effet, la puberté, c’est un moment difficile. Parce que d’un coup, on passe du corps de Cyril Féraud à celui de Philippe Etchebest avec des hormones qui se culbutent, ce qui entraîne des éruptions cutanées proches de celles du Vésuve en 79. Quand je dis 79, ce n’est pas 1979, là, c’était juste C. Jérôme qui s’était percé un bouton et Dalida, qui était en face, s’était pris le pus dans l’œil, ce qui avait provoqué chez elle un léger strabisme irrémédiable, mais bien en 79 tout court.
L’ambiance à Saint Laurent, elle est toujours un peu chaude, et, ce samedi, ça n’allait pas être démenti car il y avait plus de supporters locaux que de fans d’Eddy de Pretto dans la salle d’attente d’un psychothérapeute spécialisé dans la dépression dure.
Les conditions étaient réunies pour entamer la partie, Franklin décidait d’envoyer sur le parquet Léana, Zoé, Jana, Maguette et Clara, c’était parti.
Oumou Sow remportait l’entre-deux et offrait ses 2 premiers points aux laurentines.
Surprises par le rythme de nos adversaires, nos U18 déjouaient un peu et multipliaient les erreurs ou les pertes de balles, ce dont St Laurent profitait pour vite mener 9-0.
Malgré cela, nous avions des possibilités en attaque, et parfois nous faisions de bons choix, mais aucune initiative n’était réellement sanctionnée positivement.
Nous rentrions notre premier point sur un lancer converti par Zoé mais la déjà troisième faute de Maguette forçait d’abord Franklin à la sortir, puis à constater que l’écart était toujours le même puisque nos adversaires menaient 10 à 1.
Chiara Vallicioni contrait son adversaire et envoyait Jana au panier pour inscrire 2 points. Puis ce fut au tour de Chiara Ivaldi de lancer de nouveau Jana, bien en jambes, qui marquait encore et obtenait la faute de son adversaire.
Cahin-Caha, les arbitres sifflaient la fin de la première période que nous perdions 13 à 5.
Nous pointions à 8 longueurs des laurentines dans un match où notre adresse était plus que famélique, c’est le moins qu’on puisse dire. 2/24 aux tirs, c’était une gabegie. A ce constat, Franklin avait la même tête que Franck Ribéry quand, fortuitement, il tombe sur le cahier de vacances « Passeport pour le CM2 » de son fils et que son cerveau s’immole, et six molles, ça ne fait pas une dure comme on dit chez Marc Dorcel.
A la reprise, Zoé reprenait la mène et rentrait un panier, vite annulé comptablement par celui de Chanelle, à peine entrée elle aussi. La même Chanelle qui convertissait un tir à 3 points pour porter son total personnel à 5, histoire de bien faire corréler son score à son prénom.
Zoé donnait une passe décisive à Tinane, mais les laurentines répondaient par lancers-francs et gardaient la tête à 22-9 en leur faveur.
Zoé remettait un jeton dans la machine mais c’était au tour d’Amélie de rentrer son tir à 0°, une position dans laquelle elle était aussi à l’aise que Brigitte Macron quand elle va chez Vuitton.
Elle récidivait sur l’attaque suivante et nous étions maintenant 13 points derrière nos adversaires à 24-11. Nous étions sur le point de nous effondrer, tout comme une civilisation qui voit ses membres participer au Cheese Challenge, cette activité qui consiste à jeter une tranche de Cheddar sur la face de son bébé et filmer sa réaction.
Heureusement, Franklin prenait un temps-mort et, au redémarrage, Léana arrachait un rebond offensif, marquait, et obtenait une faute pour laquelle elle convertissait son lancer-franc, suivie de Zoé, qui, après une interception, marquait et transformait elle aussi son lancer de réparation. Nous étions revenus à 25-17.
Sur le replacement défensif, nous entendions un cri de douleur et c’est Tinane qui tombait au sol, visiblement touchée à son genou déjà douloureux. Elle n’avait pas l’air très en forme, mon hamster Kiki avait la même tête avant de mourir.
St Laurent avait repris un léger avantage avant que, dans les dernières actions de jeu, Zoé ne marque un lancer, puis 2 paniers, envoyait Maguette rentrer un double-pas, puis envoyait Léana chercher un nouveau lancer-franc.
Nous remportions le deuxième quart-temps 22-19 et, à la mi-temps, le match était serré puisque St Laurent ne comptait plus que 5 points d’avance à 32-27.
Au vestiaire, l’espoir était entretenu, et les dernières phases de jeu avaient été excitantes, ce qui me fait penser à cet incroyable coïncidence qui fait que ce 28 Septembre, on fêtait à la fois les 60 ans de Sylvia Krystel, et les 83 ans de Sylvio Berlusconi.
Restait à espérer une deuxième mi-temps aussi Bunga-Bunga pour envisager notre première victoire de la saison.
Sur leur première action, les joueuses de St Laurent faisaient tourner la balle et là, que vois-je, comme n’a jamais dit Ray Charles parce qu’il était anglophone ? Amélie encore postée à 0° qui recevait la balle et scorait.
Zoé trouvait une passe en profondeur laser pour Léana qui marquait et obtenait une faute.
Puis Chiara V marquait son lancer, tout comme Zoé qui provoquait 2 fautes et marquait les 4 lancers-francs pour revenir à 38-36.
La marge des laurentines s’était dangereusement rétrécie, comme le slip de Kim Kardashian, la seule personne à ne pas le porter sur les fesses mais dans les fesses.
C’est sur une passe décisive de Maguette vers Chiara I que nous égalisions, le public local transpirait fort, la tension était plutôt dense.
Sur l’attaque de nos adversaires, Clara tentait de stopper son vis-à-vis mais les dieux du basket n’étaient pas monégasques. Le ballon effectuait plusieurs fois le tour du cerceau pour finalement retomber dedans, avec le lancer de plus, puis un autre panier redonnait 5 points d’avance à St Laurent.
Le tir à 3 points de Zoé permettait de recoller à 43-41.
Sur la remise en jeu, le pivot adverse se mit à monter la balle avec détermination mais cet excès d’engagement la conduisait à percuter violemment Zoé qui tentait de défendre sur une géante et réussissait à obtenir un passage en force légitime. En se relevant, elle avait la même tronche qu’un nouveau-né qui se débat avec le reste de placenta de sa mère.
Zoé et Clara allaient marquer leurs lancers-francs, mais St Laurent marquait aussi des lancers ainsi qu’un panier pour conclure le troisième quart-temps sur une victoire 17-15 et, au tableau d’affichage, nous n’étions qu’à 3 points derrière nos adversaires du jour, sur le score de 47 à 44.
St Laurent rentrait le premier panier de la dernière période par Elisa, et Zoé lui répondait immédiatement. Puis Tinane convertissait un lancer-franc consécutif à une faute provoquée, et de nouveau un panier pour revenir à 51-49.
La meneuse adverse se lançait dans une remontée folle du terrain mais percutait Zoé si fort que notre petite 5 se faisait briser en deux comme quand Kim Kardashian s’assoit sur des fruits à coque.
Elle obtenait fort logiquement un passage en force, le deuxième de la partie.
Un peu sonnée, Zoé allait connaître un mauvais run en perdant une balle puis en commettant un porté consécutif à une hésitation de passe. Les laurentines ne se faisaient pas prier pour convertir ces 2 offrandes et reprendre de l’avance à 55-49.
Nous subissions un moment compliqué au rebond et nous faisions bouger alors qu’il aurait fallu nettoyer cette raquette comme on le fait des lavabos de nos WC quand on fout dedans du Cilit-Bang.
Jana sortait de nulle part pour arracher un rebond offensif et marquer, nous revenions à 57-52.
Zoé parvenait à marquer un nouveau panier et devenait moins populaire chez ses adversaires que le Brie de Meaux chez les intolérants au lactose.
Sur le retour défensif, Jana commettait sa 5ème faute et nous allions devoir nous priver de son activité défensive dans le money-time.
Sur le drive suivant, Zoé provoquait une nouvelle faute et marquait un seul de ses lancers, son 30ème point de la partie, pour recoller à 57-55.
Avec un peu de marge aux fautes d’équipe, Clara se permettait intelligemment de couper une attaque laurentine en faisant faute mais la récupération de la balle ne nous permettait pas d’égaliser.
Le public laurentin, en transe, hurlait à plein poumons pour obtenir des fautes partout.
Le dernier ballon revenait dans les mains d’Elisa qui partait tête baissée vers notre panier et Chiara Ivaldi hésitait, puis commettait la faute un peu trop tard, car Elisa parvenait à marquer et obtenir un lancer supplémentaire.
Notre jeune joueuse avait commis cette faute comme nous on fait pipi dehors, avec la peur de se faire choper, tandis que le public vitupérait bruyamment sur cette faute anodine, mais c’est un mal de notre société nouvelle. C’est tout juste si Chiara ne se retrouvait pas en Breaking News sur BFM TV avec 14 spécialistes qui auraient vu dans cette action la signature de Daech.
Malheureusement, Elisa trouvait le filet et passait le score à 60-55, ne nous laissant plus aucun espoir de retour. Ainsi nous perdions cette période 13-11 et le match par 5 points d’écart à 60-55.
Une nouvelle défaite, courte, et dont le dénouement fut vraiment avéré dans les ultimes secondes, et qui laisse encore ce double sentiment de frustration d’être passé près, mais avec l’espoir de voir les choses tourner du bon côté quand le groupe trouvera les automatismes nécessaires à toute équipe qui évolue à ce niveau Paca.
Il est évident que le 2/24 du premier quart-temps nous avait plombé et qu’un tout petit peu plus de réussite et de lucidité nous aurait propulsé bien en tête de cette partie. Mais c’est ainsi, ça fait partie de l’apprentissage, aussi cruel puisse-t-il être parfois.
Sur certaines phases, cela ne se jouait qu’à un petit rien et la bascule aurait pu se faire maintes fois.
Peut-être aurait-il fallu faire parfois preuve d’un chouïa d’égoïsme pour conclure certaines actions au détriment du collectif ? Facile à dire a posteriori, la réalité de l’instant, la fatigue, la dimension physique, les émotions, ce sont des facteurs que l’on ne perçoit pas des tribunes ou quand on n’a pas pratiqué ce sport ô combien exigeant.
En tout cas, à Saint Laurent, Zoé leur avait tapé dans l’œil comme on dit chez les gilets jaunes.
Une partie complète qui permettait à notre collectif de tenir la dragée haute à cette équipe aguerrie et expérimentée. Et elle récoltait les félicitations conjuguées de ses adversaires, leurs parents et de Danièle, la charmante et pimpante vice-présidente du club qui nous accueillait.
De nouveau un résultat prometteur, et on repart, travail, abnégation, concentration, sens collectif, développement technique, et tout avancera bien uniformément.
En conséquence, des retombées positives sont à espérer bien évidemment.
En tout cas, voilà quelques souvenirs de ce 28 Septembre.
La semaine prochaine, nous serons exempts, puis le samedi suivant, ce sera l’heure du derby monégasque, un programme fort intéressant !