Un irréel 3° Quart-Temps contre St Laurent
Pourquoi ne pas parfois rendre hommage à celles et ceux qui encadrent les joueuses chaque weekend ? Un peu à l’instar de ce que nos amis de PréNaTeam font régulièrement avec le corps arbitral, j’ai envie de remercier nos 2 officiers du jour qui ont été vraiment excellentes tout au long du match.
Il m’arrive parfois de m’interroger sur des décisions lors de certaines parties, très souvent déroulées dans un département voisin et ami, il me semble juste de remercier Soraya et Elodie pour la justesse de leurs jugements tout au long de celle de samedi.
Tout comme nous, supporters médusés, elles n’en ont pas cru leurs yeux à la fin du 3° Quart-Temps, mais je vais y revenir.
Pour ce court déplacement à St Laurent du Var, et pour initier la phase de Play-Offs des U15 Ligue, notre groupe se voyait privé d’Henola, en phase de reprise après sa blessure au pied, et de Thiziri qui s’était endommagé la cheville dans la semaine. Mais comme souvent quand nous nous rendons à la salle Carton, les évènements nous sont défavorables. Romane, gênée par une douleur au genou, ne pourrait prendre part à la partie, si ce n’est pour jouer une paire de minutes durant lesquelles elle errerait comme une âme en peine en claudiquant.
Armées de Kim, Inès, Aya, Chiara et Zoé, nos filles se lançaient sur le parquet de nos adversaires avec la volonté de les faire douter. Et il n’est pas arrogant de dire qu’elles réussissaient parfaitement cette entame, et ce premier quart-temps, gagné 13-11.
Cette avance, aussi mince fût-elle, avait pour don d’irriter nos amies laurentines qui ressentaient le besoin de se rassurer. La force de St Laurent reste un jeu très physique et une zone assez dense qui force nos filles aux tirs extérieurs pour leur permettre d’imposer leurs gabarits au rebond. De notre côté, si tout n’était pas parfait, nous avions la bonne agressivité, et nous combattions à armes égales au rebond. Comme résultat de ce jeu physique, Thileli se faisait mal à un orteil et Aya se tordait la cheville. Comme je le disais, dans cette salle Carton, on en prend souvent… Mais malgré tout, nous prenions 2 autres points d’avance et le deuxième quart-temps, remporté 10-8, nous conduisait à la pause au score de 23-19.
Cette mi-temps, les laurentines allaient la passer à se faire savonner la colonne vertébrale dans leur vestiaire, et cela allait certainement produire des effets à la reprise. Bon, pourquoi faire de pseudos prévisions quand on sait exactement ce qu’il s’est passé. Enfin, on sait… On connaît le score, on ne comprend pas comment ça s’est passé. L’incrédulité de nos 2 arbitres en fin de période pouvait en attester. En effet, nos adversaires décidèrent d’appliquer une presse tout terrain dans l’espoir de récupérer des ballons hauts et d’ainsi faire leur retard. D’un œil tout à fait extérieur, cette presse n’était pas d’une efficacité exceptionnelle et n’avait pas la teneur et la densité de celle que pratiquait le CTC Toulon en début de championnat. Mais nos filles semblaient assez surprises de ce regain d’activité et d’agressivité, elles bafouillèrent un peu leur jeu, et prirent un 8-0 qui plaçait St Laurent en tête et qui mettait la nôtre sous l’eau. L’absence de Romane en point d’ancrage au rond central se faisait cruellement sentir.
Michel prenait un temps-mort pour permettre aux filles de se ressaisir et de redonner des consignes pour aider à la réorganisation. Après tout, nous n’étions menés que de 4 points.
Mais ce qui allait se passer dépasse l’entendement. Quand le premier rideau défensif était passé, donc en gros 3 filles adverses, nos relais ne se faisaient plus et les pertes de balles se cumulaient à la vitesse de la lumière. Nous étions sanctionnés à chaque fois et le score enflait, enflait, sans pouvoir l’endiguer. Zoé revenait sur le terrain mais difficile de remettre le navire à flots, les filles semblaient avoir lâché le truc… Nous ne marquions que 3 points dans ce funeste quart-temps quand nos adversaires en marquaient 31… Difficile de tenir l’équipe, de récupérer les filles, de faire quoi que ce soit, nous étions comme le Costa Concordia, en train de couler sans vraiment savoir pourquoi… 50-26, et 24 points de retard, la messe était dite, mais ce qui semblait miraculeux pour St Laurent avait comme un semblant de purgatoire pour l’Eveil…
Le dernier quart-temps devait être celui du rachat, de l’orgueil, du combat. Et du travail pour les prochains matchs. Il semblait impossible de combler l’écart, mais nous devions retrouver ce qui avait fait notre collectif pendant la première mi-temps et qui nous avait si bien réussi.
Les petits gabarits redonnaient un peu d’allant et de vitesse à l’ensemble. Zoé et Thileli accéléraient, Camille, qui restait dans le rythme de ses entraînements des 2 semaines écoulées, rentrait dans la masse, et Chiara abattait le boulot en défense et au rebond, le tout malgré un œil poché par un coude adverse, sans mentionner le coup de pied au ventre reçu au sol lors de la prise d’un ballon… Quand on dit que c’était un combat, en voilà la démonstration…
Kim sortait pour 5 fautes, le match allait se terminer sur un quart-temps équilibré sur le plan du jeu mais tout de même perdu 13-8, ce n’était pas le plus important. Il fallait un sursaut de combativité, nous étions menés de plus de 30 points dans la partie, nous finissions à -29 sur le score final de 63-34. A noter au passage chez nos adversaires la belle partie de Marie qui cumulait 19 points, dont 16 marqués en 2° mi-temps.
Un match à oublier ? Surtout pas. Il montre tout ce qui peut se passer lors d’une partie. Le Cavigal avait été mené largement dans l’autre match de play-offs de la poule, et les filles étaient revenues. Les écarts se creusent, les écarts se comblent aussi. Il faut pour cela beaucoup d’envie, d’implication, de férocité et de moral. Malgré cela, le match est bel et bien terminé, donc il faut passer à autre chose, au suivant, en l’occurrence le Cavigal, pour le 3° derby niçois de la saison. Il faut espérer que nos filles se présenteront à Leyrit avec les manches retroussées, les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres, histoire de montrer que l’Eveil peut avoir la rage !
En attendant, voilà quelques souvenirs de ce match cauchemardesque !