Un dénouement costaud face à Monaco
Je sais, je sais… Cette impression personnelle d’être Gaston Lagaffe, le garçon de bureau le plus en retard du monde, elle m’imprègne !
Il faut dire que ce match ébouriffant à l’incompréhensible final m’avait un peu sonné et puis, durant la semaine qui a suivi, de vrais problèmes préoccupants m’ont détourné de cette futile activité qu’est l’écriture d’articles sur ce Blog…
Je commence à sortir un peu la tête de l’eau, et les dits problèmes semblent se résoudre positivement, alors je fais une tentative de rédaction…
Bon, être en retard pour l’écriture de cet article, c’est faire preuve de symbiose avec la configuration du match de ce samedi 12 janvier 2019.
A cause des rencontres précédentes et de la difficulté de trouver des arbitres disponibles, la partie de nos U18 avait pris 1h30 de retard et risquait même l’annulation.
Les arbitres désignés pour la rencontre avaient d’autres engagements plus tardifs qui risquaient de ne pas être honorés s’ils restaient pour notre match.
Finalement, un des deux arbitres restait et un autre venait en sauveur de dernière minute pour compléter le duo. Grâce à Amine, tout allait pouvoir se dérouler dans les meilleures conditions possibles.
En cette déjà mi-Janvier, nous étions encore à peine en pleine digestion des blocs de foie rongés par la maladie de volatiles crevés dans d’atroces souffrances, mets connu chez nous sous l’insolite sobriquet de « repas de fête », que nous basculions dans la période des galettes des rois avec cette tradition qui consiste à mettre quelqu’un sous la table pour déterminer au hasard à qui vont les parts. Bon, c’est amusant si vous avez une famille car si vous êtes seul, c’est une tradition idiote. Xavier Dupont de Ligonnès, ça fait 7 ans qu’il est sous la table à attendre qu’on lui dise qui prend laquelle.
Enfin, 2019, nouvelle année, le temps pour les équipes de la catégorie féminine des U18 Paca de reprendre le cours de ce nouveau championnat, découpé une fois encore en poules géographiques.
Cette 2° phase allait nous permettre de découvrir de nouvelles têtes, de nouvelles équipes, de nouvelles formes de jeu, bref, une excitation certaine gagnait les joueuses et l’encadrement.
Ainsi notre premier match s’annonçait avec fébrilité et nous allions donc affronter … L’AS Monaco, équipe déjà rencontrée 2 fois dans les semaines précédentes… Calendrier passionnant n’est-ce pas ?!
Mais peu importe, les adversaires se connaissent de longues dates, les matches sont toujours serrés, disputés, et se déroulent toujours dans d’excellentes conditions et avec respect.
Notre dernière prestation contre les monégasques avait été particulièrement mauvaise, sans relief ni saveur, aux antipodes de ce que nos cadettes avaient pu réaliser jusqu’alors sur la première phase.
En ce jour anniversaire de l’indépendance de la Grèce, en 1822, nos hoplites chaussaient leurs sandales, enfilaient leur cuirasse, posaient leurs cnémides et s’armaient de leur volonté pour vaincre de nouveau l’adversaire du jour.
Geoffrey, tel Homère s’apprêtant à relater son Iliade plutôt que son Odyssée, lançait sa phalange de 5 guerrières qui étaient Zoé, Chiara, Thiziri, Hayam et Amélie.
Rapidement nos joueuses entraient en action mais ne concrétisaient pas leurs tentatives si bien que c’est Monaco qui ouvrait le score et prenait la tête par Fanny Voulfor.
Le temps de retrouver leurs esprits, et après absorption d’une bonne gorgée d’Ouzo, nos U18 redressaient la situation et enfilaient les paniers pour mener 13-4.
Homère, euh, Geoffrey, sortait Zoé un instant pour la faire respirer et c’est ainsi, les choses vont et viennent, comme la France qui a eu Molière, Victor Hugo, Sartre, pour finir avec Maître Gims.
Bref, mauvais choix, empressement, regain de forme asémiste, un cocktail qui permettait à nos adversaires de revenir comme des boulets de canons, qui n’existaient pas dans la Grèce Antique, et elles échouaient à la fin du quart-temps à 3 points de notre équipe, qui l’emportait 13 à 10.
L’alerte venait d’être sonnée, la partie serait difficile et les monégasques joueraient sur leurs atouts jusqu’au bout. Surtout que de vrais signes de fébrilité commençaient à poindre et notre défense avait été un peu apathique en cette fin de premier quart-temps.
Malgré un festival de mauvaises transitions et d’options douteuses, nos cadettes parvenaient à creuser peu à peu un écart plus significatif. Chiara prenait 2 fautes sur son péché mignon qu’est le contre mais les jumelles colmataient les brèches offensives. Zoé interceptait une balle et fondait sur le panier adverse pour transformer son double-pas sous les vivats d’un fan-club enthousiaste.
L’Eveil menait à cet instant 24-11 mais nous connaissons nos joueuses et on ne peut s’empêcher de penser à de vieilles histoires comme celles de Perrault, né un 12 janvier 1628, magie des dates.
En l’occurrence, ce match ressemblait étrangement au Lièvre et à la Tortue, la fable de La Fontaine, celui dont on disait, quand il se baladait dans la rue avec son épouse, tiens, regardes, c’est la femme Fontaine.
A la reprise du temps-mort, les choses allaient se déliter quelque peu mais finalement s’équilibrer à partir de 26-11.
Les échanges de paniers furent égaux et la pause était atteinte par notre victoire dans le deuxième quart-temps sur le score de 17 à 5.
A la mi-temps, nous avions 15 points d’avance à 30-15.
A noter qu’une fois encore, malchance absolue, mais la table de marque oubliait des points, pour les 2 équipes. Le quart-temps gardait le même écart mais si le score réel était de 17-5, la table enregistrait seulement 15-3… Il nous faut prendre garde à ces inattentions dans le futur, elles peuvent avoir un coût en fin de championnat.
A la mi-temps, il était nécessaire de reprendre un peu tout le monde et de garder la concentration.
Geoffrey allait donc procéder à un léger ajustement tactique.
La tactique, c’est son petit atout discret, celui qui fait fantasmer le public, comme celui de Rocco Siffredi qui est son joli sourire, sourire que personne ne remarque puisque son visage n’apparaît que 18 secondes dans toute sa filmographie.
C’est dans une ambiance de cathédrale que Zoé, Chiara, Maïssa, Thilelli et Amélie allaient tenter de vaincre la malédiction des débuts de 3° quart-temps. Jusqu’alors, le match avait eu autant de reliefs que Les Flandres, nous espérions un petit quelque chose, nous n’allions pas être déçus.
Si Thilelli scorait un panier pour mener 32-15, la suite allait être de moins bonne facture, avec une nouvelle erreur de la table de marque. Malgré tout, même si le score réel était de 2 points supérieur à celui affiché, Monaco était revenu à 32-28, donc 30-28 à cause du dit panier oublié pour l’Eveil.
Notre avance fondait, disparaissait, on aurait dit que nos filles jouaient avec du Blanco.
L’écart fragile se maintenait jusqu’à 31-30, moment durant lequel Geoffrey commençait à sucer des sucettes au Xanax, juste à l’instant où Chiara écopait de sa 4° faute personnelle.
Secouées par le retour tonitruant de leurs adversaires, nos U18 refaisaient un peu la mailloche pour s’offrir un peu d’air et maintenir Monaco à bonne distance.
Mais entre la réalité des images vidéos et celle du terrain, il y a notre homme de l’e-Marque…
Quand les jumelles, Zoé puis Chiara faisaient le boulot, elles terminaient le quart-temps sur une défaite de 19-14 et le score à cet instant était de 44 à 34 en notre faveur.
Mais le tableau d’affichage donnait un score de 39 à 34 en faveur de l’Eveil avec une défaite dans ce quart-temps enregistrée sur le score de 21-11… Il faut une fois encore faire TRES attention à l’évolution du score et s’assurer que nous ne nous tirions pas une balle dans le pied à domicile.
Il n’empêche, l’équipe adverse avait sonné une révolte violente que seuls Olivier Mine, qui est gaulé comme une enclume moldave, ou Zidane, quand tu traites sa sœur, pouvaient endiguer.
La quatrième et dernière période ne commençait pas sous les meilleurs auspices. Une perte de balle, un air-ball, ce n’était pas la panacée.
C’est durant une contre-attaque anodine qu’Amélie tombait et glissait au sol.
Dans l’action, elle recevait le droit de tirer 2 lancers-francs en réparation.
Un truc normal sauf que là, BOUM, inexplicablement, les choses dérapèrent…
Souhaitant récupérer la balle rapidement, Thilelli bousculait sans faire exprès la jeune Fanny, qui repoussait à son tour notre joueuse puis les esprits s’échauffèrent sans fondement, quand une simple excuse aurait suffi à clore le micro-évènement.
Mais non, Thilelli, pourtant adorable et douce, chauffait vite, et le ton montait, et elle repoussait une fois encore son adversaire.
Clara intervenait pour calmer tout le monde mais elle recevait une claque inacceptable, gifle qu’elle rendait immédiatement avec véhémence.
Tout le monde devenait fou, Thiziri venait défendre sa sœur, le père des sœurs entrait sur le terrain et Geoffrey, qui voyait sa joueuse prise de fureur, tentait de lui passer une camisole de force, ce vêtement que BHL tend à sa femme chaque fois qu’elle veut sortir un nouvel album.
Amine, en expérimenté arbitre, avec pacifisme, autorité et sang-froid, tentait de calmer tout ce beau monde en s’insérant entre les filles devenues des caricatures féminines de Kaaris et Booba, sauf qu’au lieu d’aller à l’Octogone, elles pouvaient envisager Le Polygone.
Avant que nous ne trouvions le téméraire responsable de salle du jour, Amine distribuait une faute technique à chaque joueuse et ajoutait une disqualifiante à Thilelli qui devait quitter le terrain de façon définitive.
Après ce séisme, de moindre importance que celui qui eut lieu à Haïti ce même 12 janvier mais en 2010, il fallait terminer le travail et retrouver Amélie pour tirer ses lancers-francs.
Le score évoluait pour atteindre 55-44 en faveur de notre équipe avant un dernier temps-mort monégasque. Le coach adverse allait tenter de lancer ses dernières forces dans la bataille.
Mais même avec une gestion de fin de match un peu chaotique, nous allions résister aux derniers assauts de l’AS Monaco pour faire match nul sur la période (14-14) et empocher le gain du match sur le score de 58 à 48.
Une dernière erreur de table redonnait un peu des 5 points perdus en route de nos joueuses puisque le quart-temps nous était donné gagnant à 16-14 et le score final restait en notre faveur malgré encore 3 points d’écart à 55-48.
Que dire de ce match ? Déjà qu’il avait été aussi long que le CV de Michel Drucker.
Surtout dans le quatrième quart-temps durant lequel des gestes inacceptables et désolants eurent lieu. Je profite de ce petit espace de liberté pour condamner ces attitudes et présenter des excuses aux joueuses et parents monégasques présents ce samedi soir, ceux qui étaient venus voir du basket et pas un évènement de MMA façon Ronda Rousey.
Il ne fait nul doute que des suites seront données en interne pour sanctionner cet évènement.
Sinon d’un point de vue purement sportif, Monaco a joué crânement sa chance sans démériter et en ne baissant jamais les bras. De notre côté, c’est plus compliqué, surtout en terme d’investissement et de motivation. Les matches ne sont jamais joués d’avance et il faut savoir appuyer et tuer les rencontres quand c’est possible pour éviter de vilaines surprises ou remontées.
Ainsi lors de la 3° période, une série de 8 paniers loupés laissent un espoir à nos adversaires alors qu’il ne devrait y en avoir aucun, surtout si nous en avions mis que 50%.
En effet, les 15 points d’avance seraient devenus 23 points, le match aurait été plié.
Mais non, les filles ont joué à un train de sénateurs, donnant l’impression de tenir les débats mais sans jamais vraiment les maîtriser.
Si Monaco nous avait bousculés, puis renversés, nous aurions sûrement souffert d’hernie fiscale, mais je suis d’accord, ceci reste du basket-fiction.
Il reste malgré tout à retenir la leçon donnée lors de cette partie pour s’éviter de réelles déconvenues lors des prochaines rencontres, dont celles de la semaine suivante à Fréjus.
Il faudra donc travailler, se concentrer, s’engager pour ne pas subir les foudres de notre prochain adversaire. En attendant cette nouvelle rencontre, voilà déjà quelques images de celle du jour.