Tournoi International de Fréjus – Sélection 06 contre Femini Maresme
La nuit porte conseil dit le proverbe. Quand elle n’est pas interrompue par divers aléas. Mais bon, elles se sont amusées et ont pu profiter d’un surclassement hôtelier luxueux dont elles se souviendront.
Elles étaient logées dans une aile du prestigieux bâtiment de l’Azuréva, nommé le « Guy Georges Corner », généralement réservée à la jeunesse parisienne en quête de soleil provençal.
Bref, elles survécurent à cette nuit réparatrice mais il allait être nécessaire de trouver des ressources pour repartir à l’attaque dans notre Gymnase d’accueil. Les petits corps un peu endormis et endoloris de nos filles allaient maintenant devoir subir les assauts catalans puisque se dressait sur leur route les U16 du club de Femeni Maresme. C’est donc à 9h00 que tout ce petit monde se retrouvait dans la salle et qu’une odeur presque hospitalière emplissait les narines des visiteurs. Les baumes du Tigre et autres camphres réparateurs étaient de sortie, il fallait espérer bien échauffer les machines pour ne pas risquer de blessures musculaires.
Notre Sélection 06 récupérait les 2 Fréjussiennes et c’est donc de nouveau avec 11 joueuses que le match allait pouvoir se dérouler.
Contre nos minimes allait se dresser un rempart de Chorizo, des espagnoles bien toniques et bien décidées à assurer la première place du groupe contre nous. Pour les aider, elles allaient pouvoir compter sur Sofia Badjie, une jeune fille d’un peu plus d’1m90 et au physique Shaquoubesque qui avait de quoi faire passer son entourage pour une bande de Lilliputiens. Avec sa stature hors normes, elle incarnait le côté féminin du fameux et nocturne Maître Roberto dont j’évoquais l’existence hier, son pas lourd effrayant déjà nos intérieures comme nos extérieures.
Quelle équipe allait débuter la partie ? Ella, Elisa, Marie et Zoé revenaient et elles étaient rejointes par Eva. Même les jambes un peu dures, nos U15 ne se défilaient pas et imposaient leur rythme, toujours dans ce moment où leur physique ne leur fait pas encore défaut. Ainsi elles passèrent comme crème un 4-0 aux catalanes jusqu’à la rentrée de la géante Barcelonaise.
Après un bon début de Marie, qui avait mis 8 points et pris 5 rebonds, et une défense accrochée contre le monstrueux pivot espagnol, elle sortait pour passer le relais à Maïlice.
A son tour, elle allait s’efforcer de contenir habilement et efficacement le colosse adverse mais Caramba, que c’était dur tant la différence de gabarit pesait.
Si nos intérieures se sentaient aussi seules que Charles Aznavour qui chercherait à rattraper son dentier dans son jus de fraises, elles faisaient le boulot et libéraient des espaces pour nos extérieures. Peu en verve, elles arrivaient néanmoins à inscrire ce qu’il fallait pour garder le cap de nos engagements, soit la victoire dans le premier quart-temps. Chose faite sur le score de 13-12 en notre faveur.
Le réveil avait été difficile, et le 2° quart-temps allait l’être pareillement. Bizarrement, ce n’est pas une sensation de domination outrageuse qui ressortait et pourtant, le score se creusait inexorablement. Rien ne fonctionnait, les arbitres ne protégeaient pas totalement nos joueuses comme cette action durant laquelle Zoé rebondissait sur le coup de fesse de Sofia Badjie. Bon, en même temps, on reproche rarement à un éléphant de ne pas se rendre compte qu’il a un moustique sur l’arrière train, mais pour le coup, ça ressemblait plus à un crash-test qu’à un block de basket.
Tel le Titanic, les filles sombraient et perdaient cette période sur le score de 17 à 3…
A la mi-temps, nous pointions déjà à 13 points de retard à 29-16.
Les filles étaient en train de défaillir, physiquement, c’était un peu trop. Dans tous les compartiments du jeu, les espagnoles utilisaient le Monsieur Plus de chez Bahlsen, celui qui rajoutait de tout jusque dans les pop-corn Baff. La fatigue aidant, la lucidité fondait comme neige au soleil. Nous assistions à des phases de jeu plutôt ubuesques parfois et quelques positionnements un peu hasardeux. Rien d’anormal cela dit, ce que je décris n’est là que pour mettre en emphase les difficultés de maintenir un rythme aussi élevé quand la préparation quotidienne n’est pas du tout la même. Et j’ajoute encore, tel Monsieur Plus, que nos filles n’avaient aucun vécu avant la compétition. De miracle il n’y eut point…
Le quart-temps était perdu 18-3 et c’était avec un dernier fond de courage que nos filles allaient attaquer le dernier épisode d’une Bamba dansée avec déjà 28 points de retard.
Sur une faute totalement anodine, se prenant plutôt les pieds dans le tapis, Chiara écopait d’une faute intentionnelle alors que c’était elle qui se mettait l’épaule en feu en glissant sur le revêtement de la salle… Bref, quand ça ne veut pas… Cette période allait être à l’image des autres et le score grossissait comme le désir dans l’œil de Jack Lang quand il aperçoit son reflet dans l’objectif d’une caméra de télévision. Sans appel, les espagnoles nous terminaient façon tapas et remportaient le quart-temps 16-6, tout comme le match sur le score de 63 à 25.
Oh oui, vu comme ça, l’addition payée dans cette Bodega était élevée, rien à dire, nous en avions eu pour notre argent. Nous repartions cependant avec une double satisfaction, celle d’abord de confirmer nos bons débuts de matches en remportant encore le premier quart-temps de ce match, et enfin celle d’avoir enlevé une période justement à l’équipe finaliste de ce tournoi.
Nos petites guerrières pouvaient aller fièrement panser leurs plaies, Los Lobos devenaient Los Bobos, tout en se préparant à la prochaine bataille. Celle livrée contre les barcelonaises avait des allures de guerres Spartiennes quand ils luttèrent contre les Perses, ce qui peut se confirmer si on prend le temps de multiplier par 12 le nombre de nos points marqués sur ce match.
Maintenant, c’est avec le mental d’Hannibal qu’il fallait se projeter sur le prochain match. Tel l’historique conquérant en 218 avant JC quand il quitta l’Espagne avec son armée par les Pyrénées, pour passer par les Alpes, et qu’il allait conquérir le Nord de l’Italie, soit exactement l’endroit géographique où se situe le club de l’OSL Garbagnate, notre prochain adversaire.
D’ici là, un dernier repas, un petit repos, un Mars, et ça repart. Nous, on reste ensemble un peu avec quelques photos.