Monaco a sauté sur la bombe Eveil
La nouvelle est tombée d’en haut, comme deux p’tites gouttes d’eau, qu’on entend tomber dehors par la fenêtre… Ces gouttes d’eau étaient-elles des larmes ? Lesquelles ? Celles d’une enfance qui a été rassurée par la joie de voir le grand Bébel fêter ses 85 printemps. Moins fringant que quand il était Le Magnifique ou Pierrot le Fou mais qui reste l’homme de Rio au Borsalino. Néanmoins, ce baume au cœur apaise modérément la disparition de Jacques Higelin, parti rejoindre ses vampires, gargouilles, gorgones et autres créatures dans son cimetière baigné d’une lune rousse… Que la nuit promet d’être belle, il prend une coupe pour nous, on en prendra une pour lui : Champagne !
Le Champagne, nous pouvions l’ouvrir au sein de l’Eveil. Nos U15 terminaient la saison régulière contre Monaco et assuraient leur première place synonyme de finale contre nos amies d’Antibes, leader de l’autre poule. On y reviendra.
L’arrivée du printemps et de cette rencontre face à Monaco nous permettaient de penser aux beaux jours et au regain de moral qu’allaient avoir ceux qui n’ont plus rien comme Laura Smet ou David Halliday. Nous étions à 40 minutes de pouvoir nous offrir une 7° victoire d’affilée et une finale régionale R2. Les filles étaient concentrées et toutes présentes, prêtes.
Pour mener à bien cette mission, Geoffrey allait lancer Zoé, Maïssa, Thilelli, Thiziri et Yvonne.
Début de match accroché comme souvent, le physique de nos adversaires n’étant pas encore émoussé, mais les filles faisaient front. Un échange fait de précipitation et de maladresse des 2 équipes, mais pas de péril en la demeure… Maïssa, bien en jambes dans la raquette, plaçait 2 contres autoritaires. Zoé servait Thiziri pour un panier, mais Monaco répliquait par un tir à 3 points et menait 6 à 2. Nos U15 revenaient dans le match à 6 partout, mais de nombreuses fautes sifflées (27 dans la première mi-temps) offraient des lancers-francs. Dans ce concert de sifflets, Thilelli encaissait sa 3° faute déjà, et Zoé sa 2°. Il était temps de remettre de l’ordre dans la maison niçoise, de protéger les meneuses et de réorchestrer la défense.
Avec plaisir et assurance, on peut s’en convaincre, Chiara prenait la mène et donc la baguette de chef d’orchestre. Un rôle bien assumé et qui aura pour effet un changement radical de physionomie, au moins aussi spectaculaire que si Cristina Cordula avait relooké José Bové en Kooples.
Le reste de la période se déroula en sens unique et laissera des traces. Le quart-temps fût remporté par nos minimes sur le score de 26 à 11.
Le 2° quart-temps allait commencer par quelques hoquets, c’est peu de le dire. Si nous trouvions des axes offensifs intéressants, nos filles loupaient beaucoup. Les 10 premiers tirs furent ainsi dilapidés. Pendant ce temps, Monaco plaçait un 5 à 1 sur les 3 minutes écoulées. Probablement un peu courroucée, Maïssa écrasait un énorme contre avec main, avant-bras, coude, biceps, épaule, bref, tout sur la joueuse adverse qui se voyait récompensée par une faute intentionnelle, incontestable. Ce geste demandait pourtant au moins autant de vigueur que de souplesse et n’était pas sans rappeler les mêmes caractéristiques physiques que Katsuni dans ses premières années.
Sur sa lancée, Maïssa commettait une autre faute mais avait réveillé ses coéquipières. Au 13° tir, enfin, ça rentrait ! Zoé enchaînait par un 3 points pour mener 12 à 9 et le train était remis sur les rails. Nous empochions le gain de cette période 23-12. A la mi-temps, nos minimes menaient 49 à 23 et comptaient déjà 26 points d’avance.
Etrangement, le retour sur le parquet devait s’annoncer serein, paisible, Geoffrey souhaitait faire tourner, travailler des choses, et ne pas enfoncer le clou. Mais paradoxalement, les filles se sentirent pousser des ailes et étaient parfaitement en jambes. Ainsi elles lâchèrent les chevaux, et c’est bride abattue que ce quart-temps se déroula. Question chevaux, côté monégasque, on connaît plus ceux cambrés sur l’écusson Ferrari ou celui du Carré Hermès, ainsi furent-elles surprises par nos purs sangs déchaînés. Que dire de ce quart-temps ? Pas grand-chose en fait… Si l’Eveil faisait le plein de points, le score de Monaco était aussi vide qu’un Biblio-Bus stationné devant l’entrée de la chaîne NRJ12. Score du quart-temps : 28-2. Le tableau indiquait 77 à 25, difficile de dire quoi que ce soit.
Si nos adversaires avaient l’intention de ne pas rendre les armes et se battre jusqu’au bout, et c’est tout à leur honneur, remonter un déficit de 52 points en 10 minutes semblait un exploit aussi condamné que si Pierre Mesmer voulait hypnotiser Gilbert Montagné.
Est-il besoin de rappeler que le 4° quart-temps est aussi celui durant lequel, souvent, les physiques défaillent ? Ce fût le cas de celui des monégasques qui en avaient autant plein les bottes que dans la hotte. Il n’est que 2 chiffres à retenir de cette période. Nous avons marqué 100 points et l’écart entre les 2 équipes rendait hommage à Serge Gainsbourg et son année érotique. Nous remportions le quart-temps 23-6 et le match 100-31, soit exactement 69 points d’écart.
Etrange conjonction calendaire mais le 14 avril 1912, le Titanic sombrait corps et âme. Ce 14 avril 2018, c’est Monaco qui illustrait le vocable naufrage. L’équipe rouge et blanche était aussi ravagée que le visage de Renee Zellweger, celle qui interprète Bridget Jones, après sa chirurgie faciale.
Un malheur n’arrivant jamais seul, le PSG infligeait le lendemain sa plus grosse défaite à l’ASM mais c’est de foot professionnel dont on parle, on s’éloigne.
Pas besoin de faire de longues analyses sur ce match, il était vraiment déséquilibré et pas forcément porteur d’enseignements, si ce n’est malgré tout la bonne forme physique des filles, leur pugnacité et leur régularité à chaque quart-temps. Elles ont toutes fait un match plein, engagé, et fait preuve de grande application. On en pense ce que l’on veut, et personne n’était focalisé sur cet objectif en particulier, mais marquer 100 points, avec du déchet, ce n’est pas rien. Preuve que l’équipe est capable de livrer de grosses performances offensives, tout autant que défensives, c’est la démonstration de leur progression tout au long de l’année.
Ce mérite en revient au coach bien entendu, leader technique de ce commando adolescent, mais ensuite viennent les filles qui ont su écouter, appliquer, travailler avec sérieux. Les parents ne sont pas loin derrière pour encadrer leurs enfants, bref, tout roule, et sans soubresauts. Il reste néanmoins une étape et pas des moindres, il faut aller affronter nos amies antiboises dans une finale qui se déroulera en 2 manches. La première aura lieu le 15 mai dans l’antre des Sharks, et la deuxième le 23 mai à la salle Barachet.
D’ici là, un peu de repos, des vacances pour récupérer, et on remet vite le couvert pour honorer nos hôtes finalistes ! Et quelques photos pour patienter entre temps…