Le MBA gagnant à Draguignan
Ce dernier match de la phase Aller à domicile contre Six-Fours nous avait laissé un goût amer dans la bouche, il faut bien l’avouer. Ce bilan équilibré de 2 victoires pour 2 défaites n’était pas si mal compte tenu de nos aléas depuis ce début de saison compliqué, mais il restait loin des ambitions légitimes que nous pouvions fournir dans cette poule.
Heureusement, les vacances d’hiver étaient arrivées et la pause enneigée allait faire du bien à certains organismes et certaines têtes, vive le ski !
Pourtant, certains petits flocons aperçus ça et là du côté des Ménuires ressemblaient étrangement à un petit virus chinois dont les médias parlaient régulièrement depuis peu… Inquiétude passagère sûrement…
En ce jour glorieux du Samedi 7 mars 2020, qui voyait Ivan Lendl fêter son 60ème anniversaire et Bryan Cranston son 64ème, nous pensions pouvoir attaquer la phase Retour plus sereinement mais c’était sans compter sur la poisse, bien attachée à nos baskets, comme celle qui coûtât la vie à Patrick Topaloff un 7 mars aussi, à 65 ans… ce qui me donnait immédiatement envie de porter une chemise grise.
Les entraînements de la semaine de reprise avaient mis à jour nos manques humains… Ainsi étaient absentes Janna, Tinane affectée par une vilaine otite, Léana, ainsi que Maylïs, terrassée par une gastro. Dans son état, elle attirait moins les gens qu’un lépreux avec une pancarte « Free Hugs ».
Les joueuses restantes se comptaient sur les doigts de la main d’un boucher qui aurait tenté de réparer sa trancheuse à jambon sans penser à la mettre sur « Off ».
Ainsi nous pouvions compter sur Maguette, Zoé, Chiara Vallicioni, Romane et Chiara Ivaldi.
Fort heureusement, l’esprit de club des filles est superbe et nous recevions des renforts précieux avec Rush et Mariana. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées.
Mais ce n’est pas tout. Eunice arrivait à jongler avec ses obligations du jour pour se libérer, tout comme Maylïs qui, avant le match, avait vomi 12 fois, dont une fois du sang, en découvrant l’existence de la salle Nasarre. Elle s’armait de courage pour renforcer autant que faire se pouvait notre effectif.
Nous étions en route pour rejoindre l’enceinte des joueuses de Draguignan, et, pour nos filles, c’était comme prendre le Thalys pour aller se faire euthanasier en Belgique.
A notre arrivée, une sympathique surprise nous attendait, pas si étonnant que ça finalement quand on connaît la passion qui anime notre homme, mais le Président Eric Elena avait fait le déplacement pour assister à la rencontre et ramener ensuite Franklin à l’Annonciade pour d’autres obligations sportives.
Après un échauffement adapté aux conditions de cette rencontre, le Coach décidait de lancer Maguette, Zoé, désignée Capitaine pour l’occasion, Chiara Vallicioni, Romane et Eunice.
La partie pouvait débuter, et c’est Draguignan qui profitait de la véritable première action du match. Sur une balle perdue par Chiara, Maguette et Zoé fermaient vite les portes de leur défense mais l’arbitre sifflait une faute à notre meneuse et sa décision était plus que suspecte. Mais ce n’était que le début du match, il fallait raison garder.
La patience donnait raison aux supporters du MBA. Les filles enchaînèrent une superbe série faite de l’interception de Romane et du panier de Chiara, puis toujours Chiara qui marquait au rebond offensif, Eunice qui interceptait un ballon et partait en contre-attaque, Zoé qui faisait une passe décisive à Chiara qui marquait à 3 points et, enfin, une autre interception d’Eunice, le tout à 100% de réussite, nous menions 11-0. On avait l’impression que les filles étaient comme un gosse qui fait un tour de manège dans une école d’enfants lépreux en Inde. Il est sûr d’avoir la queue de Mickey puisque c’est le seul à avoir des bras.
Les varoises revenaient dans le match après un temps-mort aussi évident que nécessaire et elles inscrivirent leur premier panier.
Mais nos cadettes enchaînèrent avec une superbe action sans poser le moindre dribble, d’un rebond défensif de Romane pour Zoé, qui lançait Chiara qui trouvait Maguette pour un panier rentré avec une faute reçue, et donc un lancer en prime. Nous menions 14-2.
Les jeunes arbitres en charge de la partie sanctionnaient Zoé d’une 2ème faute fort contestable, et déjà handicapante. En réponse, elle envoyait Maguette marquer un nouveau panier, puis Chiara faisait de même avec Romane, et, enfin, Maylïs permettait à Maguette et à notre équipe de mener 20-2. L’écart se creusait et faisait un trou plus grand que celui que Faudel a sur son CV.
Avec encore 2 minutes à jouer et la gestion des fautes, Franklin sortait Zoé pour relancer Eunice.
Le coach varois, de son côté, décidait de mettre en place une presse pour tenter de recoller au score.
Cette décision lui souriait plutôt bien puisque ses joueuses récupéraient beaucoup de ballons qu’elles convertissaient en points. Souvent sans solution, Eunice se retrouvait isolée comme le serait Jean-Luc Mélenchon dans un stage zen organisé par des tibétains qui fument leurs ongles de pieds.
Au coup de gong final, Draguignan avait réussi à passer un 10-2 à nos U18 mais nous restions tout de même confortablement devant nos adversaires sur le score de 22 à 12.
Notre première période fût très bien négociée dès le début, et avec un 10/18 aux tirs, les filles pouvaient être contentes de leur prestation.
Il fallait maintenant contenir les assauts Dracenois pour maintenir le cap et éviter de les voir revenir au score.
Ce qui fût le cas dès la reprise, quand Zoé pressait son adversaire, récupérait la balle et passait à Romane qui rentrait un joli tir extérieur. Eunice marquait à son tour, et encore Romane après un rebond offensif autoritairement capté, nous étions en tête à 28-14.
Sur cette action d’ailleurs, elle perdait sa lentille. Nous nous mettions en quête d’une solution médicale, tels des médecins brestois, ces gens qui vivent dans l’humidité permanente et qui ont ainsi la même vie qu’une culotte d’ado qui voit passer Maître Gims.
Mariana faisait son entrée et interceptait un ballon que Zoé transformait en lancers, mais elle n’en rentrait qu’un. Maguette commettait sa 3ème faute mais, sur la relance, Zoé trouvait Chiara qui trouvait Romane pour mener 31-16.
Alors que Draguignan remontait à 31-20, son coach décidait de prendre un temps-mort. C’est à ce moment que Zoé retrouvait sur le terrain la lentille, plutôt chiffonnée, de Romane.
Qu’était-il possible de faire alors ? Déjà la nettoyer… Et c’est avec la gentillesse d’une maman varoise que ce fût fait. C’était très aimable, comme on dit d’un candidat de télé-réalité qui aurait nettoyé 3 fois la piscine de la villa afin de retirer les bouts de cervelle de ses congénères qui ont giclé quand a été sorti un Bescherelle.
De retour après cette pause, Zoé délivrait une passe décisive à Chiara puis elle inscrivait un tir à 3 points pour mener 36-20.
Draguignan grapillait quelques ballons, mais ce n’était rien comparé aux 3 rebonds offensifs d’affilée que prenait Romane pour porter la marque à 38-24 en faveur de nos jeunes monégasques.
La période allait tranquillement s’achever avec une passe de Zoé vers Chiara pour conclure sur le score de 19-14. A la mi-temps, nous menions de 15 points à 41-26.
La pause permettait aux filles de souffler mais elles avaient bien négocié cette première mi-temps et mener au score aide à une rapide et meilleure récupération. Les sourires étaient de mise, ça faisait plaisir de voir notre équipe comme ça. Du beau jeu, de la vitesse, de l’engagement, agréable, surtout quand on sait combien il est difficile de venir s’imposer dans cette salle. Romane, qui avait déjà atteint un double-double avec 15 points et 12 rebonds, en profitait pour essayer de remettre sa lentille, il est préférable d’avoir 2 yeux opérationnels sur le terrain plutôt qu’un.
Tentative infructueuse, elle était trop abimée. Il ne restait plus qu’à la jeter à la poubelle car elle n’avait plus aucune utilité, comme un peigne pour Eddy de Pretto.
Néanmoins, l’expérience recommande d’être attentif à chaque match pour ne pas s’exposer à de mauvaises surprises. On a déjà vu par le passé de sacrés retournements de situation.
Et nos 15 points d’avance en devenaient 13, puis 12, puis 10… Quelques signes de fébrilité commençaient à poindre. Maguette recevait une double faute sur elle, ignorée par l’arbitre.
Zoé commençait à souffrir de son anémie et avait déjà moins de jus, ce qui fait qu’elle commettait sa 3ème faute en début de période pendant que Maguette récoltait sa 4ème.
Cette dernière faute, l’arbitre l’avait sifflée avec force et conviction, une virilité qui n’est pas sans rappeler celle de Greg Louganis au moment de s’élancer du 10 mètres.
Ce fut ensuite au tour de Chiara Ivaldi de se voir reprocher une faute sur un panier rentré avec lancer-franc accordé en plus. Le score était de 43-35 pour le MBA mais, une fois n’est pas coutume, le tableau d’affichage offrait un point supplémentaire aux varoises. Cette situation, maintes fois vécue cette saison, était moins supportable que l’ensemble des chansons d’Hervé Villard jouées à la flûte à bec.
Les Chiara nous redonnaient 10 points d’avance quand Vallicioni offrait un caviar à Ivaldi (45-36, mais en vrai 45-35…).
Les fautes continuaient de pleuvoir sur nos joueuses, ce fût au tour de Romane, puis de Maylïs et, ensuite, Zoé prenait sa 4ème sur un reverse improbable de la joueuse Dracenoise, incroyable…
Revenues à 45-37, enfin, 45-36, Franklin demandait un temps-mort pour remettre un peu d’ordre dans la maison monégasque.
Handicapée par ses 4 fautes, Zoé allait devoir gérer et n’allait plus pouvoir s’investir défensivement, donc s’y intéresser autant qu’Abdelaziz Bouteflika au Kung-Fu.
Nous étions clairement dans la difficulté durant ce quart-temps , Romane prenait une nouvelle faute, sûrement l’effet cyclope dû à la perte de sa lentille de contact, mais Draguignan avait une hallucinante réussite, à l’image de cet improbable tir en louche renversé qui est rentré, juste avant un drôle de jet longue distance qui rebondissait sur la planche pour donner 3 points de plus aux varoises. Cette série d’actions un peu cheap donnaient l’impression de passer de l’Euromillions en France à l’Eurocentimes en Roumanie. Mais bon, elles grattaient peu à peu des points et pointaient à 7 unités derrière nous avec un score de 49-42 (49-41…).
Si nos filles hésitaient un peu, elles trouvèrent un peu de forces pour finir au mieux leur période, à l’image d’Eunice qui marquait, suivie par le lancer-franc converti de Romane, cette dernière interceptant un ballon Dracenois à la toute dernière seconde de jeu.
Mais bon, nous perdions le gain de ce quart-temps sur le score de 16 (15) à 11 mais nous gardions 10 points d’avance quand même à 52-42 (52-41).
Si Draguignan avait su faire preuve d’énergie, même celle du désespoir, nous nous étions plutôt empêtrés dans les coups de sifflet de l’arbitre et nous avions perdu en adresse puisque nous n’étions qu’à 4/21 sur ces 10 dernières minutes. Insuffisant.
La fin du match approchait et il allait falloir la négocier avec intelligence, tactique, faire preuve de maturité intellectuelle, c’est-à-dire pas comme Marlène Schiappa avec son paperboard devant Cyril Hanouna effondré en train de se dire « vivement la pub qu’il y ait enfin du contenu ».
Nos cadettes allaient revêtir le bleu de chauffe dès le début de la dernière période.
Zoé marquait, puis elle servait Romane qui mettait son panier elle aussi.
Romane chutait mais envoyait le ballon vers Zoé, qui chutait à son tour en redonnant la balle à Romane, qui la rendait à Zoé, un début de contre-attaque un peu laborieux mais qui illustrait la combativité des filles à cet instant du match.
Maylïs faisait une faute offensive mais elle se rattrapait en convertissant en panier la passe décisive de Zoé. 58-42 (enfin, 58-41), 16 points d’avance, nous nous étions redonné un peu d’air, et le coach varois prenait un temps-mort.
Zoé et Romane étaient sur le banc pour se reposer, elles étaient assises à ne rien faire soit l’équivalent de la vie de Doc Gynéco.
Chiara marquait un panier mais elle heurtait assez violemment son genou dans celui de son adversaire, risquant la rétro-inversion pipistrélienne de la rotule rotative vertébrale aéro-costale.
Bref, elle avait besoin de sortir et Romane allait chez nos adversaires demander du froid pour contenir le choc efficacement.
Maylïs en profitait pour offrir une belle passe à Chiara Ivaldi qui donnait 20 points d’avance à nos joueuses pendant qu’une de nos adversaires tombait au sol et s’étouffait dans une crise d’asthme, elle avait les yeux révulsés, on aurait dit Regan, la petite fille de l’Exorciste.
Maguette attrapait un rebond offensif avec le visage, puis, se rappelant qu’elle avait des mains, marquait son panier. Etrangement, la table de marque oubliait ce panier et ce n’est plus 1 point de différence en notre défaveur que nous avions maintenant mais 3. Même s’il ne restait plus que 2 minutes et 40 secondes à jouer, entre toutes ces fautes sifflées et ces 3 points de différence, on s’était fait plus entuber qu’un aveugle à qui on aurait refilé un Marc Lévy en lui disant que c’est Le Rouge et Le Noir.
Mais bon, nos filles enchaînaient et ce fût au tour de Mariana d’inscrire son panier. Elle avait d’ailleurs le même visage satisfait que Danièle Evenou quand, dans Marie Pervenche, elle arrive à coller une amende à un automobiliste mal garé.
Maguette terminait son match avec cette 5ème faute reçue, elle laissait sa place à Romane qui, sur une contre-attaque varoise, se faisait violemment percuter, mais le passage en force se transformait en faute contre elle… et Draguignan marquait ses 2 lancers-francs.
Il restait 7 secondes à jouer, et Zoé gérait la dernière montée de balle avec une nonchalance surprenante, mais, je le confesse, je n’avais pas vu qu’il restait 7 secondes, donc aucune nécessité de se précipiter pour passer la ligne médiane.
C’est ainsi que nous remportions ce dernier quart-temps 12 à 6, même si la table affichait 10 à 6.
et nous remportions la partie 64-47, avec 17 points d’avance, malgré si le tableau d’affichage qui montrait un score de 62 à 48.
La première idée qui me venait à l’esprit était le côté porte-bonheur du Président, qui n’avait assisté qu’à des victoires de nos U18, et celle-ci avait un goût particulier car la salle Nasarre est une bastille difficile à faire conquérir.
Bien sûr, tout n’était pas parfait, mais les circonstances, les difficultés, elles avaient su les surmonter.
Avec l’aide de Rush, Mariana, venues aider l’équipe avec un dévouement qui les honore, et, avec application, les autres avaient géré la partie en ne rencontrant qu’une légère perturbation lors du 3ème quart-temps.
A noter au passage la remarquable prestation de Romane qui finissait avec 22 points, 18 rebonds, 10 passes décisives, 5 contres, et le tout avec 1 seul œil fonctionnel. Bravo à elle, les efforts payent toujours !
Et malgré son état pour le moins inquiétant, Maylïs avait fait l’effort de venir et avait réussi à capter 9 rebonds, pas mal pour quelqu’un sans jambes en début du match.
Bref, bravo aux filles pour le boulot effectué, c’était remarquable.
Et dans le même temps, comme Six-Fours avait eu la bonne idée d’aller s’incliner de 4 points à la Salle Louis 2 contre l’AS Monaco, nous étions à égalité en tête du classement.
Nous allions nous emparer du Trône, tel Bran dans Game of Thrones. Amusant d’ailleurs qu’un personnage au nom de céréales riches en fibres s’assoit sur un Trône. Et puis entre nous, un mec en fauteuil roulant à qui on donne le pouvoir pendant 1.000 ans, c’est pas GoT, c’est Bouteflika en Algérie.
Enfin, trêve de plaisanteries, la vérité, elle se trouve toujours sur le terrain. Et il faudra faire parler la foudre dès le weekend prochain. Un weekend dense puisque nous recevrons justement l’AS Monaco pour le 4ème derby du genre en quelques semaines, la partie sera serrée, tendue, comme à chaque fois, mais intéressante, passionnante, et au dénouement capital pour nos filles.
Ce sera aussi le temps des élections municipales, pour une fois pas réduites à Macron, Lepen, Mélenchon, ou plutôt Oui-Oui, Heïdi et Grumpy Cat. Et comme à chaque élection, je prie pour que les Ch’tits à Cancun restent bloqués à Cancun. Ils sont capables de se rendre à poil dans les isoloirs !
Allez, je vous donne donc rendez-vous samedi 14 mars et, en attendant ce palpitant weekend, je vous propose les images de notre match du jour. A très vite !