Le derby niçois : un combat d’Aigles Royaux
Un drôle de samedi que ce 19 Novembre 2016… En effet, nous nourrissions d’abord une pensée émue pour Thiziri et Thileli, ainsi que pour toute sa famille qui venait d’être touchée par une bien triste nouvelle…
Leur absence, si fortement ressentie dans le groupe, était bien normale et les filles présentes allaient faire de leur mieux pour les honorer.
Ce samedi, c’était aussi la Fête du Prince Albert II de Monaco. Ce qui n’avait pas d’importance entre nous, si ce n’est que nous pouvions nous attendre à un match de gala avec ce derby niçois !
Enfin, c’était le retour de Chiara à Leyrit, avec un maillot différent, mais le bleu de sa nouvelle équipe lui va si bien !
Dernier problème, pas des moindres, nous allions disputer le match avec 7 filles, Romane et Inès étant toujours blessées et Maïssa indisponible.
En face, l’armada des Mini Niss’Angels était présente et nos adversaires appliquées durant leur échauffement. Le coup d’envoi allait être donné et l’entre-deux perdu face à Sophie, dont le surnom n’a rien à voir avec ce jouet ancestral que tous les bébés ont mâchouillé un jour, mais dont la taille n’est pas sans le rappeler néanmoins !
Bref, plaisanterie à part, le match partait sur une allure rapide, très rapide, et savoir que le souffle était déjà court après 2 sprints faisait peur à l’idée de tenir 40 minutes à ce rythme…
Le Cavigal, plutôt à l’aise dans sa salle, avec ses repères, sa technique et sa circulation de balle, prenait les devant pour ne jamais les lâcher. Tout le match, malgré les bonnes phases de nos filles, elles allaient mener.
Si le score de 12-5 au premier quart-temps semblait déjà lourd, le jeu sur le terrain, avec quelques maladresses, donnait une toute autre impression. A la mi-temps, le tableau affichait 27-14, l’écart n’était pas trop grand, mais le fait de n’avoir marqué que 14 points en 2 périodes pouvait inquiéter. Et les fautes avaient déjà lourdement handicapé Kim et Aya, la première en cumulait déjà 4, quand l’autre en avait 3.
Malgré cela, les filles ne désarmèrent pas, et Michel encore moins. Toujours à réfléchir à une solution, il encourage, replace, freine les ardeurs, apporte la lucidité aux filles quand la fatigue les étreint. Comment respirer, doser le tempo du jeu, se placer en défense, prendre les temps-morts adéquats pour redonner peps et énergie, les faire boire, et ainsi, offrir la meilleure gestion tactique et physique possible.
Menées de 20 points en début de troisième quart-temps, nous aurions pu craindre le pire. Mais dès le début du match, les filles s’étaient montrées attentives, disciplinées. Elles écoutaient les consignes et commencèrent à refaire leur retard. Elles grignotaient les points à la force du poing, au point d’en arriver à gagner la période d’un point, faisant un peu la suture en quelque sorte.
Le Cavigal déraillait devant l’excellent travail de notre défense de zone et perdait beaucoup de ballons, s’en faisait chiper astucieusement. Et nos filles revenaient, d’une passe lumineuse de Zoé pour Camille, ou pour Yvonne, ou pour Kim. Aya faisait des relais dans la raquette avec clairvoyance, mais elle finit par sortir sur une discutable 5° faute, c’est le jeu… Henola prenait sa place pour continuer cette délicate mission et elle s’arrachait sur chaque phase de jeu, prenait des rebonds, offrant même une belle passe décisive.
Camille se démenait avec énergie pour que l’Eveil ne se laisse pas distancer tandis qu’Yvonne colmatait les brèches en défense.
Chiara, gagnée par l’inquiétude en début de match, donnait son rendement habituel de chaque côté du terrain et gobait rebond sur rebond, se dépensait sans compter quand elle allait au mastic contre la gigantesque pivot adverse, et sublimait les « passe et va » de notre bondissante et blonde meneuse qui s’évertuait à recoller au score. L’inquiétude était devenue plénitude…
C’était au tour de Kim de céder à l’appel de la 5° faute, et nous allions terminer à 5, les genoux en compote, les poumons tout martyrisés ! Nous étions revenus à 4 points d’écart, mais nous finissions le match à 44-39, une défaite de 5 points qui pouvait paraître cruelle. Parce que 5 points, ce n’est pas grand-chose, quand on sait notre maladresse aux lancers-francs, et les quelques paniers, supposés faciles, que nous avons ratés. Ce combat avait aussi beaucoup puisé dans les forces de nos jeunes joueuses et c’est émoussées physiquement qu’elles finirent leur belle prestation.
Après, le Cavigal a aussi loupé quelques phases, et ainsi, je pense plutôt m’attarder sur les aspects positifs de ce match. A commencer par l’état d’esprit, irréprochable. Dans l’approche, la combativité, l’abnégation. Ensuite pour le respect des consignes. Quand on comprend que les vociférations du coach ne sont que des encouragements, de l’aide pure et brute, du soutien, et pas des reproches. Il agit comme la dernière sentinelle sur son Mur, Pour La Garde !
Les shoots, tout le monde peut les rater, Kobe Bryant est un des plus grands scoreurs de l’histoire de la NBA, mais il est aussi le joueur le plus maladroit de cette même histoire. Il ne faut jamais baisser les bras, il faut rester concentrées, il faut se battre, il faut remettre chaque jour l’effort à l’ouvrage.
Est-ce un mal bien français de parfois célébrer les défaites ? Oui, quelque chose qui nous est souvent reproché à l’étranger, je voyage assez pour me l’entendre dire… Mais les matches contre Toulon et le Cavigal ont été des parties dont vous pouvez être fières les filles. Ce ne sont pas des débauches d’énergies qui sont vaines. Non. Ce sont des pierres ajoutées à l’édifice de la construction de votre futur de basketteuse. De l’apprentissage, de la progression, du travail, et ça vous rendra meilleures. Plus que des matches faciles qui, s’ils font plaisir en termes de résultats, ont moins d’intérêt technique pour vous.
Soyez fière d’avoir fait trembler le 2° du championnat à ce point, et il n’est de beau match qu’avec 2 belles équipes, alors je félicite aussi les copines d’en face qui ont livré une prestation solide et offert l’opposition nécessaire à un beau combat, du genre qui met les frissons !
C’était pour Zoé la première fois qu’elle jouait à Leyrit, une belle sensation, et le plaisir d’avoir pu, avec l’ensemble de l’équipe, accompagner Chiara pour son retour dans son ancienne antre. Notre nouvelle recrue peut sortir la tête haute de son match.
Les filles allaient pouvoir se restaurer d’un gargantuesque et délicieux goûter préparé par le Cavigal, un grand merci et toutes nos félicitations aux organisatrices !
Et nous, on se dit vivement le match retour, en espérant qu’il se déroule sous une pluie de confettis !