Ça passe contre Sénas
Après ce premier match maîtrisé, le tournoi était bien lancé, et nous allions voir comment les filles allaient enchaîner. Et nos adversaires suivantes allaient être plus coriaces, ce qui rime avec Sénas.
En effet, cette équipe était plus grande, plus solide, plus rapide, et ces adversaires allaient nous permettre de mieux nous jauger et nous donner des indications plus précises sur notre avenir dans ce tournoi.
Pour démarrer, Zoé, Romane, Thiziri, Hana et Mathilda se rendaient sur le terrain.
Notre grande amie reportait l’entre-deux et, rapidement, Zoé se retrouvait sur la ligne des lancers-francs pour en convertir 1 sur 2 et mener 1-0.
Hana faisait de même, puis Romane scorait. Nous en étions à 4-0, soit de quoi rassurer le coach et les joueuses, une situation qui les libérait rapidement, et nous offrait de belles actions à l’image de cette interception d’Hana qui lançait Thiziri pour mener 8-2.
Sur la contre-attaque suivante, grosse inquiétude quand Zoé retombait sur le pied de son adversaire, il était légitime de craindre le pire…
Les moments qui suivirent furent un peu flous, entre le froid appliqué sur la cheville de Zoé et la courte désorganisation de l’équipe, Romane parvenait à effectuer une passe chistera à Thilelli qui marquait pour maintenir les affaires courantes.
Mais dans la foulée, Hana loupait son double-pas, Mathilda préférait ressortir la balle après un rebond offensif, obtenait la faute, mais loupait ses lancers, le moment de crispation durait un peu plus que prévu.
Le temps-mort était nécessaire pour faire revenir tout le monde à la raison et lancer Chiara.
Sur sa première action, elle déboulait côté gauche et scorait, imitée par Romane servie par Thiziri, puis, de nouveau, avec une de ces phases où le ballon ne touche pas le sol, quand Thilelli servait sa sœur, nous menions 16-2.
Malgré cet écart conséquent, les filles de Sénas ne désarmaient pas, avançaient, provoquaient, certaines mêmes avaient un peu la grosse tête, comme remplies de gaz, soit l’exact processus inverse de celui de François Bayrou quand, à Pau, il bouffe local.
En ce sens, la meneuse adverse recevait une baffe involontaire de Thiziri mais parvenait à scorer un tir à 3 points, puis elle mettait un nouveau panier auquel Thiziri répondait par 2 fois, d’abord en prenant un rebond défensif et en traversant le terrain toute seule, puis en convertissant une passe reçue d’Hana. La mi-temps arrivait, et nous menions 20 à 7.
Une belle circulation de balle, de la prise d’espaces, des filles très efficaces, malgré la petite déconcentration consécutive à la blessure de Zoé, l’équipe avait su manœuvrer brillamment l’effectif sénassais.
Durant cette courte pause, nous avions pu recevoir des nouvelles rassurantes pour Zoé. Si elle s’était bien tordue la cheville, et le bleu sorti en soirée montrait que le coup avait été rude, elle serrait sa chaussure et ses dents car elle voulait retourner en découdre. De même, Maïssa semblait prête à tenter quelques minutes pour tester son dos.
Le match reprenait de la même manière qu’il avait commencé, sur un lancer converti de Zoé.
Après, je ne sais pas trop quoi raconter sur cette deuxième mi-temps totalement maîtrisée, j’aurais la désagréable sensation de meubler, sensation partagée par Nabilla qui doit faire ça chaque jour de sa vie.
Sur un rebond défensif, Zoé posait un dribble puis faisait une passe longue à Romane qui marquait, et notre jeune et bondissante meneuse scorait de nouveau un lancer-franc. Nous menions 24-7, et Maïssa, handicapée par ses lombalgies, préférait sortir se reposer encore.
La meneuse sénassaise tentait de refaire des siennes, mais Chiara se chargeait de calmer ses ardeurs, particulièrement en la poussant à utiliser sa main gauche, une direction dont Christian Clavier ne soupçonne même pas l’existence.
Quelques beaux gestes conclurent cette deuxième mi-temps, à l’image du lay-back de Mathilda, la coupe de Zoé servie par Thiziri ou cette nouvelle action du rebond défensif à la conclusion de l’action par Thiziri, nous remportions la période 16-0 et le match sur le score de 36 à 7.
Le jeu avait été fluide, direct, la couverture du terrain était totale et nos adversaires n’avaient pas pu marquer le moindre panier, signe de leur impuissance, ou plutôt de l’immense domination de nos joueuses. Et, de fait, nous recevions les réponses attendues et endossions insouciamment le rôle d’épouvantail de la compétition.
Bien entendu, il restait un match à disputer, à gagner pour assurer notre place en finale, mais le temps était venu de faire une pause bien méritée et de nous restaurer.
Pour ce faire, nous allions nous diriger vers la plage, le panorama était superbe, on se croyait presque à Saint Barth, on avait l’impression de voir en arrière-plan Laeticia faire un doigt d’honneur à David Halliday.
Reste à espérer que la digestion et la torpeur entretenue par l’ensoleillement proposé ne nous soit pas fatales !