Belle entrée en scène aux Grands Chênes
Dimanche 20 Septembre 2020, il est 11h00, une partie de l’équipe NF3 du Mba a rendez-vous devant le Stade Louis 2 pour prendre le bus qui les emmènera récupérer une autre partie de l’équipe à Nice et, enfin, Mahé à Antibes. Un très joli bus, grand confort, cuir, le meilleur moyen de voyager sereinement.
Comme un signe du destin, le chauffeur s’appelle Jordan, il aime le basket et a un nom parfait pour nous accompagner, un peu comme si Truman Capote débarquait en vacances au Cap d’Agde.
C’est un même 22 septembre que Magellan quittait l’Espagne en 1519 pour entamer sa première traversée autour du monde. Si nous allions avoir un voyage plus modeste, et beaucoup moins lointain, notre quête n’en allait pas être moins ardue. Car nous nous rendions à Carqueiranne, au Gymnase des Grands Chênes, où le solide leader de la saison précédente avait déjà fait tomber beaucoup de glands.
Est-ce que cela allait nous arriver le même jour où Brian Joubert, expert en chutes, célébrait ses 36 ans ?
Nous ne l’espérions pas mais les conditions s’annonçaient d’entrée compliquées.
Tout d’abord parce que nous faisions le déplacement avec 8 joueuses, Nakim n’étant toujours pas remise de sa blessure au genou, qu’Alexis ne nous avait toujours pas rejoints, ensuite parce que nos adversaires avaient recruté plutôt costaud pendant l’intersaison. Ils avaient récupéré Laura Chimera, qui évoluait en PNF à Roquebrune-sur-Argens, une ailière de 25 ans, 1m80 dotée d’un physique et d’une énergie particulièrement intense. Elle était accompagnée d’Aurélie Vaterlaus et de, miraculeusement tombée du chapeau, Daneka Tuineau, une ancienne pensionnaire Néo-Zélandaise de NF1 à Orthez, 37 ans, 1m95, 85 kilos et un shoot précis à 5 mètres. Le secteur intérieur varois était déjà fortement doté, avec cette recrue, ils avaient décidé d’achever la construction de leur édifice en protégeant leur raquette dans un format qui tenait plus de Teddy Riner que Lou Doillon.
Enfin, c’est comme ça, il fallait faire avec et, pour se lancer dans le (Co)vide, Didier lançait sur le parquet Wera, Cindy, Mahé, Mélissa et Sharon, bien à l’aise dans leurs tenues rouges et blanches tandis que nos adversaires arboraient une tenue totalement blanche qui rappelait le visage d’Amélie Nothomb.
Malgré une belle détente de Cindy, Jonah Lomu poussait la balle dans les mains de sa meneuse qui loupait la mire et, sur les 2 actions suivantes, Monaco puis Carqueiranne, toutes deux, exécutèrent un airball à 3 points.
Cindy grattait un ballon difficile et ressortait la balle à Wera qui transformait l’essai à 3 points pour ouvrir le score. Mais notre intérieure n’avait pas encore pris la mesure de son adversaire directe et recevait sa première faute sur l’action suivante.
Sharon servait Cindy qui shootait mi-distance, puis Wera trouvait Mahé qui marquait un tir longue distance. A déjà 8-2, le coach varois demandait un temps-mort.
Si Carqueiranne avait beaucoup de déchets, nos joueuses, appliquées en défense, poussaient leurs adversaires à la faute. Et en attaque, elles profitaient de bonnes positions pour mener 10-2, puis 15-4 après une nouvelle banderille longue distance de Mélissa qui inscrivait son panier avec un de ces sourires qui lui conférent le même capital sympathie que Paul Pogba quand il se rend au Mondial de la Coiffure.
Notre défense continuait de mettre les carqueirannaises au supplice à l’image de ce rebond défensif de Mahé pris au sol, après un immense travail de box-out de toutes les filles. Je me remémorais alors les préceptes de Richard Dacoury qui expliquait que les rebonds se prenaient justement au sol parce que les écrans de retard étaient primordiaux, nous y étions, très grosse démonstration de cohésion.
Mahé écopait de sa deuxième faute et c’est Zoé qui faisait son entrée, elle qui venait, ce mercredi, de fêter ses 17 ans, soit 90 de moins qu’Adamo.
Cindy se reposait aussi sur le banc et laissait Wera faire un très gros travail défensif sur la Néo-Z qui devait lui rendre plus de 20 kilos. Défendre et maîtriser ce genre de Golgoth était aussi épuisant et aussi compliqué que demander à Gilbert Montagné de résoudre le Rubik’s Cube.
Le rythme était élevé et les filles, un peu sur la digestion certainement car elles avaient mangé un peu tard leur déjeuner, commençaient à avoir le souffle court.
Rentrée elle aussi pour représenter la génération 2003 avec Zoé, Chloé donnait un coup sur le nez de Sharon qui vit quelques étoiles pendant un instant, au moins autant que de stars sur le tapis rouge de Cannes lors du premier Festival du film qui eut lieu, oui, un 20 septembre aussi, mais en 1946.
Juste avant de finir le quart-temps, Zoé pénétrait et obtenait une faute, elle convertissait ses 2 lancers avant qu’Alexia ne commette une faute dont Carqueiranne ne profitait qu’à moitié puisqu’un seul lancer était transformé par Laura Chimera.
Au moment du buzz, nos empochions le premier acte sur le score de 17 à 5 dans un début de match très bien maîtrisé par notre équipe.
Dès la reprise, la jeune Chloé tentait de déborder la tout aussi jeune Zoé qui lui volait le ballon, partait en contre-attaque et annonçait un système. Dans le vacarme de la salle, sa voix avait d’ailleurs autant de portée que celle de Carla Bruni quand elle fait un duo avec Roberto Alagna.
Sharon feintait ligne de fond et terminait son action à gauche pour mener 19-5.
Ce fut au tour de Mélissa de déborder son adversaire pour servir Cathy qui marquait, imitée par Cindy qui scorait après la prise d’un rebond offensif.
A 23-7, et donc avec 16 points de retard, les filles de Carqueiranne avaient le regard aussi vide et désemparé que celui de Tiffany des « Ch’tits se pètent la rondelle à Cancun » épisode 124.
Le coach varois prenait un nouveau temps-mort pour les remobiliser.
Cindy écopait de sa deuxième faute sur la Tall-Black et sortait souffler au profit de Mahé qui inscrivait dans la foulée 2 lancers, puis Sharon servait un caviar à Wera pour mener 25-9.
Sur l’attaque suivante, ceux qui se rappellent une légendaire rencontre de rugby France vs All-Blacks de Coupe du Monde, Wera se retrouvait dans la position de Christophe Dominici qui voyait débouler le TGV Lomu sur lui, et, comme lui à l’époque, elle se mit à prier fort… La grande joueuse Néo-Zélandaise la percutait et obtenait les lancers en bonus. Wera et Sharon allaient se reposer un peu et étaient substituées par Cindy et Zoé.
Notre intérieure prenait sa troisième faute sur une action qui semblait plutôt anodine, ce qui provoquait, outre un peu de colère et de frustration, le retour anticipé de Wera sur le terrain.
Les carqueirannaises revenaient au score en grapillant des lancers. Sur leurs 8 points marqués dans ce début de quart-temps, 6 avaient été inscrits d’affilée par Daneka Tuineau sur lancers-francs. Et elles auraient pu en inscrire deux de plus sur cette prétendue faute anti-sportive de Wera, je vous laisse avoir votre propre avis…
Le retour des varoises se confirmait sur encore un beau maul du Kiwi adverse (25-15) mais Wera offrait à Mélissa l’occasion d’inscrire un tir primé avec l’aide de la planche, les meilleurs tirs. Car l’important, c’est de marquer, et la manière, Mélissa s’en foutait autant qu’Angela Merkel des nouvelles tendances en matière de petits hauts mi-saison.
Nous menions 28-15 puis 28-17, avant une tentative esseulée de Manon Lasson à 3 points, qui échouait, puis se tordait la cheville sur la réception de son tir, match terminé pour elle.
Une autre tentative infructueuse de Charline Rives terminait ce deuxième quart-temps remporté par Carqueiranne 14 à 11 mais, à la mi-temps, le MBA restait en tête avec 9 points d’avance sur le score de 28 à 19.
La mi-temps allait faire du bien aux organismes de nos joueuses qui avaient jusque là mené un train d’enfer, déjouant le piège intérieur varois et imposant un jeu rapide qui faisait exploser la zone adverse.
Nous n’avions eu que 2 lancers durant la première mi-temps, inscrits par Zoé, mais la gestion de la partie était rondement menée par Didier et ses filles.
A la pause, la buvette proposait de déguster un bon café, comme Grand-Mère sait si bien les faire, bien chaud, comme ce début de match.
Au retour des vestiaire, les varoises plantaient une banderille qui les remettaient bien en selle à 28-22.
Wera se retrouvait à 0° pour un tir dans son jardin mais elle prenait la tranche ce qui, en conséquence, la poussait à demander à la camerawoman de bien vouloir la flouter sur le film de match. Mais nos adversaires ne convertirent pas leur occasion en loupant un double-pas sans opposition à gauche, tant mieux pour nous.
On sentait clairement quelque chose se fissurer chez nos monégasques, les filles étaient sur un fil.
Cindy marquait, mais Carqueiranne aussi, jusqu’à une pause inattendue qui permettait de souffler un peu quand le ballon restait bloqué sous notre arceau pendant une bonne paire de minutes bien bénéfiques.
Sharon organisait le jeu, gérait le tempo, essayait de ménager au mieux ce temps plutôt difficile de notre équipe. Elle annonçait les attaques avec différents systèmes grâce à une série de signes digitaux effectués avec les mains et les doigts, ce qui n’était pas sans rappeler Jul, le rappeur qui arrive à reproduire son nom avec les doigts, ce que Bernard de la Villardière ne peut pas faire, ou alors il lui faudrait 72 doigts.
Malgré cela, la jeune Charline inscrivait un nouveau tir de loin et replaçait son équipe à 3 points de la notre (30-27).
Cindy harassait ses défenseurs dans la raquette, Cathy scorait en lay-back après la passe de Mélissa, mais encore un tir à 3 points encaissé permettait aux varoises de nous talonner (34-30).
Puis 34-31 quand Wera recevait sa 3° faute et donnait un lancer à Chloé Tambon. Didier demandait du calme, et il prenait un temps mort durant lequel il exprimait clairement ses consignes. Et il était particulièrement bien écouté, ce qui semble normal. Autant quand Valérie Damidot te parle rénovation d’appartement, tu peux douter, mais quand Gary Kasparov te parles échecs, tu t’assoies et tu écoutes.
Mélissa servait Sharon, puis Cindy pour redonner un peu d’air à nos joueuses (38-31) puis encore Cindy, sur un rebond offensif autoritaire, portait le score à 40-31, provoquant ainsi le temps-mort du coach varois.
Il arrivait à obtenir de ses joueuses un panier qui leur permettait d’empocher le gain de cette période 14-12. Quant à nous, nous réussissions à conserver 7 points d’avance sur le score de 40 à 33.
La fatigue étant très perceptible, et la détermination de nos adversaires irrésolue, nous allions devoir rester vigilants et garder l’œil acéré de l’aigle niçois, ou celui du pigeon mort si on est parisien, ou de la mouette ivre si on est brestois.
Mahé se jetait corps et âme dans le combat et prenait 2 rebonds offensifs d’affilée, mais notre adresse devenait aléatoire et c’est Carqueiranne qui profitait de la troisième faute de Cathy pour revenir à 40-35. Cindy se démenait en défense et partait en contre-attaque, rattrapée et solidement malmenée par Stessie Choukevitch, une faute qui n’était pas jugée anti-sportive, pourtant, l’action semblait vraiment engagée.
La géante océanienne continuait son travail de sape et marquait pour son équipe, avant un gros drive de Sharon qui déposait d’abord son adversaire, puis son ballon dans le panier, et obtenait une faute en supplément (44-37).
Sharon, encore elle, provoquait une nouvelle faute, la quatrième varoise, les conduisant lentement mais sûrement dans la pénalité. Cette faute n’était pas du tout du goût du public local qui hurlait à la simulation, au flopping, demandait une faute offensive et versait dans une amusante forme d’injure.
En effet, quand on est varois, si on s’intéresse au rugby, on porte fièrement les couleurs du RCT, mais si on aime le foot, on est plutôt supporter de l’OM. Et quand on aime l’OM, on n’aime pas le PSG. C’est pourquoi le public hurlait à l’endroit de Sharon qu’elle devait recevoir un carton rouge tant son action semblait marquée du sceau démoniaque du PSG. Elle se faisait même traiter de Neymar …
Et bien vous savez quoi ? Le public avait, pour cette fois, entièrement raison.
Sharon, au sol, avait tout de Neymar en cet instant. D’abord son numéro 10, puis les tatouages, les mèches de cheveux, une qualité de pieds qui faisait d’elle une danseuse de samba, et, comme l’illustre footballeur, elle enchaînait les dribbles, déroutait ses adversaires et, inévitablement, subissait des fautes à répétition. Alors oui, oui, il y avait un peu de Neymar en Sharon à ce moment, n’en déplaise aux supporters méditerranéens.
Mais la tension, sans ressembler à celle du dernier PSG-OM, était réelle. Une échauffourée débutait entre Wera et Lucile Leclerc qui avaient l’air de s’apprécier autant que Lafarge et Daech. La jeune arbitre Cécile remettait un peu d’ordre et de calme entre les 2 joueuses.
Il restait quand même 4 minutes à jouer et Mahé offrait 2 lancers à Laura Chimera qui ne se faisait pas prier pour marquer à 44-39, avant d’enchaîner avec un tir primé pour revenir, dans une ambiance chaotique, à 44-42. Enfin, Carqueiranne égalisait sur lancers, encore une fois.
Notre espérance de vie dans cette partie suivait la même courbe descendante que celle de Rémy Gaillard s’il se déguisait en chevreuil le jour de l’ouverture de la chasse.
Puis vint le terrible moment où, pour la première fois de la partie, les carqueirannaises passaient devant à 46-44, écart immédiatement gommé par Sharon qui servait Mahé à gauche (46-46).
Notre Neymarette n’en avait pas marre, elle repartait à l’assaut et se faisait découper. On se disait que parfois, au lieu de faire du basket, on pourrait faire un truc plus calme, comme partir pour le Jihad ou se lancer dans le trafic de coke à Medellin. Au retour du temps-mort varois, la meneuse carqueirannaise trouvait la faille et inscrivait le panier crucial, fatidique, pour mener 48-46.
A 23 secondes du terme de la partie, Cindy provoquait une faute importantissime, pour tirer 2 non moins importantissimes lancers qu’elle convertissait, nous permettant de recoller à 48 partout.
Didier hurlait aux filles de ne rien lâcher, celles sur le banc étaient en train de fondre, et, dans une salle devenue très hostile, et dont les réflexions laissaient parfois penser que nous étions dans un remake de Jackass, nous parvenions à garder ce résultat pour nous offrir la possibilité de disputer une prolongation. Ah si Cathy avait rentré ce dernier shoot, nous aurions beaucoup moins sué !
Dernier quart perdu 15-8, mais, à 48 partout, nous nous offrions 5 minutes de rab.
Durant la pause, le coach les a longuement regardées dans les yeux pour les remotiver, tellement à fond qu’il aurait pu faire signer un contrat de confiance Darty à un manchot.
Il allait nous falloir du cœur, du sang, de l’énergie et une grosse solidarité pour cette homérique fin de partie, ça tombe bien, les filles n’en manquaient pas.
Afin de faire souffler quelque peu Cindy et Sharon, Didier faisait appel à Alexia et Zoé qui n’étaient pas rentrées en deuxième mi-temps. Echauffement express, certes, mais appliquées et concentrées, elles allaient donner ce que l’on attendait d’elles. Avec évidemment une certaine dose de stress comme on peut l’imaginer.
Nos filles, à force de courir autant aux quatre coins du terrain, allaient finir avec le bilan carbone de David Hasselhoff dans K2000.
Wera commettait d’entrée de jeu sa quatrième faute sur sa meilleure ennemie et Carqueiranne prenait l’avantage 49-48. Mais la fatigue et le poids du ballon dans ces instants sont des sentiments partagés par les deux équipes, à l’image des 2 lancers loupés par Laura Chimera. Nos têtes étaient sur le point d’imploser, comme si on s’était tapé deux heures d’interview d’Arielle Dombasle.
Sur un écran mobile, Alexia prenait sa cinquième faute, ce qui forçait Cindy à remettre le bleu de chauffe un peu plus vite que prévu, le temps pour elle de convertir une passe de Mélissa pour repasser devant (50-49). Le temps d’ajuster les consignes de défense, la meneuse carqueirannaise inscrivait un tir primé pour reprendre l’avantage à 52-50. Didier rassurait les filles, il avait en cet instant autant de pouvoir que Superman, sauf que lui ne met pas son slip au-dessus de son pantalon.
Cathy ne tremblait pas pour marquer deux lancers malgré un public vociférant, mais Carqueiranne reprenait l’avantage (54-52).
Sur un joli coup de reins, Zoé déposait la grande Laura et partait au panier, stoppée illégalement par Chloé qui prenait une faute, et offrait deux lancers à notre jeune meneuse qui avait du s’asseoir sur une pile atomique. En lui léchant le front, tu pouvais rentrer en courant sur Nice en moins de 30 minutes.
Cette situation, Zoé la connaît, elle est complexe, elle a déjà vécu ces instants difficiles, qui n’ont jamais tourné en sa faveur. Comme en plus les supporteurs volubiles de la salle vociféraient comme des petits canailloux chers à Dary Cowl, il fallait trouver la concentration. Elle inscrivait un lancer sur les deux, mais Cindy prenait le rebond offensif et marquait pour mener 55-54.
Zoé imprimait une forte défense sur la jeune Charline et lui enlevait le ballon des mains, avant de provoquer une nouvelle faute qui la ramenait sur la ligne des lancers pour tirer ceux qui allaient être extrêmement importants, pleins de pression, tout ce qu’elle aime… Dans un bruit assourdissant qui, s’il avait existé du temps de Van Gogh, lui aurait donné une vraie raison de se couper l’oreille.
Toutes les images revenaient à la surface, ces matches en catégories jeunes, la pression, mais l’équipe faisait bloc, rempart, et toutes, Cindy, Sharon, Mélissa et Wera venaient l’entourer et la rassurer.
Elle recevait aussi les encouragements de notre maigre public, constitué de trois personnes, qui tentait de compenser le brouhaha mais qui réussissait à se faire entendre au bon moment. Surtout que Carqueiranne prenait un temps-mort pour en plus casser les bras de notre shooteuse et installer les consignes pour leur dernière action.
On se retrouve donc dans la situation connue, il faut marquer pour se donner 3 points, histoire de gagner, ou de se protéger de l’adversaire qui pourra essayer d’arracher une nouvelle prolongation.
Cœur battant, sueur abondante, raie des fesses en mode chutes du Niagara, Zoé respirait, se concentrait, et inscrivait son premier lancer. Puis, avec un rythme cardiaque similaire à la vitesse de battement des ailes d’un colibri, elle inscrivait son deuxième, donnant les nécessaires 3 points de protection à l’équipe, et me coûtait au passage une paire de chaussures, un cadeau conclu avec Miko, pour la bonne cause ! A 57-54, nos adversaires semblaient sonnées. Et Sharon enfonçait le clou par un dernier drive à gauche pour remporter la prolongation 11-6 et le match sur le score de 59-54.
Une victoire acquise sous le regard du coach Acquati, un peu vide et hagard, la barbe touffue, un truc à finir chez Evelyne Thomas pour une émission « Spéciale sosies de Michel Strogoff » en prenant soin au préalable de lui expliquer que ce n’est pas une pâtisserie russe.
Nous avions vécu une partie difficile, un troisième quart-temps compliqué, un quatrième durant lequel notre adresse avait disparu comme des bijoux chez Isabelle Balkany qui fêtait ses 73 ans aujourd’hui, mais nous avions livré une prestation homérique en prolongation.
Un match gagné au cœur, au courage, à la sueur, au dépassement de soi, elles étaient heureuses, pas triomphales, juste heureuses, d’avoir fait tomber la tête d’une équipe qui causera beaucoup de dégâts cette saison dans cette poule de NF3. Au pire, pour le prochain match à l’Annonciade, on invitera les frères Bogdanoff, comme ça, si nos joueuses prenaient la grosse tête, ça ne se verrait pas.
Nous allions donc repartir le cœur léger et même moi qui aime pourtant la musique, je me suis surpris à fredonner un morceau de Zaz.
Vraiment un bien beau dimanche au Gymnase des Grands Chênes duquel nous ne sommes pas sortis comme des glands, et une première victoire qui va forger un esprit très spécial dans cette équipe pour cette saison qui va être longue. Savourons donc les bons moments que nos joueuses nous offrent déjà !
Et voici un retour en image sur la partie. La semaine prochaine, on reçoit Ail de Rousset, il faudra remettre les mains dans le cambouis !