Aaaaah puuuuurée cette presse
J’ai pris un peu de temps, oui, mais je me remémorais les évènements de la semaine dernière, suite à la déconvenue enregistrée contre le Cavigal, quand j’évoquais quelques sentiments, parmi lesquels celui de vouloir essayer de prolonger un peu l’illusion des fins d’été, ou encore la difficulté d’application des nouvelles consignes d’arbitrage.
Pour ce qui est de la langueur estivale, les aléas professionnels m’envoyaient vers les 41 degrés de Marrakech cette semaine. J’avais bien besoin de ça après le match du weekend dernier disputé contre Antibes-Golfe-Juan, l’équipe avec laquelle, comme les fins d’été, nous adorons jouer les prolongations ! J’allais avoir moins de satisfaction sur l’autre volet, celui sensible de l’arbitrage, j’y reviendrai, mais je souhaite néanmoins en préambule exonérer la responsabilité des arbitres en tant qu’individus, et tenter d’expliquer aussi que de nombreux faits de jeu auraient pu, et auraient dû, être conclus différemment par nos joueuses sans se retrancher derrière l’excuse des officiels de terrain.
Les joueuses de Chrystèle Richard, qui avait sympathiquement accepté le report du match à notre demande, se présentaient à 8 dans notre salle. L’effectif conquérant des années précédentes était monté de catégorie, Antibes repartait sur un cycle, à tel point que 2 jeunes filles de 2005 allaient être alignées dans le 5 de départ.
De notre côté, les pépins physiques et le retard pris dans la préparation continuaient de nous handicaper. Durant la semaine, ce n’est pas moins de 3 joueuses qui allaient manquer tour à tour, compliquant toujours la tâche de notre entraîneur. Mais ça ne l’empêchait pas de concocter un 5 avec Yvonne, qui allait dédier son énergie à la garde rapprochée de la 13 adverse, plutôt remuante.
Durant les 3 premières minutes, et malgré un peu de déchets aux shoots, nos minimes se mirent en route habilement et asphyxiaient leurs adversaires du jour. En passes ajustées, en intensité défensive, en développant les systèmes en attaque, la cohésion était très bonne et cela se ressentait au score. C’est d’ailleurs avec un avantage de 7 points que le premier quart-temps s’achevait, pour un total de 21-14. Mais j’en reviens à l’arbitrage et plus précisément aux consignes requises. En effet, durant ces 10 minutes, nous allions recevoir 11 fautes, soit autant que toute l’équipe d’Antibes durant tout le match. Je suis de ceux qui défendent l’idée qu’une équité au nombre de fautes n’a pas de nécessité, l’équité, on l’attend dans la nature des fautes. Une équipe peut mieux défendre qu’une autre, ou moins bien, et le déséquilibre peut se comprendre. Mais on peut aussi imaginer qu’une équipe moins aguerrie, comme celle de nos adversaires, puisse faire tout de même un peu plus que 11 fautes sur tout un match non ?
Cette dérive au niveau du nombre de fautes sifflées s’intensifiera dans le deuxième quart-temps, et on atteindra la pause avec 22 fautes à notre encontre, tandis que les antiboises en comptaient 8. Au total, le match se terminera avec 44 fautes, dont 33 pour notre équipe. Nous sommes en deçà des 55 fautes sifflées durant le match contre le Cavigal mais ça commence à faire beaucoup, presque 100 fautes en 2 matchs !
Le problème de ces fautes, mais c’est aussi leur raison d’être, c’est qu’elles handicapent considérablement la fluidité du jeu et les rotations. Ne pas pouvoir compter sur les mêmes joueuses pour recréer des temps forts, ou bien gérer au mieux l’accumulation des pénalités. Pire, les nouvelles consignes ne proposent plus de gérer les temps complexes de ce type en pratiquant une zone devenue interdite. Etrange positionnement des instances qui ne fluidifient pas le jeu et créent de la frustration auprès des joueuses et entraîneurs. Enfin, on en revient aussi à la nécessité de voir les arbitres s’affirmer sur les fautes intentionnelles et savoir les débusquer, avec clairvoyance, et appliquer le règlement à tous les protagonistes de la partie. Dans notre cas, il est évident qu’une fois encore, une faute à 4 points flingue le match, même s’il n’est pas question de contester l’existence de celle-ci.
C’est ainsi que le match continuait, autant que faire se peut, et que déjà se ressentait la perte de fluidité dans le jeu, les joueuses pénalisées faisant leur pause forcée sur le banc… De son côté, Chrystèle Richard faisait bouger son effectif et exploitait avec habileté son potentiel. Elle sait toujours tirer le meilleur de son groupe. Bien appliquées, les antiboises imposaient leur tempo pendant que nous nous désorganisions peu à peu, nous appuyant plus sur nos peurs que sur nos certitudes. Nous perdions ce quart-temps 28-15 et nous étions menés à la pause 42-36.
Comme la semaine dernière, les arbitres allaient desserrer un peu leur étreinte sur le match afin de laisser un peu le jeu se dérouler. Au retour du vestiaire, Geoffrey avait placé quelques consignes tactiques, et il pouvait de nouveau faire rentrer les filles qui attendaient sur le banc avec leur sac rempli de fautes. Avec application, elles revenaient au score, peu à peu, et l’Eveil concluait la période sur le score de 17-11, pour revenir à une égalité parfaite de 53 partout.
Le dernier acte allait prendre place, les coaches fourbissaient leurs armes, les filles se concentraient, le mano à mano allait offrir son dénouement.
Malheureusement, presque coup sur coup, Zoé se faisait sanctionner de 2 fautes, portant son total à 4, et poussant Geoffrey à la sortir de longues minutes pour la préserver en prévision de la fin de match… Même s’il est compliqué d’être totalement impartial en ce qui concerne la petite meneuse montée sur ressorts, une de ces deux fautes n’était pas justifiée, mais c’est ainsi. Il fallait composer avec.
Les filles se débrouillaient mais accusèrent un retard de 5 points qui nous faisait craindre le pire. La nécessité de prendre un temps-mort se faisait grande, et Geoffrey intervint. Nous avions perdu en chemin Thiziri et Hana pour 5 fautes, et nous lancions nos « gueules cassées » et leurs 4 fautes, Thileli, Maïssa et Zoé. La presse sur remise en jeu fût bien respectée et nos filles comblaient leur retard, puis prirent de l’avance, 5 points à un peu moins de 3 minutes du terme de la rencontre.
Étrange de voir que le contrôle du match était si vite repassé entre nos mains, mais tout aussi étrange de voir les choix optés par les filles dans les derniers instants. Quand il fallait contrôler le match, sur une dynamique devenue de l’excitation, les attaques se déroulaient en une poignée de secondes et nous rendions les ballons à notre adversaire qui savait les exploiter.
Allions-nous encore avoir droit à une prolongation ? Sur une remise en jeu antiboise, les filles remettaient en place leur presse mais les jeunes filles en maillots roses avaient étiré leur équipe pour nous contrer. L’oubli de la jeune Manon dans notre raquette (depuis combien de temps ?) allait nous être fatal car elle recevait le ballon et nous crucifiait à 12 secondes du terme du match. Un quart-temps mené 15-14 par Antibes, une possession pour l’Eveil, des consignes strictes pour disputer un dernier un contre un, mais une ultime fois dans la partie, il semble que les choses ne soient pas complètement appliquées. Sur le score final de 68-67, le buzzer retentissait en même temps que les cris de joie des supporters adverses, fort compréhensibles. Du côté de l’Eveil, ce n’était pas l’abattement, mais plutôt l’incrédulité qui dominait. Sur le papier, rien ne laissait présager une telle issue, et je pense que nos adversaires pensaient similairement. Il faut préciser que leur revers de début de saison à Carqueiranne ressemblait plus à un accident qu’à une défaite prétendument logique. Mieux rôdées et plus à l’écoute, avec leurs moyens, les antiboises avaient saisi la chance que nous leur avions laissé.
Quant à nos filles, elles savent que le retard à l’allumage consécutif à une préparation très perturbée est l’origine première de nos déboires. A cela s’ajoute l’accumulation des fautes à gérer, et une condition physique à terminer d’améliorer. Elles gardent confiance, et elles peuvent, le potentiel est très élevé chez elles. Il faut qu’elles réalisent et mettent en place le travail effectué aux entraînements, et qu’elles écoutent leur coach de façon permanente, régulière. Il reste leur guide le plus efficace et le plus compétent pour les mener sur les champs de bataille que sont les terrains de basket ! Elles sont pour l’instant très loin d’avoir pu exprimer leurs forces et leur potentiel, mais les matches à venir vont permettre de montrer ce à quoi ressemble la machine quand elle sera bien huilée. Ce sera un vrai plaisir à n’en point douter !
Quoi qu’il en soit, à cette heure indue, il était appréciable de profiter du goûter devenu apéritif en compagnie de joueuses et parents toujours très agréables. Les plaisirs du sport amateur disputé dans le respect et la convivialité. A la demande de mamans antiboises, je place ici quelques photos supplémentaires de leurs filles en plus de celles, devenues habituelles, de l’Eveil !
Nous, on se retrouve sur les planches la semaine prochaine face à Brignoles !