A Monaco avec le Président Sergei Dyadechko
Samedi 10 février 2018, jour de match, Game Day comme disent les jeunes.
Nul besoin de vous expliquer ce qui relie cette date à la fameuse série Breaking Bad, ceux qui sont intéressés par cette énigme devront la résoudre par eux-mêmes ! Je sais, c’est vache…
Pour ce qui est de l’Eveil, il s’agit de la date du dernier match aller de notre Poule, et c’est à Monaco qu’il a lieu.
La fastueuse maison rouge et blanche qui a abrité les premiers pas de basketteuse de Zoé et Camille.
Geoffrey avait décidé de réunir les filles un peu plus tôt que d’habitude pour profiter des rayons de soleil du jour lors d’une promenade d’avant-match. Il faisait un temps radieux et nos filles ne souffrirent pas du froid, contrairement aux enfants de Véronique Courjault.
Ce moment de détente permettait aux filles de se familiariser avec l’Art Urbain mais aussi avec le monde du cirque. Le célèbre Festival local s’était achevé il y a peu et les quelques vestiges laissés dans les jardins nous rappelaient que le cirque, c’est voir des athlètes, des acrobates, des animaux même. C’est comme quand Elodie Gossuin ou les Vamps défilent chez Patrick Sébastien, mais avec plus de grâce et d’élégance.
Le temps filait à toute allure, il nous fallait jeter nos nez rouges et descendre dans les méandres du Stade Louis 2 afin d’y affronter ce princier adversaire. A noter que ce retour à la maison se ferait malheureusement sans Camille, victime d’un virus qui la clouait au lit.
L’échauffement débutait dans le Gymnase Scolaire, théâtre de bien des aventures pour nos filles, mais aussi pour certains de leurs parents. Concentrées, elles s’appliquaient à prendre les repères nécessaires à une bonne partie de basket. Le match allait commencer, et Geoffrey, le Monsieur Loyal du jour, lançait sur la piste Zoé, Chiara, Maïssa, Thiziri et Hana.
A peine 13 secondes s’étaient écoulées que Chiara succombait à son pêché mignon du contre appuyé, sanctionné d’une faute.
Au bout d’une minute de jeu, nous prenions notre deuxième faute du match et nous étions menés 4 à 0. Il fallait attendre la deuxième minute pour voir enfin notre premier panier rentrer et confirmer au passage notre mise en route diesel évoquée récemment…
Geoffrey prenait vite un temps mort pour remettre de l’ordre dans la maison niçoise, mais ce début de match était vraiment empreint de tension et, de fait, le résultat était serré.
Opposées à une zone fermée et dense, nos filles s’empêtraient un peu frontalement, n’arrivaient pas à développer leur jeu. Bon, on sait que le sujet de la zone chez les U15 reste très sensible dans les instances pour ce qui est de la formation mais elle existe et il faut composer avec.
Difficile de se détacher dans cette période et, après un improbable tir longue distance marqué par le pivot adverse, Monaco égalisait dans ce quart-temps pour finir à 13 partout, sous les yeux médusés de notre coach qui avait le visage décomposé de celui qui venait de tirer que des X et des Q lors d’une partie de Scrabble.
Il était question maintenant de retrouver nos valeurs et notre jeu avant la mi-temps.
Geoffrey optait pour une presse qui allait recueillir le jus des joueuses monégasques.
En quelques 40 secondes, nous passions un 9-0 à Monaco et nos adversaires devaient prendre en urgence un temps-mort qui n’allait rien changer…
L’Eveil était lancé sur le parquet local comme ces gens qui vont à Intermarché quand il y a une promotion sur le Nutella… Un vrai raz-de-marée. Une presse parfaitement exécutée par le premier rideau de Zoé et Yvonne et Chiara, et dont bénéficiait Hana, qui allait scorer 18 points dans cette seule période. Difficile de stopper l’hémorragie pour nos adversaires qui constataient les dégâts à la fin de ce quart-temps remporté 27 à 4 par nos minimes.
A la mi-temps, l’Eveil menait donc 40 à 17, la messe semblait dite. Si rien n’est jamais définitivement entériné dans un match, il faut bien avouer que les chances de réussite d’une potentielle remontée monégasque semblaient inférieures à celles d’ouvrir un bar gay à Damas.
Le troisième quart-temps s’ouvrait et, au retour des vestiaires, nos U15 passaient un peu en mode gestion, conscientes d’avoir fait un écart suffisant pour empocher le gain du match. Mais nos valeureuses adversaires n’abdiquaient pas et tentaient des choses dans cette partie.
Jana profitait de quelques erreurs défensives pour enfiler quelques paniers pour les rouges et blanches mais ce n’était pas assez. L’Eveil déroulait et montrait de belles phases de basket comme cette contre-attaque menée par Zoé, qui récupérait un contre d’Hayam, fixait son défenseur pour servir à une main Hayam qui marquait son double-pas.
Autre exemple, Zoé évoluait avec une boîte stricte orchestrée par la jeune et dynamique Aurélia. Mais notre équipe déjouait tous les pièges et la défense des monégasques se révélait aussi inefficace que celle de Jonathan Daval.
Sur un tir à 3 points converti, Zoé clôturait le score de cette troisième période qui était de 22 à 12 en faveur des niçoises.
Avec 26 points d’avance à l’entame du dernier quart-temps, la température avait baissé de quelques degrés. C’est dans une salle et une ambiance un peu mornes, tout comme si Vincent Delerm chantait au Hell-Fest après un live de Rammstein, que nos filles allaient finir leur match.
Physiquement, nos adversaires craquaient et nos minimes finissaient en roue libre. Après 4 minutes de jeu, nous menions de 40 points et, pour préserver la fraîcheur physique de certaines joueuses, Geoffrey faisait tourner pour une large revue de son effectif. Zoé sortait pour ne plus rentrer et elle pouvait constater, en compagnie de Thiziri et Maïssa, sortie pour 5 fautes, l’écart se creuser plus encore.
Bon, il n’y avait plus la même rigueur sur le terrain, et c’était parfois un peu trop « showtime », mais difficile de reprocher quoi que ce soit aux filles qui avaient fait le boulot.
Un dernier quart-temps remporté 23 à 7 et le match s’achevait sur le score de 85 à 36 en notre faveur.
Si l’opposition avait été contrôlée, l’application de nos filles pendant une belle partie du match avait été très appréciable. Engagement, vitesse, précision, collectif, physique, bien des qualités à mettre en exergue. S’il faut relativiser l’écart de ce match face à une équipe jeune, essentiellement composée de premières années, il faut aussi savoir savourer cette troisième victoire d’affilée. Elle n’est pas galvaudée et commence à montrer une sorte de maturité dans la gestion et l’enchaînement des matches.
Autre miracle du jour, et pas des moindres, Thilelli était encore sur le terrain au coup de sifflet final et mieux encore, pas de faute antisportive à son actif ! Une bien belle journée se terminait, et nos regards se tournaient maintenant vers le samedi suivant puisque nous allons disputer le match retour contre la Sélection Corse pour la première place. Un bien beau combat qu’il faudra mener avec application et concentration, l’adversité sera bien plus dense cette fois.
J’en profite pour remercier le Président de la Roca Team pour son accueil et sa gentillesse, lui qui est venu honorer de sa présence le match de nos minimes, faisant de ce jour quelque chose de plus officiel, loin de la piste endiablée sous une tente de cirque… Et une poignée de photos pour garder en mémoire cette victoire acquise avec manière et autorité.