Une tragédie se jouait sur Seyne

Comme dans toute dramaturgie, il ne faut pas hésiter à exagérer le trait, je sais, parce qu’après tout, ce n’est qu’un match de basket qui ne changera la vie de personne, si ce n’est fugacement celle de nos adversaires du jour, qui enregistrent leur première victoire de l’année ! Tant mieux pour elles !
Mais comment tout ceci a-t-il bien pu arriver ? C’est du Corneille, ça vient de loin !

Remontons au milieu de la semaine dernière.
Mercredi, Zoé, blanche comme un bidet, était prise d’étourdissements lors de l’entraînement. Une première alerte mise sous le coup d’une fatigue passagère consécutive à une multitude d’évaluations au collège. Mais le samedi matin, fiévreuse, la question se posait du déplacement à La Seyne.
Après une longue concertation, Zoé prenait la décision de tenter le coup, ne souhaitant pas laisser ses copines se débrouiller à 6 sur ce match. Car il faut ajouter au tableau l’absence d’Yvonne, la pierre angulaire de notre défense dont la sérénité, qui se propage habituellement à ses coéquipières, allait manquer. Elle reviendra après les vacances de Février, on lui souhaite un très bon rétablissement, on pense à elle et on reste impatient de la revoir.
Ajoutons aussi au décor l’état physique de nos 2 karatékas T&T qui souffrent, l’une de la cheville, et l’autre d’un orteil. Cela devenait difficile d’envisager le match avec sérénité !

Malgré tout, toute la petite équipe se retrouvait à Antibes et nous allions orchestrer notre habituel arrêt à l’aire de Canaver. En présence de notre guest star du jour, Claude Ogier, le demi-frère caché de Sébastien, qui vient de remporter le Monte-Carle, mitaines de conduite bien enfilées, nous volions vers la pause-déjeuner à la vitesse de l’éclair. Et c’est là que je me demande si nous n’avons pas commencé à perdre les pédales. Car en honorant la réputation de son surnom, Godasse de plomb, parti sur les chapeaux de roues, en oubliait peut-être quelque chose sur Canaver. Il se peut même que ce soit notre adresse aux tirs ! Cela dit, déjà sur les 2 derniers matches (si on ajoute Cavalaire et Cavigal), l’inquiétude est grande et je me demande si nous ne devrions pas alerter les pouvoirs publics pour communiquer avec une Alerte-Enlèvement !

Enfin, une fois dans la salle, nous allions encore avoir le droit à un nouveau traquenard dont le Var est coutumier. L’arbitrage !
Oh oui, que j’aime ce sujet de l’arbitrage ! Mais difficile de se plaindre des 2 référents du jour, puisqu’ils n’étaient pas là ! Donc, à Toulon, vous avez les arbitres du cru, à Draguignan, vous n’en avez qu’un fait maison et à La Seyne, vous n’en avez pas du tout ! C’est là que c’est retors en fait, parce que nous n’aurions jamais dû accepter de jouer ainsi et repartir, mais quand vous vous êtes tapés 2h30 de route (ou une heure de moins selon si vous êtes accompagné par Godasse de plomb !), que les filles se sont échauffées et qu’à seulement une minute du coup d’envoi on vous prévient du problème, gentiment, vous acceptez le match et le piège se referme.
Un jeune homme au poil pubère se prêtait au jeu du sifflet qu’il allait bien utiliser à notre encontre, provoquant les inévitables et justifiées critiques de Joëlle, et du public de l’Eveil qui s’était déplacé en nombre encore une fois, ça c’est chouette !
Tant et si bien que notre jeune hipster décida de rendre son tablier, ou plutôt son sifflet, plutôt que de l’avaler, et quittait le terrain à la fin du premier quart temps, laissant tout le monde incrédule.
Encore une occasion loupée de plier bagage, mais La Seyne trouvait la parade et sortait son joker, Jocelyn, ze local king, qui prenait le relais de cet exotique concours de sifflement.
Ce qui me dérange, c’est que dans l’ensemble, les filles de la Seyne, plutôt un groupe débutant et en galère dans le championnat, qui défendent avec les hanches, les genoux, les bras, la tête, alouette, s’essayent à des techniques de cravates japonaises, et n’hésitent pas à utiliser l’insulte sur le terrain, comment ont-elles pu arriver à la fin du match avec seulement 5 fautes d’équipe ?
J’aime ce genre de mystère que la combinaison d’Hercule Poirot, Colombo et les Experts ne suffirait à résoudre ! Hallucinant. Un exemple, en pleine action, sous le nez de « l’arbitre » donc, une des nôtres, disputant un ballon à son adversaire, se fait juste traiter de « sale p*** » sans aucune sanction, je trouve ça formidable.

Bon, après tout, ces faits de jeu ont toujours existé dans le Var et, avec certains clubs, ils existent toujours, et existeront encore malheureusement, et cette phrase a de vieux relents de Cabrel !
Mais l’autre vérité, c’est que nos filles ont sombré corps et âme dans cette partie !

Si le premier quart temps entretenait l’espoir d’un départ un peu poussif mais malgré tout dominé, nous terminions avec un léger avantage de 3 points (10-7). Pour le reste, plus rien n’allait fonctionner… Zoé n’avait qu’une demie jambe et un morceau de poumon fonctionnels, elle a fait illusion un quart temps et demi avant de fondre sous sa propre température.
Dans le doute et la difficulté, les filles n’y arrivaient pas. Malgré un regain de combativité, il s’était frayé un chemin dans la tête de nos joueuses et plus rien ne s’enclenchait comme cela aurait dû. C’est ainsi.

Reste que malgré quelques efforts tardifs qui payèrent quelque peu, il était trop tard et le match se terminait sur l’étrange marque de 46-33 pour les filles de la Seyne.
Le rideau allait tomber sur cette pièce tragique donc, avec un sentiment d’inachevé et de n’avoir pu montrer notre vrai visage. Nous étions absents du combat pour la conquête du ballon au sol, nous n’avions pas de présence au rebond, et l’intensité nécessaire pour gratter les ballons en défense, et nous affichions un maigre 3/12 aux lancers-francs.
Nous avions fait 26 fautes, nos adversaires 5 fois moins… Allez comprendre…

Sur le chemin du retour, Zoé s’endormait, sa température grimpait comme une bielle de Claude pour atteindre les 39.5. Le lendemain, c’était 40. Verdict des services pédiatriques du CHPG : une grippe !
Mouarf ! J’espère sincèrement que d’abord, personne n’aura été contaminé, et qu’ensuite, après la gastro de décembre, et la grippe de janvier, dame Maladie cesse enfin de s’acharner sur Zette, et que l’équipe dans son ensemble retrouve le chemin de la victoire, retrouve son adresse, et garde ce sourire qui leur va toujours si bien !

J’espère que nous pourrons aligner une équipe valide pour la réception de Carqueiranne parce que si la grippe s’ajoute aux pépins physiques, il faudra demander à Gandalf un truc pour faire un miracle !

Je vous laisse comme d’habitude avec quelques photos du match du jour.
A noter que notre guest du jour a toujours la flèche du compteur bien relevée ahahaha !

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Pour information, nous n’étions pas avec Ogier, tout ceci n’est qu’une grosse blague qui nous aura fait rigoler tout le samedi, histoire de dédramatiser cette aventure varoise bien étonnante ! Rien ne vaut en fait une bonne tragi-comédie !

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