Un peu trop cuites contre Six-Fours
Une semaine après l’improbable défaite contre Brignoles, il fallait relever la tête à domicile contre l’expérimentée équipe de Six-Fours, dont l’effectif est composé à plus de 70% de joueuses de 3° année. Inutile de dire que la partie n’allait pas être aisée, surtout avec l’absence de Chiara, non retenue pour cette rencontre, celle d’Eunice, blessée à la cheville, avec Zoé anémiée, et Janna, en manque de rythme, et qui allait disputer son dernier match de la saison, handicapée par un pied récalcitrant. A ce tableau s’ajoutait l’otite de Maguette qui lui donnait l’envie très hollandaise de se couper l’oreille pour mieux ressembler à Van Gogh.
L’otite, c’est cette terrible et douloureuse inflammation du canal auditif, et, en parlant d’inflammations, je réalise une coïncidence incroyable en ce 8 Février puisque c’est ce même jour qu’ont disparu Anna Nicole Smith et Lolo Ferrari, dont les inflammations étaient plutôt mammaires.
Une overdose pour l’une et un suicide pour l’autre, preuve qu’il est difficile de supporter que son corps puisse enfler de manière déraisonnable…
Mais pour revenir à des choses plus prosaïques, que les adolescentes doivent connaître, c’est aussi aujourd’hui que Marina Kaye fête ses 22 ans, une chanteuse amie des dentistes si j’en juge aux jeunes fans que je croise parfois à la sortie des collèges où les jeunes filles crachent leurs bagues en glapissant les titres de la demoiselle. L’appareil dentaire qui est à la langue ce que la barrière de corail est au requin blanc, un obstacle infranchissable.
A nos filles de faire de l’Annonciade un rempart infranchissable pour replacer le Mba en haut du classement et rester dans les balises du chemin des phases finales du championnat.
Pour ce faire, et avec la grandiloquence des symphonies de John Williams, 88 ans ce jour, Franklin lançait sur le terrain Léana, Zoé, Romane, Janna et Tinane.
Les premières 15 secondes de jeu furent… Comment dire ?… Spéciales.
Double-pas raté, rebond oublié, 2 pertes de balles, c’était une symphonie, en effet, mais plutôt du genre de Béla Bartok. Cette série était stoppée par la première faute de Janna dont Six-Fours profita pour mener au score en ne convertissant qu’un seul lancer. 1-0, balle au centre.
Sur la minute qui suivit, Léana marquait, les varoises répliquaient, Zoé passait la balle à Tinane qui provoquait une faute et obtint des lancers.
Nous étions à 3 partout quand Janna recevait sa deuxième faute, imitée par Tinane sur l’action suivante, nous en étions déjà à 4 fautes d’équipe en 2 minutes… Score de 5 partout.
Une grosse passe de Zoé vers Léana permettait à nos joueuses de reprendre l’avantage.
Puis Mareva Le Ponner s’écroulait au sol en hurlant. Elle braillait comme un veau qu’on sépare de sa mère pendant sa tétée. Si on l’avait lâchée dans un Festival de Métal, les mecs venus pour voir le groupe « Napalm Death Metal » auraient dit « Ouais non mais là c’est trop violent comme son ».
Mais à sa décharge, la jeune fille semblait s’être déboitée l’épaule, ce qui n’était pas la première fois.
Un soin à la Martin Riggs allait remédier à ce problème.
A la reprise, Zoé trouvait Romane sur une longue passe et notre intérieure provoquait la faute de son adversaire, puis inscrivait ses 2 lancers pour mener 9-5.
Notre énergique meneuse trouvait ensuite 2 drives puissants sur la droite pour donner 4 points de plus au Mba avant que les Six-Fournaises ne marquent après une contre-attaque rondement menée.
Romane provoquait une faute et marquait un de ses 2 lancers avant de sortir se reposer, suivie de peu par Zoé après qu’elle ait bonifié un tir à 3 points.
A cet instant, nous menions 16-8 et sur le banc se serraient Romane, Tinane et Zoé. Le tout est de gérer les forces en présence, Horace, un poète latin, aurait balancé son « Carpe Diem » ce qui, en français, signifie « On n’a qu’une seule vie zarma, sur la tête de ma sœur, je vais pas la passer à écouter Shy’m ».
Il y avait un peu de fébrilité sur le terrain et nous perdions quelques ballons, Maguette écopait d’une faute offensive, et les varoises étaient revenues à 16-12.
Maylis inscrivait alors 2 lancers mais Six-Fours répliquait pour revenir à 18-14, puis 18-16 avec 30 secondes à jouer.
Sur la dernière possession adverse, et avec 1 seconde et 9 dixième à gérer, Janna commettait sa troisième faute. Six-Fours ne se faisait pas prier pour inscrire ses 2 lancers par Chloé Ayoub qui offrait l’égalité à 18 partout à son équipe.
Nous avions tiré à 6/22, avec une adresse de Stormtroopers pour une cadence de pistoleros. Avec la sortie prochaine de la saison 4 de La casa de Papel, on n’aura jamais autant entendu parler espagnol depuis le carton de Djobi Djoba des Gipsy Kings.
A la reprise, ça s’annonçait tendu quand Chiara Ivaldi perdait la balle en remise en jeu.
Mais sur un rebond offensif, Tinane servait notre jeune arrière qui marquait, avant de délivrer une passe décisive à Romane qui marquait elle aussi.
Zoé provoquait une faute, inscrivait ses 2 lancers-francs, et elle enchaînait avec un nouveau tir à 3 points pour redonner un peu d’air à nos U18 qui menaient alors 27-20.
Elle ajoutait une passe décisive à l’adresse de Léana qui convertissait son double-pas.
Chiara Ivaldi effectuait une passe décisive sur sa remise en jeu quand Romane rentrait son tir, obtenait la faute et bonifiait son lancer-franc, puis elle captait un rebond offensif qu’elle convertissait en points dans la foulée, nos cadettes avaient maintenant 14 points d’avance à 34-20.
Six-Fours prenait ce genre de coup de froid qui donne envie d’avoir autant de poils que Claude Barzotti.
Mais les varoises ne baissaient pas pavillon et revenaient, en commençant par un tir longue distance, puis en inscrivant des paniers avec ou sans faute.
Nous offrions un défilé de mauvais choix qui auraient plongé Mademoiselle Agnès en PLS.
Dans ce court laps de temps, nos adversaires avaient comblé un sacré retard pour n’être plus qu’à 34-30, et elles allaient profiter des fautes de Chiara et Léana pour revenir à 34-32.
Notre avance avait disparu, comme Rama Yade ou le corps de Zahia si on se désabonne de son compte Instagram.
De son côté, Franklin avait l’air aussi dépité et abandonné qu’une Golf Bon Jovi à la casse.
Si nous remportions ce deuxième quart-temps sur le score de 16 à 14, et que nous menions de 2 points à 34-32, nous avions continué de rendre hommage à Star Wars par nos tirs hasardeux (12/43 à la mi-temps).
Nous avions laissé filer une avance de 14 points pour n’en avoir plus que 2 à la pause.
Et perdre cette avance, c’est le genre de chose qui ne se fait pas. C’est comme si Geneviève de Fontenay décrétait que, finalement, elle donnait son aval au port du string panthère dans toutes les élections de Miss, avec final en topless et martinet à boules.
Le match redémarrait, et c’est Lisa Dupuy qui permettait à son équipe de recoller au score, avant que Camille Berthon ne récupère une balle perdue pour faire passer Six-Fours devant à 36-34.
Nos joueuses paniquaient, et les plus jeunes d’entre elles alternaient les pertes de balles, retours en zone, ou marchés, c’était un moment de la partie aussi horrible que ces photos volées de magazines people qui montrent le haut de la raie de Massimo Gargia.
Fort heureusement, ce début de naufrage n’en fut pas un car nos adversaires ne profitaient pas réellement de ces erreurs et c’est même nos joueuses qui, sur un rebond offensif de Tinane, égalisaient à 36 partout. La malchance s’en mêlait aussi quand, de dos, en tombant, une Six-Fournaise inscrivait un panier improbable qui énervait copieusement nos cadettes.
Janna luttait au rebond offensif mais cette activité lui faisait perdre sa lucidité et elle commettait ainsi sa quatrième faute. Puis, sur la remise en jeu varoise, elle recevait sa cinquième et dernière faute à 4 minutes et demi du terme du troisième quart-temps.
Le dernier match de Janna serait court puisqu’elle sortait du jeu après 10 minutes disputées.
Nos ailières tentaient alors d’attaquer le panier mais rien ne leur réussissait vraiment alors que l’arbitrage continuait de nous accabler quand Léana recevait sa quatrième faute à 3 minutes de la fin de la période.
Cela faisait 7 minutes que Six-Fours n’avait été sanctionné d’aucun coup de sifflet et, après le match de Brignoles, c’est à se demander si le lobby des arbitres ne s’était pas ligué contre nous. Les lobbies, c’est une vraie plaie et moi, en lobby, à part Chantal, je n’en aime aucun.
Le score continuait de glisser et nous nous retrouvions à 7 points derrière nos adversaires (44-37).
C’était long et pénible, comme un album de Camille Saint Saëns quand on aime le grunge.
Sans souffler, nos U18 repartaient à l’assaut et Zoé offrait une passe décisive à Léana, puis Léana s’apprêtait à gravir le corps de sa coéquipière Chiara quand Tinane attrapait la balle pour marquer à son tour.
Dans la dernière seconde, Chiara Ivaldi trouvait Tinane qui inscrivait son deuxième panier d’affilée.
Nous perdions le bénéfice de ce quart-temps sur le score de 12-9 et pointions désormais à un seul petit point derrière Six-Fours qui menait 44-43.
Il restait maintenant 10 minutes aux filles pour trouver les ressources nécessaires à l’emballage final et s’imposer, tout ça sans produit chimique interdit comme le glyphosate, l’urine de cycliste ou le crachat de Pete Doherty.
Par un lancer converti sur deux, Tinane remettait notre équipe à égalité mais les varoises reprenaient l’avantage sur l’attaque suivante (46-44).
Zoé se faisait taper sur le poignet et perdait la balle, sans sanction arbitrale, et elle se précipitait en défense pour intercepter puis repartait pour lancer Léana qui loupait son action et commettait dans la foulée sa quatrième faute.
Après de très longues minutes passées sur le banc, Romane effectuait sa rentrée.
Elle gênait alors l’attaque Six-Fournaise et Zoé en profitait pour attraper un gros rebond défensif pour lancer Léana côté gauche qui scorait et égalisait en provoquant une faute au passage.
La bataille était rude, et nos approximations coûtaient cher. Si nous parvenions à limiter la casse, trop de ballons furent gaspillés et le score était à présent de 52-48 pour nos adversaires, qui réussirent sur leur dernier panier à capter 4 rebonds offensifs, bien trop de largesses offertes à des varoises qui n’en demandaient pas tant.
Sur une caricature de shoot d’une de nos ailières, elles accrurent leur écart à 6 points à 54-48.
Franklin prenait un temps-mort durant lequel il prodiguait ses consignes rapidement mais, pour s’assurer d’être compris, il aurait dû venir avec son traducteur, Nelson Monfort, le seul à tout comprendre car il maîtrise parfaitement 130 formes de communications.
Cela semblait fonctionner car Chiara Ivaldi adressait une passe décisive à Maguette, puis en recevait une des mains de Léana pour marquer et revenir à 54-52.
Romane se retrouvait par la suite ceinturée par 2 joueuses et les arbitres décidèrent un entre-deux plutôt qu’une faute, plutôt flagrante.
Six-Fours s’imposait au rebond offensif une fois encore et marquait, puis inscrit aussi un lancer sur une faute de Maguette, ainsi qu’un autre panier sur une perte de balle. Les varoises avaient repris un petit avantage de 7 points à 59-52. Les têtes et les épaules de nos U18 étaient un peu basses…
Nous avions une période un peu déroutante et stérile avant que Zoé ne provoque une faute et inscrivent ses 2 lancers malgré une grosse tentative de déconcentration du public adverse.
Le coach monégasque profitait de ce que le score était de 59-54 pour prendre un temps-mort et installer une presse sur les 110 secondes qui restaient à jouer.
Cela payait instantanément puisque nos cadettes récupéraient la balle mais sans arriver à l’exploiter.
Zoé commettait une très grosse faute sur la capitaine varoise qui loupait ses 2 lancers, ravivant de facto la vieille expression de « bonne faute ».
Le match semblait aussi mort que l’espoir d’avoir à nouveau un président socialiste.
En effet, sur une passe décisive de Zoé vers Romane, qui marquait pour recoller à 59-56, Zoé se mettait en presse mais… seule puisque toutes ses coéquipières étaient revenues en défense, oubliant ainsi les consignes prodiguées quelques secondes plus tôt.
Il restait 20 secondes à jouer, Léana quittait ses partenaires sur sa cinquième et dernière faute, dont Six-Fours profitait pour accentuer son avance en rentrant ses 2 lancers-francs. Nous avions à cet instant 5 points de retard sur le score de 61-56.
Franklin demandait un dernier temps-mort de la dernière chance pour tenter un schéma avec un tir à 3 points de Zoé sur un block de Romane.
Et c’est ainsi que ça se passait, le tir de Zoé partait bien et, des tribunes, on sentait le temps s’arrêter et, dans l’axe du panier, nous étions quelques-uns à penser que le ballon allait rentrer.
Mais non, il tombait de peu sur l’arceau, Tinane prenait le rebond offensif, mais ne parvenait pas à marquer.
Six-Fours partait de notre côté du terrain et Zoé interceptait le dernier ballon du dernier quart-temps, perdu 17-13, et du match, perdu 61-56.
Les varoises rencontraient le même succès qu’Hitler en 1933 mais avec un objectif moins destructeur. Cela dit, nous les avions beaucoup aidées dans leur victoire.
Nous avions mené de 8 points dans le premier quart-temps, de 14 points dans le deuxième, et nous avions eu maintes fois la possibilité de prendre le gain du match.
Malheureusement, il y a tout d’abord une notion physique corrélée au nombre des joueuses présentes. Nous avions débuté la partie à 8, mais nous avions perdu très prématurément Janna, puis Léana, mais en fin de partie, nous avions Maguette limitée par sa fièvre et son otite, et Zoé anémiée.
Puis, la deuxième notion était statistique et, de ce côté, il y avait de quoi suer à grosses gouttes.
88 tirs tentés dans le match, dont 30% dans les mains d’une seule de nos ailières, et seulement 21 tirs rentrés. A cela il convient d’ajouter 42 pertes de balles dont 27 dans les seules mains de 3 de nos joueuses, difficile de tenir le cap du match dans ces conditions.
En conclusion, il y a autant de chances que ce match reste dans la postérité que Touré Kunda au sein du petit monde des identitaires.
Mais même avec la quasi-certitude de renverser le résultat au Palais des Sports de Six-Fours le 25 avril prochain, et de récupérer les 5 points d’écart du jour, nous repartions avec une délicate deuxième défaite de suite qui assombrissait quelque peu le plan de marche que nous espérions suivre.
Ce ne sont que des petites péripéties, certes, mais elles animent notre saison, nos weekends, et on leur donne une importance qui alimente notre passion.
Dans une semaine, ce sont les vacances d’hiver, et nous profiterons de la pause pour aller skier un peu et nous oxygéner. Puis ce sera le retour au travail de nos U18 pour affronter Draguignan dans son antre pour les matches retour et nous serons en quête d’une victoire impérative. D’ici là, il me reste à souhaiter un bon courage ainsi qu’un bon rétablissement à Janna qui allait arrêter sa saison à cet instant pour raison médicale. Je vous laisse avec quelques photos de cette rencontre. Bonnes vacances et à bientôt !