Un apéro que nous ne voulions pas voir finir

En route vers la maison du Comité des Alpes-Maritimes, il trottait dans ma tête la chanson de Françoise Hardy « Comment te dire adieu ? »… Parce que cette petite festivité de fin mai avait bien des allures d’adieux après la longue croisade que la Sélection avait vécu cette année.

Mais il n’est aucune bonne compagnie qui ne se quitte, et tout comme des vacances qui s’achèvent, il faut accepter le concept de retour à la réalité pour chacune des joueuses, et chacun des cadres, tout comme chacun des parents de ce groupe dont l’aventure fût unique.

Regroupés sous le soleil couchant qui inondait de sa chaleureuse lumière la maison sise chemin de Ginestière, nous jetions un regard sur l’Allianz Riviera qui avait été le dernier point de ralliement de l’équipe avant ce jour. C’était tard dans la nuit, ou tôt le matin, quand nous récupérions nos petits soldats épuisés à leur retour du Temple-sur-Lot… Elles se retrouvaient une dernière fois, à essayer de picorer des cerises pas encore mûres, et à jouer des dernières insouciances de leur enfance avec laquelle elles commencent à rompre les amarres…

Yves Crespin, Nicole Manca et Joëlle Perez avaient convié Hervé Dubuisson pour l’occasion. Difficile de faire le lien générationnel et d’expliquer aux filles, amoureuses de Curry et consorts, qu’elles étaient en face d’une pure légende du basket français, meilleur marqueur de l’histoire de l’équipe de France quand même, excusez du peu !

Autour de quelques mignardises salées, et de liquide pétillant, nous pouvions lever nos verres à cette formidable aventure qui s’achevait ce jour. Les filles reçurent en cadeau un sur-maillot floqué à leur prénom, et Stéphanie un superbe bouquet de fleurs.

Les coaches reçurent un petit supplément, une sorte d’album souvenir, d’encyclopédie du bonheur, concocté par Sandra, qui avait regroupé des clichés précis de chaque moment clé de cette histoire, le tout agrémenté de commentaires divers et variés. Le tout était complété par un petit digest rédigé par les parents et les enfants, une espèce d’épitaphe post-basketem !

Drôle de sensation que cette fin de journée car il y avait une sorte de satisfaction d’avoir atteint cette finale, la frustration de n’y avoir pu gagner un match, mais le plaisir de mettre un terme au kilométrage monstrueux occasionné par les déplacements, comme celui de savoir que le repos arrivait enfin, et en même temps la mélancolie qui étreignait petites et grands car en toile de fond, tout le monde comprenait que les horizons allaient tous devenir différents.

Un retour à la normale, après cette parenthèse enchantée, c’était inévitable. Il restera au fond de chacun à puiser dans sa boîte à souvenirs personnelle pour repenser aux moments inoubliables que nous avons tous vécu. Une épopée qui compte, des relations nouées, des émotions garanties à jamais…

Peu importe ce qu’il adviendra par la suite, tout le monde réalisera, le moment venu, que c’était tout de même un voyage incroyable… Il convient de savoir l’apprécier.

Pour ma part, que dire de plus ? J’ai assez souligné par mes modestes contributions combien l’aventure avait été exceptionnelle et ce qu’elle avait apporté dans ce tourbillon émotionnel. C’était bon de voir les filles prendre confiance au fur et à mesure de l’année, c’était magnifique de pouvoir compter sur le lapin rose pour célébrer la victoire en terre varoise, c’était stratosphérique de s’imposer à Voiron, et un accomplissement que de figurer à Temple-sur-Lot…

Les rencontres avec des gamines, que j’ai essayé de chouchouter autant que faire se pouvait, ont été formidables. Ce sont des enfants au cœur admirable et à la folie contagieuse…. Grâce à ces filles, c’est aussi le grand plaisir d’avoir connu et côtoyé leurs parents qui se sont révélés être de formidables compagnons de Very Bad Trip ! C’était terrible ça aussi !

Et un dernier message à Barbara et Sarah, sans oublier Lauraine qui faisait partie de la précédente équipe, pour leur dire que si le chemin a pu être parfois chaotique, elles ont su garder un cap, une cohésion, et avancer coûte que coûte. Les chemins ne sont jamais tout à fait tranquilles, mais au moins cette aventure a pu exister, tout simplement. Les architectes agissent aussi parfois dans l’ombre, mais ils restent primordiaux dans le succès d’un édifice. C’était une chouette histoire, et pourquoi plus de mots quand un seul « MERCI » suffit…

dsc_2619

Laisser un commentaire