Pas de boulette contre La Valette

Après la claque reçue la semaine précédente lors de leur non match contre Fréjus, il fallait que nos  niçoises réagissent, rebondissent. Rien de mieux que la venue du CTC Toulon-La Valette ce samedi 26 Janvier 2019 puisque c’était le jour anniversaire d’Eddie Van Halen, 64 ans, l’auteur de la chanson « Jump », bien connue des supporters marseillais.

Mais si ce match devait offrir une rédemption à nos joueuses, les forces étaient-elles toutes bien mobilisées ? Si Hayam et Chiara faisaient leur retour après une semaine consacrée aux soins de leur grippe, elles n’allaient sûrement pas être au meilleur de leur forme.
A cette incertitude s’ajoutaient les douleurs abdominales de Maïssa ainsi que le mollet gauche douloureux de Zoé.
Une bonne nouvelle cependant, le retour aux manettes de la Steven Spielberg des retransmissions vidéo, Laurence, qui avait repris des couleurs suite à ses dernières mésaventures.

Côté varois, l’effectif était aussi en souffrance aussi. Elles étaient  venues à 6, la faute à une poignée d’anniversaires auxquelles certaines joueuses s’étaient abandonnées, laissant ainsi leurs coéquipières effectuer ce déplacement en nombre réduit, et l’une d’entre elles arrivait d’un long déplacement scolaire, avec la fatigue que l’on peut aisément imaginer.

Pour commencer la partie, Geoffrey envoyait sur le terrain Zoé, Thilelli, Thiziri, Hana et Amélie.

Le début de match était hésitant, si on peut dire. Les attaques étaient tranchantes, mais un clair manque de confiance empêchait les filles de terminer leurs actions comme elles auraient dû.
Le spectre des passes hautes faisait son retour mais malgré ces imperfections, Zoé parvenait à délivrer 2 passes pour Thiziri et Amélie et l’Eveil menait 4 à 2.
La convalescence est un long processus. Un marché et une perte de balle inévitable quand on attaque seule contre 3 adversaires, et voilà que les varoises revenaient à 6 partout.
La partie n’avait rien d’excitant, les Toulonnaises se montraient maladroites et empruntées, tandis que nos joueuses avançaient avec de grosses incertitudes et pas mal de craintes.
Je ne mentionnerai pas certaines actions catastrophiques de ce quart-temps, et pourtant, il y en a eu un nombre particulier. A tel point que nos cadettes étaient menées, juste avant que Thilelli ne remette l’équipe sur le bon rail avec son tir à 3 points. Nous repassions devant à 12-11. Puis derrière de nouveau à 12-13. Le calme durant ce début de partie rappelait celui que l’on peut rencontrer en forêt même si parfois ce silence est troublé par les halètements d’échangistes en cuir.
Hayam rentrait un shoot improbable puis Zoé servait Amélie qui concluait le quart-temps sur le score de 16 à 13 en notre faveur.
Notre défense était un peu molle, un peu lâche, notre attaque était fébrile, un peu statique, et les varoises étaient dans la partie grâce à leur efficacité aux lancers-francs, 5 rentrés durant ces 10 premières minutes. Geoffrey restait confiant, positif, ce qui le différencie des frères Dardenne.

L’entame du 2° quart-temps penchait en faveur des Toulonnaises qui prenaient les commandes à 16-18. Il fallait réagir et quand le coach invectivait ses joueuses pour obtenir plus d’agressivité défensive, Thilelli prenait une faute. Mais nos filles ne se démobilisaient pas et repartaient de l’avant avec des provocations de Zoé, Amélie et Hayam. Et si tout était loin d’être parfait, nous menions tout de même au score à 24-20.
Les arbitres rendaient la balle à nos adversaires sur annulation d’un retour en zone sifflé en faveur de notre équipe, puis furent un peu tatillons sur une faute d’abord d’Hayam, puis ensuite de Thilelli. Au moment où elle recevait déjà sa 3° faute du match, elle lançait un regard aussi noir que celui de Gérard Larcher quand on essaye de lui piquer ses chouquettes.
Sur un dernier rebond défensif d’Hayam, qui lançait Thiziri pour le dernier panier, nous empochions le gain de ce quart-temps sur le score de 12 à 8 et, à la mi-temps, nous menions 28-21 et bénéficions de 7 petits points d’avance.

Ce dernier quart-temps avait montré plus d’engagement de la part des filles, une meilleure intensité, qui permettait aussi de meilleures contre-attaques. Toulon était un peu moins adroit aux lancers et le score, tout en étant positif, aurait pu être bien plus lourd.
En fait, pour apprécier cette mi-temps, il aurait fallu avoir le palais d’un fin gourmet comme Bernard Loiseau, et tout faire comme lui, enfin tout, sauf la fin, sinon c’est un coup à finir comme ses pintades.

Retour sur le parquet, avec toujours quelques angoisses au moment d’entamer le 3° quart-temps.
Ce retour des vestiaires, quand la pause fait réfléchir, que l’on voit les filles se refroidir, le risque de bloquer nos U18. Il fallait aussi les alerter sur les risques d’une défense peu dynamique.
Ainsi Geoffrey promettait à celles qui ne défendraient pas qu’on les enverrait en enfer ou pire, devant Eric Zemmour après lui avoir dit qu’elles portaient comme prénom Hapsatou.
Mais elles prenaient le bon chemin par cette passe décisive de Zoé pour Hana qui marquait à 3 points et nous offrait ainsi 10 points d’avance.
Amélie provoquait quelques fautes et obtenait des lancers-francs tandis que les sœurs Moudoud faisaient mouche. Thilelli tenait bien la balle tandis que Thiziri retrouvait un peu de son adresse à 0°.
La circulation de balle était meilleure, les coupes étaient franches, efficaces, et si on pouvait déplorer la 3° faute de Chiara juste après un temps-mort, l’équipe se portait bien puisque l’Eveil menait 39-24.
A l’image de la navette Challenger le 26 Janvier 1986, Toulon-La Valette explosait dans cette période avec comme surprenante coïncidence le fait que l’équipage de la navette spatiale comprenait 7 personnes, tout comme nos adversaires venues à 6 avec leur Coach.
A 5 minutes de la fin du quart-temps, sur une récupération de balle en défense, Zoé se donnait une légère entorse au doigt et elle allait sortir pour ne plus revenir. La précaution était bienvenue, et Thilelli, qui avait faim de ballon, allait prendre les commandes pour le reste du match.
En défense, les filles allaient s’appliquer, à l’image de Thiziri, Chiara et Amélie qui levaient bien haut les bras pour plus d’efficacité.
Thilelli encaissait sa 4° faute en fin de quart-temps mais ça ne l’empêchait pas, sur la dernière attaque, de faire son action fétiche avec sa sœur pour marquer, l’emporter 19-5, et mener au score de 21 points, à 47-26 en notre faveur.
Avec beaucoup de densité en défense, et de meilleurs mouvements en attaque, nos cadettes avaient su patiemment creuser leur sillage pour prendre l’avantage, démontrant au passage que lorsque les consignes sont appliquées à la lettre, on se facilite le match.
Toulon était fatigué, les varoises n’avaient que peu de rotation, ça compte aussi.
Les 21 points d’avance paraissaient suffisants pour gagner le match et il semblait difficile d’envisager une possible remontée de nos adversaires, tout du moins autant que quand votre proctologue vous lâche cette phrase « ne vous inquiétez pas, on ne sent rien ».

Bref, c’est tout de même avec la sueur au front que nous allions entamer le dernier quart-temps. Après tout, nos joueuses nous ont habitués à toutes sortes de surprises diverses et nous allions devoir attendre 10 minutes avant le dénouement, nous offrant un peu de la vie d’un témoin de Jéhovah quand il a peur de sonner à la porte.
Hana s’emmêlait les crayons une paire de fois mais Toulon n’en profitait qu’une fois pour scorer.
Chiara remettait l’écart en place sur une passe d’Amélie à 49-28.
Nos jeunes filles allaient offrir un événement aux varoises, et à leur capitaine en particulier, la jeune Camille Bonvarlet, un nom de famille qui n’a nul besoin de superlatif supplémentaire, marquait son premier tir à 3 points de sa vie. De rien jeune fille, de rien.
Une belle contre-attaque menée par Chiara, pour Hana, puis pour Amélie et voilà que nous menions 55-31. Et puis Thilelli, après un match sérieux et solide, allait tirer sa révérence au moment de prendre sa 5° et dernière faute à 3 minutes du terme de la rencontre.
C’est Hana qui allait clôturer le match en marquant un panier pour gagner la période 12-7 et le match 59 à 33, soit avec 26 points d’avance.

Une belle victoire qui fût le fruit d’une belle coordination d’ensemble et qui bénéficiait de la fatigue des Toulonnaises. Après, il ne faut jamais bouder une victoire, elle est toujours précieuse et il faut savoir apprécier ce qui est précieux, certainement mon côté Golum.

Il est évident que cette partie était une totale transfiguration de l’ensemble des joueuses par rapport à ce qu’elles ne nous avaient pas offert à Fréjus, un match qui laisse sans voix, et beaucoup de regrets. C’était plaisant même si pas forcément abouti, mais ne boudons pas notre plaisir.
Les filles avaient su réagir et montrer un autre visage, c’était moins nécessaire qu’obligatoire.
Et même si le score, ou l’écart, aurait pu et dû être plus lourd, ces 26 points constituaient tout de même un trésor de guerre appréciable.
Et bien entendu, j’insiste, mais tout devient plus facile quand on écoute les consignes et qu’on les applique.
Enfin, je tenais à remercier les varoises pour leur excellent état d’esprit, tout comme celui de Coach Mercier, ainsi que le très bon arbitrage de Mademoiselle Trifogli et Monsieur Amen.

Une bien belle journée qui s’achevait par une victoire, de bons moments d’échanges et une petite collation savoureuse. Ne reste qu’à vous laisser avec les photos de cette journée avant de nous rendre au Gymnase du Grand-Chêne, l’antre des Carqueirannaises.

Laisser un commentaire