On a eu Saint-Egrève à la fin

Aaaaaaah mais quel déplacement mes amis !
Parce qu’à la base, après avoir visité le lyonnais, nous devions recevoir le club isérois à la maison. Mais, il y a eu un hic, que je vous explique de façon pragmatique, tac.
Jusqu’au jeudi 30 septembre, le Gouvernement Monégasque avait décidé que les rencontres sportives en Principauté devaient se dérouler avec port du masque obligatoire, vous imaginez le tableau avec les joueuses en apoplexie causée par le manque d’oxygène. Prévoyants, les dirigeants du club avaient demandé l’inversion du match contre Saint-Egrève du 3 octobre, ce qui avait été accepté par nos adversaires.
Le 1er octobre, la loi nous permettait de nouveau de disputer cette rencontre à domicile comme prévu, mais il était devenu impossible d’annuler la demande d’inversion du match. Nous nous rendions donc en Isère, dans ce qui fut longtemps une bourgade abritant un établissement de soins pour les soldats de Louis XIV, reconfiguré aujourd’hui en hôpital psychiatrique. Voilà… Bref, il fallait aller jouer un match là-bas, dans un coin fou et aussi perdu que la Bogossitude de Mickael Vendetta qui fêtait ce jour ses 33 ans.

Nous arrivions donc dans la contrée auvergnate réputée pour la rudesse de son climat mais quelle surprise de ne pas trouver de neige mais une température plus qu’estivale ! Quelle étrange période… En effet, cet été indien bien bizarre nous fait réaliser que toujours pouvoir siroter des Spritz à 22h00 alors qu’on devrait tourner à l’Oscillo-Coccinum n’est pas normal.

Nous entrions dans le Gymnase Lionel Terray, baptisé du nom de ce célèbre alpiniste français qui gravit l’Eiger et l’Annapurna, et il régnait dans l’air une odeur d’aisselles de poney, le match des U20 Garçons qui venait de finir en était certainement la cause.

Au niveau des joueuses, nous allions devoir nous passer de Mahé, toujours diminuée par son entorse contractée la semaine précédente contre Meyzieu, mais nous avions la satisfaction de voir revenir Océane dans le groupe. Enfin, Emilie, qui reprenait tout juste le basket après une longue pause, intégrait le groupe pour la première fois.

Au coup d’envoi, Didier envoyait Ali, Cathy, Maylis, Patience et Sharon.

Durant les 3 premières minutes, le match bougeait moins qu’un épisode de Derrick de 1987 et le score de 2 partout n’était pas très engageant.
Les Saint-Egrèvoises, qui avaient perdu leurs 2 premiers matches, faisaient attention, mais jouaient avec cœur et vaillance. Nos filles, quant à elles, étaient plus prudentes, pragmatiques, efficaces, comme le type en veste qui s’occupe du buffet en soirée coquine et qui place le taboulé à 2 mètres de haut afin qu’aucun organe ne trempe dedans.
Cette efficacité nous permettait d’engranger le gain du premier quart-temps sur le score de 18 à 6.

Le match prenait une drôle de tournure quand, après 1 seconde de jeu, Ali commettait une faute.
Elle récidivait à 1 minute de jeu puis, encore 30 secondes plus tard, elle recevait sa 3° faute. Si j’avais été moi-même dans cette situation, le doute m’habiterait, ce qui est moins drôle au conditionnel.
Didier demandait immédiatement le changement et au moment de sortir, Ali avait le regard moins apaisé que celui d’un canard qui passe devant un seau de cuisine du Sud-Ouest.
A peine le match avait-il repris que Patience commettait elle aussi une faute, ce qui plaçait notre équipe à 4 faute d’équipe avec encore 8 minutes et 20 secondes à jouer, offrant la possibilité de nombreux lancers-francs à nos adversaires. Didier, lui, se mettait en colère, on aurait dit Donald Duck, mais avec un slip.
Malgré ce difficile début de période, nous menions 20-8 sur un service de Sharon vers Cathy.
Nos adversaires ne profitaient pas vraiment de leur avantage de fautes, et, quand elles obtenaient des lancers, leur adresse n’était pas exceptionnelle. En revanche, leur activité au rebond, leur agressivité, leur permettait de capter de nombreux ballons, mais, une fois encore, et heureusement pour nous, leur adresse ne nous était pas dommageable.
Nos arrières Maylis, Emilie et Sharon faisaient le job, et si le jeu développé par les 2 équipes n’était pas des plus excitants, et faisait assurément moins rêver que l’invention du Sex-Toy en laine de verre, nos joueuses empochaient le gain du deuxième quart-temps 14-13. A la mi-temps, nous avions une sereine avance de 13 points sur le score de 32 à 19.

Durant la pause, Didier continuait de mobiliser ses joueuses afin de continuer sur cette lancée et prendre une victoire qui nous tendait les bras.
A la reprise, Cathy se voyait sanctionnée d’une discutable faute anti-sportive qui permettait à Saint-Egrève de revenir dans notre sillage (32-22).
Cathy, encore elle, recevait un coup violent qui la projetait au sol. Elle restait un long moment sur les genoux, complètement sonnée. Si nous avions reçu ce coup, notre réaction eut été simple. Si vous êtes une femme, vous auriez dit « Merci Docteur, au revoir. ». Si vous êtes un homme, vous auriez dit « Pardon Docteur, j’ai la tête qui tourne, est-ce que je peux rester allongé parce que je pense que c’est la fin ? ». Sinon, pas grand-chose à se mettre sous la dent, même Télé Z a affirmé que leur chien était mort d’ennui en regardant ce quart-temps durant lequel nous étions un peu à la peine.
Sharon inscrivait un panier, Ali, qui venait de rentrer, recevait sa 4° faute et sortait de nouveau dans la même indifférence qui entoure la carrière de Benoît Hamon.
Malgré une vraie et terrible maladresse, qui relève de la malédiction, à croire que les filets étaient soumis à l’esprit de Rascar Capac, nous limitions la casse mais nous perdions cette période 11-7.
Nous n’avions plus que 9 points d’avance sur le score de 39-30.

Le dernier quart débutait hélas comme nous venions de finir le précédent. Les iséroises marquaient un tir à 3 points pour revenir à 6 unités (39-33). Didier, excédé, avait un début de colère à la Jacqueline Moureau.
De nouveau, la production de nos joueuses était désorganisée et, devant cette apathie, le coach disait aux filles « Si vous ne changez pas, je vous change ! », phrase communément prononcée en Ehpad mais qui soulignait bien son mécontentement.
Nous menions 42-35 avant que la 5 adverse, les cheveux hirsutes comme un Furby, ne commette une faute offensive sur Cathy. Il restait 5 minutes à jouer et, après ce temps-mort fraichement pris, il fallait jouer l’accélération. Une erreur d’arbitrage en notre faveur réveillait nos joueuses qui se mirent à développer une activité plus intense qui se concrétisait par de nombreuses interceptions et moults paniers. Nos joueuses étaient animées par la même révolte que lorsque nous nous élevions contre le port des t-shirt LC Waïkiki vert fluo.
Sharon livrait les 3 dernières passes de la partie, une pour Cathy, deux pour Maylis, et nous fermions ces 10 dernières minutes sur un 23-16 conforme à notre activité.
Le match était gagné 62-46 et cette première victoire faisait du bien aux filles.

Si elle s’était dessinée tardivement, cette victoire semblait malgré tout inéluctable.
Les filles avaient développé une grosse activité des 2 côtés du terrain, tout comme notre adversaire d’ailleurs, mais elles avaient été moins brouillonnes, plus cliniques.
Saint-Egrève avait été agressif au rebond mais nous avions été rapides en contre-attaque. Opposition de style, certes, mais maîtrise technique supérieure de notre côté globalement.

Il fallait maintenant quitter la province iséroise pour rentrer chez nous.
Une mauvaise nouvelle sur le chemin du retour, intelligemment, sous la pluie, sur l’Aire de Lançon de Provence, Zoé glissait en claquettes et se donnait une entorse du ligament antérieur de la face interne de la cheville gauche… Ca compromettait les 2 ou 3 prochaines semaines et la priverait sûrement des derbies roquebrunois et monégasque… Pffff…

Je vous laisse avec les images de la victoire du jour.

« de 2 »

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