Le tour de La Garde s’achève, Winter is coming

Un mois s’était écoulé depuis la cruelle désillusion de notre dernier quart-temps contre Carqueiranne, hallucinante période qui ferait passer la fin du Titanic pour un bateau Playmobil qu’un enfant ferait couler dans son bain, et qui avait laissé Geoffrey avec une gueule de bois à faire passer Pinocchio pour un vrai petit garçon.
Comment relever la tête après cet échec ? En travaillant bien sûr, et en faisant tout son possible pour corriger ce qui n’allait pas. Mais malgré cette bonne volonté, les vacances scolaires coupaient cette envie et ne permettaient pas au coach de relancer la machine comme espéré.
Ainsi, c’est avec seulement 2 entraînements dans les jambes que nous allions recevoir de nouvelles varoises avec le Basket Club de La Garde.

Les vacances d’hiver sont importantes, elles permettent aux filles de respirer et se ressourcer. Et quoi de mieux que la montagne et le ski pour ça ? Et bien il faudrait demander à Chiara qui, sur une piste, se brisait la clavicule et mettait ainsi malheureusement un terme à sa saison.
Quel dommage pour elle d’abord, on lui souhaite tout le meilleur pour sa récupération, et quel malheur pour l’équipe qui voyait son infirmerie contenir presque plus de joueuses que de filles valides. L’Eveil allait devoir trouver des solutions pour pallier à ces instants difficiles, mais ce match contre La Garde se disputerait avec les 7 derniers samouraïs de l’équipe.

Dernière effluve de tristesse pour moi, ce 2 mars était un jour de commémoration, celui de la disparition du grand Serge Gainsbourg en 1991… Tempus Fugit…
A cette passade un peu maussade, j’ajouterai que vues les circonstances, nous n’étions pas en joie du côté de Nice, même en cette période de Carnaval, quand les gens dansent en se lançant des confettis et des serpentins, comme une sorte de biopic de Patrick Sébastien.

Avec ce choix restreint de joueuses, Geoffrey décidait de faire débuter Zoé, Thiziri, Hana, Hayam et Amélie. Les filles de La Garde étaient venues à 7 elles aussi, au moins, physiquement, ça équilibrait un peu les forces en présence.

La première consigne donnée par le coach était de prendre assez haut nos adversaires pour limiter leurs tirs extérieurs et tenter de maintenir leurs 2 grandes loin des solutions de passes.
Consigne évidemment non respectée puisque La Garde, à qui tout réussissait, rentrait 3 tirs à 3 points dans ce seul quart-temps. Même les retours en défense étaient incroyablement lents, se faisant à une vitesse comparable à celle d’un Stephen Hawking même sous stéroïdes russes.
Ainsi, menés 10 à 2, le départ était bien foiré mais grâce à quelques bonnes combinaisons, nous revenions à 12-7.
La Garde est une équipe mature, qui développe un jeu simple mais appliqué et efficace, bien rôdé, et les postes sont bien équilibrés, des arrières aux intérieures. Elles avançaient sereinement dans la partie mais nos cadettes les aidaient bien en reprenant un faux rythme.
Ainsi la défense trop molle et lointaine de nos U18 permettait aux varoises de planter leur 3ème tir à 3 points de la période. L’Eveil se faisait autant arroser qu’un militant de La France Insoumise qui se serait assis devant à un meeting de son leader, Jean-Luc Mélenchon, et qui aurait reçu tellement de ses postillons qu’il aurait fini plus trempé qu’un fan de femmes fontaines.
Sur une dernière faute d’Hayam, qui offrait un panier marqué plus un lancer, La Garde terminait le quart-temps confortablement, avec 15 points d’avance, sur le score de 24-9.

Ces premières 10 minutes n’avaient pas été très rock’n’roll, à moins d’être fan de Jon Bon Jovi qui célébrait ce jour ses 57 ans, et on espérait une réaction des filles dans le deuxième quart-temps.
Pendant quelques minutes, la pression gardoise s’accentuait et cela n’arrangeait pas nos affaires.
Zoé était prise en boîte mais, tel Alexandre Benalla quand il rentre en prison, elle s’en sortait rapidement et se débarrassait de ses geôlières. Mais nous en étions déjà à 29-10.
Amélie rentrait 2 lancers-francs, puis Thiziri prenait un petit appui latéral pour décocher un somptueux tir à 3 points qui nous ramenait à 31-15. Mais cette action magnifique était aussi vaine qu’éditer le Gault & Millau en Somalie car dans la foulée, Amélie écopait de sa 3ème faute. Puis des oublis en défense permettaient à nos adversaires de planter un dernier 3 points avec la planche.
Ça devenait horrible, comme un furoncle en plein shooting de modèles de l’Agence Elite.
La Garde gagnait cette période 13 à 8 et menait de 20 points à la mi-temps sur le score de 37 à 17.

Bien entendu, ce départ laborieux, pour ne pas dire catastrophique, avait plombé la partie bien trop rapidement pour espérer quoi que ce soit… Si Carqueiranne avait réussi l’exploit d’un impossible retour à la façon habituelle des adversaires du PSG en Ligue des Champions, appliquer la même méthode face à La Garde relevait de l’impossible. Les varoises étaient organisées et maîtrisaient bien tous les compartiments du jeu, nous n’avions pas vraiment les clés pour ouvrir cette porte bien close.
Ainsi la pause dans les vestiaires était bien terne.
Les filles restaient muettes, nimbées d’un grand silence. Si on avait voulu une équipe de carpes, on aurait recruté Georges Pernoud pour coacher.
Geoffrey rassemblait les joueuses et leur demandait de respecter de nouvelles consignes pour faire une deuxième mi-temps digne de ce nom et de bien figurer.
L’édifice était aussi fragile qu’Abdelaziz Bouteflika qui fêtait ses 82 ans, l’âge parfait pour envisager un 3ème mandat présidentiel d’affilée.

Le début était bon, mais se révélait être un pétard mouillé… Zoé passait à Thiziri qui marquait son panier, le seul de cette période.
Le reste était une immonde gabegie. Des tirs incroyables, en rafale, et très disparates.
Zoé opérait de bons choix mais elle n’arrivait pas à rentrer ses tirs. Elle avait autant de succès dans ses shoots que Loana dans son parcours professionnel.
La presque majorité de nos tirs ressemblaient plus à des jets de ballons que de réelles positions prises pour marquer ou provoquer des fautes. Des fautes que nous faisions, à l’image d’Amélie qui prenait sa 4ème en début de période et contraignait Geoffrey à la sortir pour le temps restant.
A 1 sur 26 aux tirs, il y avait peu de chances d’enclencher le mode remontada. Mais au moins provoquions-nous quelques fautes qui permettaient aux filles de s’illustrer aux lancers-francs puisque grâce à Thiziri, Thilelli et Hayam, nous mettions un 8/8.
Et Thiziri prenait elle aussi sa 4ème faute, provoquant un stress certain au coach pour la gestion de fin de match à 7.
Les varoises semblaient gérer la partie mais pas avec autant de facilité qu’on aurait pu croire. Avec autant de déchets de la part de nos cadettes, elles auraient pu nous corriger mais la lutte était féroce, en particulier au rebond. Il y avait dans la raquette plus d’activité humaine que sur un tournage du site orgiestcheques.com.
Ainsi nous perdions modestement la 3ème période sur le score de 13 à 10 et au tableau d’affichage, nous pointions à 23 longueurs derrière La Garde à 50-27 en leur faveur.

A cet instant précis, il aurait fallu faire preuve d’une immense naïveté pour croire à une remontée de notre équipe. Une naïveté du niveau de ceux qui, jusqu’en 2002, ont refusé de croire que ce n’étaient pas Milli & Vanilli qui chantaient sur leurs morceaux.
Zoé provoquait d’entrée une faute mais loupait ses 2 lancers. Puis elle tentait 2 tirs, loupés eux-aussi, mais elle prenait 2 rebonds offensifs. Enfin un bon retour en défense prouvait qu’elle avait beaucoup d’activité malgré une réussite qui s’évertuait à la fuir. Hayam et Thiziri rentraient chacune 1 lancer pour marquer un peu et enfin, après que l’équipe eut loupé 35 tirs d’affilée depuis le quart-temps précédent, Zoé débloquait enfin son compteur personnel. Ça avait été une longue traversée du désert pour l’équipe et Zoé, on aurait pu y croiser Benoit Hamon et Rama Yade réunis.
Amélie, qui avait fait son retour sur le terrain, devait gérer d’abord ses 4 fautes, puis son adversaire direct qui était plus lourd, plus puissant. Bien campée sur ses appuis, elle recevait la capitaine adverse en plein plexus et faisait un long vol pour finir étalée sur le sol. Une immense faute offensive non-sifflée, c’était surprenant. Amélie tentait d’expliquer à ses collègues arbitres l’énorme faute dont elle venait d’être victime mais ça semblait aussi vain que si MC Solaar venait voir Booba avec un Larousse pour lui prouver que le mot « teub » n’existe pas.
Ces évènements n’avaient pas fait dévier nos adversaires de leur trajectoire et elles menaient maintenant 61-31, ça devenait compliqué.
Zoé et Hana scoraient chacune un panier, puis encore Hana qui rentrait un lancer-franc, oublié par la table de marque, et le match s’achevait.
Mission presque réussie pour ce dernier quart-temps puisque nous faisions égalité à 13 partout et nous perdions la partie sur le score final de 63 à 40.

Dans cette deuxième mi-temps, perdue de 3 points seulement, les filles avaient eu un comportement exemplaire, et c’est l’exemplarité qui conduit à l’identification.
Par exemple, quand on voit un film, on aime souvent faire pareil. Comme lorsque la première fois que Geoffrey a vu Batman, il a eu envie d’avoir lui aussi un costume intégral en cuir avec un masque. Il s’est alors rendu sur internet et il a trouvé presque le même mais avec en plus une boule qui se met dans la bouche, ce qui n’est vraiment pas pratique pour l’élocution.
Enfin, tout ça pour dire que lorsqu’on coordonne ses efforts, on se motive et on emmène ses autres coéquipières avec soi, ce qui fût le cas sur les 20 dernières minutes.

Le sentiment le plus étrange, c’est d’avoir perdu de 23 points contre une équipe bien organisée, certes, mais nos joueuses n’avaient pas démérité, ni même été totalement débordées.
Après, il est bien évident que les immenses déchets aux tirs ont terriblement aidé à la défaite, tout comme les absences pathologiques de nos filles en défense en début de match qui ont coûté 5 tirs à 3 points, créant de fait un écart rédhibitoire.

C’est donc une défaite, jamais agréable, mais qui ne laisse pas les mêmes regrets que ceux nourris contre Fréjus, ou lors de notre dernier quart-temps contre Carqueiranne.
Bref, on verra bien contre Monaco, les priorités dictées par les victoires ou les défaites ne sont pas primordiales, surtout quand le groupe n’est composé que de premières années, mais il faut simplement arriver à mettre en place le weekend ce qui est travaillé la semaine.
Les entraînements sont bons, la confiance viendra, ce ne sont que des jeunes filles après tout !

Quelques photos de cette rencontre, comme d’habitude. Et à la semaine prochaine en terres monégasques.

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