L’Asm nous estourbit dans le derby
Une semaine après l’interminable déplacement vers Roquebrune, c’était à notre tour de recevoir enfin notre prochain adversaire qui, lui aussi, n’aurait pas trop à arpenter les routes pour rejoindre notre bonne vieille salle de l’Annonciade. En effet, aujourd’hui, 17 octobre, alors que Chapi & Chapo fêtent leur 47 ans, nous allions disputer le derby monégasque contre l’ASM. Aaaah Monaco, cette parcelle de terre qui nourrit les rêves, les fantasmes, et pourtant, les filles ne seront jamais en couple avec un Prince, ou alors le biscuit tout au plus.
Lors d’un derby, on espère un parfum particulier, une atmosphère plus intense, tendue, qui irait certainement à l’encontre de l’esprit du Prix Nobel de la Paix remis un 17 octobre 1979 à Mère Teresa. Iil faut le dire, pour ce match, il y avait autant de pointures que chez Eram les jours de livraison. Que ce soit les jeunes joueuses qui ont évolué en NF1 comme Laura Cormeray, ou Maeva Saint-Etienne, les joueuses confirmées comme Marine Péglion, ou les transfuges du MBA comme Lala Wayne et Jenny, bref, cette équipe est armée pour dominer le championnat cette année.
Dde notre côté, ça continuait à être compliqué niveau effectif.
Si Mahé allait pouvoir enchaîner, nous allions devoir nous passer de Cathy, partie convoler en Île de France, de Zoé, toujours arrêtée pour cause d’entorse à la cheville, et d’Alexia, clouée au lit par une angine. Avec le retour d’Océane dans le groupe, elles seraient donc 7 pour tenter de contrer l’armada asémiste. Une mission délicate à l’issue incertaine, mais il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, avec la conscience que cette phrase risque de me valoir la haine des membres du parti animaliste.
En tout cas, place au match, et pour débuter, comme bien souvent, Didier faisait appel à Ali, Océane, Patience et Sharon, auxquelles il ajoutait Emilie.
Comme à son habitude, Ali remportait l’engagement mais c’est l’ASM qui ouvrait le score sur un panier bonifié d’un lancer à 3-0. Ça démarrait difficilement pour nos joueuses et après 2 minutes et 30 secondes de jeu, Sharon recevait déjà sa 2ème faute. Nous étions menés 10-2, moment du premier temps-mort de Didier. Les filles avaient du mal à se concentrer mais il faut dire que cette génération est fortement exposée aux perturbateurs endocriniens, au glyphosate et à Aya Nakamura.
Les effets furent quasi immédiats car Ali et Océane scoraient, puis Sharon trouvait 2 fois Mahé pour inscrire 5 points, nous étions revenus à 14-12 et c’était au tour de l’ASM de stopper notre remontée par un temps-mort. Immédiatement, nos filles exerçaient une presse efficace qui nous permettait de récupérer la balle mais nos adversaires défendaient fort elles aussi et nous forçaient à buter sur les 24 secondes de possession. Tic-Tac, et pas Tik Tok, ce réseau social pour les jeunes sur lequel j’ai essayé d’aller mais, quand j’ai dit mon âge, les gens pensaient que j’étais un pervers, pourtant, j’avais pris un pseudo, celui d’une star de la télé, Christian Quesada, vraiment, je ne comprends pas. Bref, quand Océane convertissait une passe de Sharon pour égaliser à 16 partout, les asémistes eurent les 90 dernières secondes à leur avantage pour remporter le quart-temps 21-16.
Dès le début de la seconde période, nos jeunes mettaient de l’allant mais n’étaient pas en réussite.
De leur côté, nos adversaires visaient de loin et marquaient par 2 fois pour mener 27-16 quand Didier prenait un nouveau temps-mort. Notre défense se faisait plus intense et nous poussions à notre tour les asémistes au bout des 24 secondes. Hélas, nous n’en profitions pas mais alors comment se fait-ce comme on dit à Mykonos ? Et bien nous nous frottions à une défense solide et organisée. L’ASM creusait l’écart (33-18) et nous allions mal, comme la planère ou Eddy de Pretto.
Sharon trouvait Emilie pour réduire le score (33-24) et Maylis posait son 2ème contre du match, une action exécutée en utilisant magnifiquement ses mains, comme saurait le faire Clara Morgane, qui fait partie de ces gens qui travaillent avec leur corps mais ne sont pas à proprement parler des travailleurs manuels, du moins si on va plus loin que les 5 premières minutes du film.
Malgré ces efforts, l’ASM continuait de nous montrer son adresse longue distance et inscrivait encore 2 paniers pour empocher le gain de cette période sur le score de 25 à 13. Nous pointions maintenant à 17 points de nos adversaires à 46-29.
La pause allait permettre à nos filles de souffler un peu dans cette partie au rythme élevé et dans laquelle elles jetaient toute leur énergie. Bien entendu, les rotations étaient très limitées et elles accusaient un peu le coup. L’échauffement de reprise était de courte durée, léger.
Rapidement, Patience se lâchait en ce début de période. Une belle activité défensive pour une passe décisive à Océane qui scorait sur le buzz, un panier marqué sur service d’Océane et un autre panier marqué en lay-back sur un service de Maylis, nos remontions à 48-35.
Mais les joueuses de l’ASM se reprenaient et après un bon passage, elles nous repoussaient à 56-37. Nous nous décomposions lentement, comme nos corps à notre mort, sauf Michel Houellebecq qui a débuté sa décomposition de son vivant.
A 62-37, alors qu’elle disputait un rebond, Océane voyait 2 adversaires lui sauter dessus et attraper son doigt en particulier. C’était le genre de coup qui, si Sébastien Chabal l’avait reçu, en 15 secondes, il aurait eu la pilosité des Kids United.
Le temps-mort était nécessaire, pour retrouver nos esprits et Océane son doigt.
A la rage, en reprise, elle inscrivait un shoot à 3 points mais l’ASM terminait la période avec un lancer marqué. Nous perdions ces 10 minutes 17-11 et, au tableau d’affichage, nous étions menés de 23 points à 63-40.
Comment allions nous finir le match ? Voyons cela.
Sharon inscrivait un panier, mais ensuite nos filles négociaient difficilement les 3 possessions suivantes. Ali venait de rentrer et elle écopait de sa 4ème faute. Elle avait donc maintenant une espérance de vie inférieure à celle de la personne qui tape dans le dos de Booba en lui disant « Tu vas bien Kaaris ? ». Après une nouvelle contre-attaque asémiste, et menées 68-42, nos filles allaient souffler durant le temps-mort pris par Didier. Les défenses engageaient un bras de fer, l’ASM nous poussait au bout des 24 secondes, sur la possession suivante, c’était le MBA qui résistait 24 secondes. De nouveau Océane était victime d’une charge et sa cheville tournait. Entre ça et son doigt, elle semblait avoir avec l’ASM la même côte de popularité que Guy Georges.
Elle se relevait et continuait son pèlerinage en terre asémiste en livrant une passe à Mahé qui scorait sur le buzz pour revenir à 20 points, avant d’ajouter un lancer-franc (73-54).
Sharon ressentait un peu de lassitude et d’impuissance, ce qui la poussait à commettre ses 4ème et 5ème fautes en quelques secondes pour sortir définitivement de la partie. Elle avait le même regard énervé que celui de Passe-Partout quand il s’agit de fermer la porte à la gueule d’Elodie Gossuin juste parce qu’à l’énigme du Père Fouras « 2+3 » elle a répondu « Je sais pas… Marignan ? ».
C’est sur cette dernière faute que l’ASM marquait ses 2 derniers lancers pour remporter le match 75-54 mais le MBA empochait le gain de cette dernière période (14-12).
Que penser de ce match ? Difficile en fait d’en déduire quelque chose. L’ASM paraissait avoir géré la partie, mais nos joueuses avaient offert combativité et résistance. Elles n’étaient que 7 et terminaient fatiguées.
L’effectif asémiste était supérieur en nombre et leurs joueuses étaient plus expérimentées pour gérer ce genre de match. Il ne fallait pas se bercer d’illusions, comme dans cette pub Herta quand un papy grille des saucisses industrielles emballées sous vide en disant à son petit-fils à quel point c’est beau la nature.
L’autre bon point fût l’ambiance, qui est restée respectueuse, les filles se connaissent, et ce derby n’avait aucune odeur de souffre ou de poudre, ce qui est fort appréciable.
Des échanges de coup la veille des 60 ans de Jean-Claude Vandamme, ce n’était pas nécessaire.
Enfin, il reste du travail, des soins, et repartir de l’avant car, la semaine prochaine, en match avancé, nous recevons la Tronche Meylan, un gros morceau !
En attendant, voilà les images du jour.