Elles nous sont montées sur La Tronche

Le derby monégasque achevé, pas le temps de gamberger, il fallait déjà se projeter sur le match suivant. Pourtant, ce dimanche 24 octobre, qui voyait Pelé fêter ses 81 printemps, ou plutôt serait-il plus judicieux de dire automnes à son âge, c’était un weekend de Coupe pour toutes les équipes.
D’ailleurs quelques-unes de nos joueuses étaient appelées pour jouer ce tour de Coupe le vendredi soir avec la N1, et elles allaient enchaîner le dimanche avec la réception de La Tronche, qui avait demandé le report de ce match pour des raisons logistiques.
Dommage pour le repos, surtout que nous aurions pu profiter d’une belle journée ensoleillée à vous faire passer en 10 secondes du teint d’Amélie Nothomb à celui de Bernard Montiel.

L’équipe de La Tronche était jeune, très jeune, et composée de joueuses de divers niveaux sélectionnées dans les strates de leur Centre de Formation. Ah la formation, les vestiaires qui sentent la sueur et la chaussette sale, un vrai stage de survie qui permet de facilement pioncer à l’arrière du Tour-Bus du groupe Scorpion. Leurs années de naissance allaient de 2001 à 2005, loin des 35 ans que Drake célébrait aujourd’hui, et dont le sens de sa chanson « God’s Plan » allait planer sur cette partie.

Côté MBA, Alexia réintégrait le groupe, et Cathy nous revenait fraîchement mariée.
Malheureusement, Zoé était encore sur le flanc à cause de sa cheville, mais Alex Tchangoue revêtait la tenue Rouge et Blanche du Club pour prêter main forte à notre NF3.

Pour débuter la rencontre, Didier lançait Alex, Ali, Cathy, Océane et Sharon.

Dès le coup de sifflet, Alex s’activait. Elle gagnait l’entre-deux, servait Ali pour marquer, prenait un rebond offensif et scorait, nous menions 4-2 avant que Sharon ne soit percutée par un block durement placé par l’attaque Tronchoise. Allongée au sol, une inquiétude naissait dans nos rangs et j’avoue que moi qui tiens à la vie, parce qu’il est hors de question de mourir avant Edouard Balladur, j’en fait une question de principe, je regardais cet instant avec perplexité.
Didier sortait Sharon pour qu’elle récupère et notre équipe était aussi sonnée que notre meneuse. La Tronche en profitait pour prendre un léger avantage à 9-5.
Revenue en jeu, Sharon servait Maylis, puis convertissait une passe de Mahé à 3 points pour reprendre l’avantage à 12-11.
Au moment de la déjà 3ème faute de Patience, les Tronchoises vivaient un moment frénétique et elles s’envolaient au score (20-13). Elles étaient partout sur le terrain, on les voyait plus que l’âne Tro-Tro sur Piwi+ ou Kevin Master Sex sur Dorcel TV, c’est comme l’âne Tro-Tro mais en mieux bâti. La jeune meneuse Lucia, 15 ans, rentrait pour soulager sa titulaire, mais elle balbutiait et chutait, Sharon en profitait pour intercepter la balle et marquer un nouveau panier. Elle fût suivi d’une action d’Alex qui marquait un panier avec la faute, lancer converti. Nous revenions à 21-23 malgré une faute offensive de Cathy fort discutable.
Sur la quasi dernière action du quart-temps, Océane disputait une balle à ses adversaires mais, dans le mouvement, elle se faisait arracher son doigt déjà bien amoché. C’était une action terrorisante, à l’image d’un vieux rap de Benny B. Le mec est né à Molenbeek, on aurait dû savoir que « Mais vous êtes fou » était une forme d’attentat. Bref, elle devait sortir et Zoé lui appliquait du froid autant qu’elle pouvait pour la soulager. Dans le même temps, nous nous inclinions 25-21 au buzzer.

Les 4 premières minutes de la 2ème période étaient difficiles. Les Tronchoises développaient un jeu très rapide auquel il était difficile de répondre. Aurions-nous voulu les imiter que ce fût impossible et au moins aussi étrange que d’aller dans un magasin de lingerie pour imiter Harvey Weinstein.
Nous encaissions donc un 12-0 avant qu’Alex ne stoppe l’hémorragie d’un double-pas à gauche, et d’une passe à Sharon pour inscrire un panier lointain (37-26), le coach adverse prenait alors un temps-mort. Pendant ces 4 minutes, peut-être avions-nous été un peu presbyte, ce qui n’a évidemment pas le même sens que si c’est Tabata Cash qui écrivait ce mot ?
L’échange se stabilisait pendant quelques minutes puis Patience était sanctionnée dès sa rentrée de sa 4ème faute sur un écran appuyé en attaque. Au moment de sortir, elle avait un peu le même seum que les belges ont à l’encontre de Didier Deschamps qui, s’il se rend en Belgique, risque de repartir avec des frites dans le rectum, ce qui aurait fait une bonne scène bonus dans le Dvd de « Bienvenue chez les Ch’tits ». Malgré les paniers de Mahé et Océane, servies par Ali et Sharon, nous perdions aussi le gain du 2ème quart-temps 22-13 et nous pointions maintenant à 13 unités de nos adversaires à la mi-temps (47-34).

A la reprise, les Tronchoises allaient porter leur avance à 17 points (53-36) avant que Maylis ne marque son premier tir à 3 points du quart-temps sur un service d’Alex, et ne pose son premier contre. Malheureusement, cette activité positive de nos joueuses était contrariée par l’insolente réussite aux tirs des Tronchoises. Après 4 minutes de jeu et le 2ème contre de Maylis, Didier prenait un temps-mort. Le Coach s’énervait et scandait ses consignes comme le ferait Xi Jinping, le leader chinois. Didier, alias Petit Dragon, remobilisait ses troupes pour les relancer.
Nos adversaires continuaient de nous imposer un jeu rapide small-ball et nous commettions beaucoup de fautes, comme les 2ème et 3ème de Cathy, puis les 3ème et 4ème d’Emilie dans la même seconde. Elle sortait rejoindre le banc avec ce sentiment de gêne qu’on peut parfois ressentir à Monaco quand on a une carte bancaire de la Banque Postale. Nous nous retrouvions menés 70-43 quand Didier prenait un nouveau temps-mort à 2 minutes du terme de la période.
Malgré les efforts d’Alex et Emilie, qui passaient la balle à une Maylis à main chaude (4 tirs à 3 points rentrés dans le quart-temps, elle avait mis plus de points que n’en compte le QI d’un téléspectateur de NRJ12), nous ne parvenions pas à combler le retard, et l’écart, lentement, continuait de se creuser. Nous perdions le 3ème quart-temps 25-18 et nous avions 20 points de retard à 72-52.

Le dernier acte débutait, et Mahé passait par la gauche en ligne de fond pour inscrire un panier avant que La Tronche-Meylan ne nous refasse un coup d’éclat. Sur des attaques rapides Kenza, Lise, Manon et Marion inscrivaient un 9-0. Souvent surprises, nos défenseuses étaient en infériorité numérique tel un identitaire au Djamel Comedy Club. Alex se voyait sanctionnée de sa 4ème faute mais elle parvenait à servir Mahé à 3 points, imitée par Sharon qui offrait à Maylis un autre tir longue distance. Nous étions revenus à 81-60 mais Cathy sortait du match, elle recevait sa 5ème faute d’un arbitre droit et inflexible, l’incarnation même de l’homo-erectus, qu’on appelle ainsi parce qu’il marche bien droit. D’erectus est né le terme « érection » qui désigne un souvenir qu’ont les gens de plus de 60 ans.
A 4 minutes du terme, le coach Tronchois prenait un temps-mort qui se révélait payant. Ses joueuses imprimèrent une nouvelle accélération et nous infligeaient un nouveau 9-0, ce nouveau moment irrationnel sur le terrain ressemblait de plus en plus au cerveau de Francis Lalanne. Nous étions menés de 31 points (95-64), comme une sorte d’écho au Krach boursier du 24 octobre 1929 quand la bourse avait perdu 31% de sa valeur en quelques heures, provoquant les drames que l’on connaît. Aujourd’hui, le Jeudi Noir se transformait en Dimanche Noir. Dernier rebond économique, Ali servait Mahé qui rentrait le dernier tir du match, à 3 points, et nous perdions le dernier quart-temps 23-15 et le match de 28 points sur le score de 95 à 67.

Au moment de regagner son banc, notre équipe semblait brisée, telle une vieille pâte à tarte. On avait envie de mettre des quetsches dessus et de laisser Cyril Lignac l’étaler dans un plat beurré.
Et pourtant… Etrange sensation que cette partie, et ce dès l’échauffement.
L’impression laissée par les Tronchoises n’était pas forcément forte, mais sur le terrain, leur furia avait déstabilisé nos grandes, souvent prises de vitesse par ce système run and gun efficace.

Agressives et coriaces, toujours mobilisées, elle venaient sur notre défense comme des vagues irrésolues, incessantes, et faisaient preuve d’une adresse vraiment diabolique.

De notre côté, la partie n’avait pas été brouillonne, mais l’opposition des styles de jeu avait penché en faveur des jeunes en formation. Alex avait livré une partie solide et complète, nos jeunes avaient scoré efficacement, le jeu de passe était appliqué, et pourtant, l’addition finale paraissait salée.

Peut-que certaines joueuses étaient un peu émoussées par ce deuxième match du weekend ?
Qui sait en fait ? Le basket n’est pas une science exacte, et il faut donc repartir au charbon, travailler, soigner les blessées, trouver un plan pour disputer notre prochaine rencontre avec plus de certitudes. Ce sera dimanche prochain, contre le HTV, qui a un H comme dans Halloween !
Et n’oubliez pas d’ajuster vos montres… Et en attendant, paf, photos !

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