Ce face-à-face contre l’ASM n’a pas été sans problème

C’est amusant ce samedi 13 octobre. Non, pas le match, notre premier à domicile de la saison, j’y reviens dans un instant, mais je lisais une info qui m’a fait sourire. Cela parlait d’une manifestation de mécontentement de certains retraités d’Alès qui étaient frustrés de ne pas avoir pu obtenir de places pour aller voir un concert, et quel concert. Il s’agit tout de même de celui de Michèle Torr, la Beyoncé des vieux mais dont le déhanché provient de prothèses mal fixées et branlantes. Et je me dis que si à ce concert s’ajoutait la sortie de l’album de zouk d’Eve Angeli, ce serait les premiers signes de l’Apocalypse. En attendant qu’un dragon maléfique vienne détruire la France puis le monde, celui qui ne m’a pas offert la chance de naître sous Musset mais sous Musso, il convenait de survivre d’abord à ce match piège contre Monaco.

Et en effet, ce match était sulfureux car nous avions d’abord pu voir le match des monégasques contre Roquebrune-Cap-Martin, et elles avaient été très accrocheuses pendant 3 quart-temps. Ensuite parce que nous étions toujours privés de Romane, et Chiara était de mariage.
Nous n’avions pas envie de subir le débarquement des asémistes comme l’Amérique eut à subir celui de Christophe Colomb un 12 octobre 1492… Les dates nous offrent souvent des coïncidences surprenantes.

Bref, pour commencer la partie, Geoffrey installait Zoé, Thilelli, Thiziri, Hana et Amélie.
Cette dernière, pour pouvoir débuter cette partie, avait eu recours aux services de retouche des Ciments Lafarge afin de résoudre les déformations de son visage consécutives à son violent choc contre Carros. Mais elle était prête à en découdre.

Comme souvent, nos filles démarraient pied au plancher, usant de leurs qualités techniques et de leur vitesse éclair. Mais comme souvent, le temps d’ajuster les petits réglages, le temps filait vite, tout comme le score que nous ne contrôlions que partiellement.
La semaine avait été perturbée dans l’enchaînement des entraînements et nous en constations les effets sur ce début de match. Au point de voir nos adversaires du jour mener 8 à 4. Les filles se ressaisissaient pour recoller au score puis mener 13-8 après un tir à 3 points d’Hana et 2 lancers-francs rentrés par Zoé.
L’effectif tournait et Maïssa faisait une bonne entrée.
Malgré cela, nous assistions à quelques actions trop difficiles à mener et plus complexes que les coiffures de Paul Pogba. Ainsi le score évoluait peu et restait un peu flou.
Il restait à Hana à convertir ses lancers-francs consécutifs à une faute durant laquelle il fût heureux de voir sa jambe épargnée et assez souple pour ne pas céder. On aurait dit celle de l’ex Championne Olympique de patinage artistique Nancy Kerrigan qui, coïncidence donc, fêtait ce jour ses 49 ans, quand Tonia Harding s’était occupée de la sienne.
Ainsi le premier quart-temps s’achevait sur le score de 19 à 12 en notre faveur.
Ces 7 points d’avance étaient confortables, et il n’est pas négligeable d’avoir marqué 19 points, mais notre maladresse aux tirs laissait un sentiment étrange. Même les joueuses avaient semblé aussi passionnées par la partie que les candidats qui jouent au jeu Motus.

Ce sentiment allait perdurer lors de ce nouveau quart-temps. Une espèce de nonchalance, de mise en route compliquée, il se passait quelque chose chez nos filles.
Une poignée d’airballs ne permettait pas la prise de confiance et Monaco de son côté grappillait de précieux rebonds et de précieux points. C’est durant cette période que la magie allait opérer. Non, rien à voir avec Ribéry qui lirait du Sophocle, mais c’est bien du côté d’Amélie que l’étincelle allait surgir. Elle marquait 2 paniers d’affilée et déclenchait une grosse colère du coach monégasque envers ses joueuses. Ce que je n’avais pas précisé, c’est que les asémistes évoluaient en défense de zone resserrée, le genre sans espace, ce qui rend le jeu complexe et le spectacle assez fade. Mais il faut savoir s’adapter à toutes les situations et nous étions dans la difficulté.
En conséquence, le score fondait et se dégradait comme l’image de Plastic Bertrand quand on a découvert que ce n’était pas lui qui chantait sur ses disques.
Mais Amélie faisait le nécessaire pour ne pas sombrer et elle inscrivait 8 points sur les 11 de notre vilaine deuxième période. Deuxième période perdue 15 à 11 mais à la mi-temps, aussi serré fût le score à 30-27, nous conservions 3 points d’avance.

Nos cadettes allaient-elles remettre de l’ordre dans ce match, et ce malgré la contrainte de la défense de zone du rocher rouge et blanc ? C’est ce que nous allions voir.
Maïssa et Zoé prenaient le relais dans cette troisième période et parvenaient à insuffler un peu de folie dans le jeu. C’était plus intense, plus appliqué, plus impliqué. Geoffrey gesticulait, donnait ses consignes en bougeant les mains, les bras, comme un cul de jatte qui se serait mis à la Macarena.
Si nos filles nous offraient un bien meilleur spectacle, ce n’était pas non plus le grand renversement espéré en termes de score et d’écart. Mais au moins ça avait soufflé un vent de fraîcheur, un peu comme un spray d’Air-Wick dans des toilettes turques fréquentées par des types qui bouffent uniquement Tex-Mex.
Ces efforts payaient tout de même puisque nous empochions le gain du troisième quart-temps 18 à 11 et nous menions donc 48-38 après 30mn. Ces 10 points d’avance allaient constituer un petit trésor de guerre à défendre.

Les 10 dernières minutes allaient livrer leur verdict. Nos U18, plutôt empruntées, encaissaient un 4-0 le temps pour Hana d’être victime du premier tacle de la jeune Cléo. Les jambes un peu coupées, elle loupait ses 2 lancers-francs alors qu’au fond de la salle s’échauffaient les jeunes U13. Vêtues des maillots bleus de Petredec qui avaient jadis habillés nos joueuses, elles nous rappelaient une époque avec un brin de nostalgie.
Mais retour au match, avec des mauvais choix et un rythme qui baissait franchement. Le temps pour Maïssa de faire son baroud d’honneur avant de faire sa 5° faute, et pour les jumelles d’entamer le Twins Show. A 3 minutes du terme, Monaco ne pointait qu’à 6 points de l’Eveil mais ce petit retour au score serait aussi bref que le CV de Miss Dominique.
C’était agréable de voir nos filles dans la difficulté mais ne pas paniquer et reconstruire leur avantage. Hana encaissait le 2° O’Soto Gari de Cléo, une faute qui est normalement punie de crime de guerre par le tribunal de La Haye.
Après cette action, les dernières minutes allaient s’écouler au même rythme que la cocaïne au Festival de Cannes. Le terme fut donc rapidement sifflé et nous remportions le dernier quart-temps 12 à 10 et le match 60 à 48, soit avec 12 points d’avance.
Ce n’était pas un écart fleuve et les filles s’en rendaient compte. Leur joie mesurée en fin de match exprimait bien la mesure prise et on peut dire que leur match contre Carros avait été bien plus complet que celui livré ce jour contre Monaco.

Il ne faut pas bouder notre plaisir et savourer aussi cette victoire comme il se doit.
Avec une semaine d’entraînement pas exceptionnelle, un rythme de match lent, un manque d’agressivité au rebond et de mauvais choix, tout autant qu’une certaine maladresse, les filles avaient dû se cogner 40 minutes de défense de zone, ce qui ne favorisait en rien la fluidité du jeu.

Enfin, il ne faut pas mésestimer l’équilibre de notre défense. Ce fragile édifice était en manque de son architecte et, en son absence, on ressentait clairement le poids de Chiara, la clé de voûte de ce secteur.

Ce match a été stressant car l’Eveil aurait pu se mettre à l’abri bien plus tôt mais dans le même temps, Monaco n’avait mené que 100 secondes dans le match, et ainsi l’issue de la partie semblait logique. Je ne dis pas évidente, je dis logique, car en sport, et en basket en particulier, tout change très vite, on le sait bien.

Il faut souligner aussi la très bonne tenue du match par les arbitres qui ont su siffler intelligemment et tenir la partie avec brio.

Maintenant il y a une pause et des vacances, elles feront du bien, et nos filles devront se déplacer dans 4 semaines chez le voisin niçois, pour le énième derby contre le Cavigal. Une situation intéressante car les filles auront le temps de se reposer, de travailler, d’affiner certains secteurs et de nous livrer un match que tout le monde espère passionnant.

En tout cas, avant de revêtir les oripeaux de la saison d’Halloween, je vous souhaite de bonnes vacances de Toussaint et je vous laisse avec les photos du jour. J’ai pu isoler quelques-unes de nos amies monégasques, ça fait du bien de pouvoir enfin leur offrir quelques souvenirs de terrain.

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