Des mandales au Cavigal

Le 14 décembre n’est pas une date anodine pour certains d’entre nous. Je ne parle pas uniquement des passionnés de basket qui savent que c’est ce jour de 1891 que James Naismisth inventa au Canada ce que l’on nomme aujourd’hui Basket-Ball. Ce n’est pas non plus l’anniversaire d’un homme devenu muse de la mode malgré lui, Stan Smith et ses 73 printemps. Pas plus que la célébration de la première pile atomique baptisée Zoé en 1948, on sait tous que cette pile est née un 16 septembre 2003… Non, c’est une date un peu triste, mais qu’il convient de commémorer, parce que le souvenir de Michele Mari reste très présent chez un certain nombre de lecteurs de ce blog… Alors voilà une occasion de penser à elle et aux siens…

Et ce samedi, notre équipe se rendait à Nice, salle Sainte Hélène, pour rencontrer les U18 du Cavigal, dans un quartier rénové. Avant, les places de parkings étaient gratuites, maintenant c’est payant, tout le contraire des concerts d’Eve Angeli.
Cette salle est étrange, un peu étouffante, la proximité des bancs des spectateurs le long des lignes du terrain, ou bien les équipes qui partent ou qui arrivent et se massent dans les angles, cela créé une promiscuité qui peut se révéler perturbante, j’ai vécu ça il y a fort longtemps lors de matches disputés ici contre le NBAO, autre temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

On sait que les matches contre le Cavigal sont des combats, qu’il faut affronter une étrange animosité, mais c’est un passage obligé pour toute équipe maralpine qui veut évoluer au niveau régional.

Pour ce match, nous enregistrions le retour à la compétition de Romane, qui semble enfin débarrassée de ses pépins physiques et qui a travaillé dur de nombreuses semaines pour refouler un terrain de basket en pleine possession de ses moyens.

Mais elle allait regarder le début de ce match du banc car Franklin lançait Léana, Maguette, Zoé, Chiara et Janna dans l’arène.

L’entame était plutôt dense mais nos filles parvenaient à ouvrir le score sur une passe décisive de Zoé vers Léana. Une situation vite rétablie par Flavie qui nous envoyait son spécial à 3 points.
Sous la pression défensive qui commençait à s’exercer, nos filles n’arrivaient pas à conclure leurs phases de contre-attaques et rendaient de nombreux ballons à nos adversaires, qui ne se faisaient pas prier pour prendre de l’avance. Zoé tentait en vain d’envoyer ses coéquipières au panier mais nous perdions trop de balles, beaucoup trop, j’y reviendrai. Nous étions menés 8 à 2 quand Franklin prenait son premier temps-mort pour tenter de remettre de l’ordre dans la maison monégasque.
Sur un gros contre de Maguette, Zoé récupérait la balle et lançait Janna qui obtenait 2 lancers, nous revenions à 8-3, mais le Cavigal inscrivait un nouveau tir lointain bien douloureux.
Les niçoises entamaient alors une prise à deux sur Zoé qui devait batailler à chaque montée de balle. Elle bougeait plus qu’un Chihuahua qui se serait introduit la truffe dans une prise électrique.
Elle subissait beaucoup de fautes, mais les arbitres n’en sifflaient que très peu, voire pas du tout, créant d’inévitables frustrations, et une sensible montée en intensité de la violence de ce type de défense…
Malgré cela, Zoé parvenait à se sortir de ces pièges mais ses partenaires éprouvaient les plus grandes difficultés à convertir ces ballons issus de chacun de ces combats acharnés.
Pour souffler un peu, Zoé rejoignait le banc mais les niçoises allaient intensifier leur pressing et ainsi provoquer 12 pertes de balles de nos joueuses. Le Cavigal s’envolait et menait 22 à 3.
Sur la dernière remise en jeu, notre ailière oubliait le ballon, un peu comme Rocco Siffredi a tendance à oublier les fleurs quand il va voir une femme pour ne lui offrir que sa tige.
Chiara Ivaldi convertissait un lancer-franc pour revenir à 22-4 avant que Maguette ne mette un contre à Jodie, laissant la période s’achever. Les dégâts étaient déjà considérables, nous étions menés de 18 points.
Mais avec 1 tir rentré sur 13 tentatives, et surtout 31 balles perdues, que pouvait-on espérer ?
Nous avions perdu ce nombre fou de balles qui rappelait le nombre de Lybiens qui quittent leur pays ou les militants de gauche qui désertent le PS.

Nous espérions être témoins d’une renaissance de nos U18, même fugace, car le match risquait de devenir une boucherie que pourrait dénoncer les membres de L.214.
Malheureusement, le début de quart-temps contenait la même fébrilité et beaucoup de nos jeunes joueuses réalisaient que la dimension physique et technique du passage en U18 nécessitait une réelle adaptation, mais là, c’était plutôt le mode urgence qu’il fallait activer.
Nous rencontrions plusieurs loupés de toutes parts qui n’avaient heureusement pas trop de conséquences, même si nous étions déjà menés 25 à 8.
Les joueuses du Cavigal ne relâchaient pas leur pressing et on sentait bien que nos cadettes étaient moins aimées qu’un vendeur de niqabs sur une plage nudiste.
Encore un gros trou noir à traverser, qui profitait à nos hôtes, et ce malgré les changements imposés par Franklin, qui coïncidèrent avec la rentrée de Romane sur la piste aux étoiles. Enfin, la piste aux étoiles… Le ton montait sérieusement entre les adversaires du jour, les coups se multipliaient et les conditions de jeu devenaient somme tout aussi banales qu’une voiture piégée dans la banlieue de Damas. Nous pointions à 20 points derrière, sur le score de 31-11.
Petite réaction d’orgueil, Eunice trouvait Romane qui scorait, puis ce fût Janna qui trouvait Chiara pour un nouveau panier, avant que Chiara Ivaldi ne rentre un lancer.
Une initiative de Maguette nous offrait 2 points supplémentaires, mais le Cavigal maintenait l’écart à 20 points à 38-18. Il était surprenant par ailleurs de constater les complaintes de nos adversaires qui se plaignaient de recevoir des coups. Quand on voit ce qu’elles distribuaient copieusement, c’en était aussi crédible que si Laurence Boccolini devenait l’égérie d’une campagne de lutte contre l’anorexie.
Notre période avait meilleure allure puisque nous ne la perdions que 16-14 et, à la mi-temps, nous étions donc menés de 20 points à 38-18.
Le GROS bémol restait nos pertes de balles, dont le nombre était monté à 60, et nous avions déjà 4 filles à 10 pertes de ballons, ou plus, chacune.
Il fallait corriger ça mais surtout, contrer les niçoises car si Belzébuth avait voulu détruire l’ensemble des civilisations durant les mêmes 20 minutes, il aurait suivi à la lettre le plan de jeu du Cavigal.

Le début de cette nouvelle période débutait par une belle phase défensive de nos jeunes joueuses. Elles poussaient les niçoises au bout des 24 secondes de jeu et récupéraient ainsi le ballon.
Nos filles perdaient encore quelques ballons qui n’étaient pas sanctionnés par des paniers adverses alors que Zoé trouvait Chiara pour un panier marqué, puis la même Chiara, captant un rebond offensif, servait Maguette qui marquait à son tour, mais loupait 2 lancers sur une faute provoquée juste après.
Notre imposante jumelle se faisait arracher le maillot par une adversaire qui semblait fan de sa tunique, mais la balle était rendue aux niçoises sous l’incrédulité des supporters monégasques.
Zoé tentait de pousser mais elle loupait un tir avant de trouver sur l’attaque suivante Janna pour lui offrir un panier.
Mais voilà que pointaient de nouveau nos erreurs répétées, et nous cumulions de nouvelles pertes de balles qui donnaient à Franklin le même air furieux qu’Alain Juppé quand, chez Camille Albane, on lui facture le forfait à 35 Eur alors qu’il n’est resté que 6 minutes.
Sur la ligne des Lancers-Francs, ce n’était pas la grande fête non plus à l’image de Chiara qui en loupait 3 d’affilée sur de belles fautes provoquées, et enfin sifflées, mais elle n’était pas seule à sécher derrière la ligne de réparation. Alors que le score était de 44-25 pour le Cavigal, Franklin prenait un temps-mort.
Tinane effectuait une bonne rentrée puisqu’elle marquait un lancer puis plaçait un superbe contre que les arbitres décidaient injustement de sanctionner par une faute. Enfin, alors qu’elles se disputaient le ballon au milieu du terrain, Tinane tombait au sol en entraînant une niçoise qui restait un peu étourdie. Au bruit soulevé par les 2 joueuses et au brouhaha qui soufflait des tribunes, on eut l’impression d’un attentat et cette action, tellement terrifiante, faisaient que les supporters, pris de terreur, fuyaient et prenaient d’assaut l’Aéroport de Nice Côte d’Azur.
Evidemment, c’est Tinane qui se faisait sanctionner et comme c’était sa 4° faute, Romane venait la remplacer numériquement.
Lorsque Eunice marquait son panier, nous étions revenus à 16 points de nos hôtes du jour à 46-30.
Elle réduisait encore le score en marquant 2 lancers, mais une fois encore, sur une balle perdue, le Cavigal enfilait un nouveau tir à 3 points.
Nouvelle phase de jeu, perte de balle, 2 points pour Nice.
Nouvelle phase de jeu, perte de balle, 2 points pour Nice.
Nouvelle phase de jeu, perte de balle, 2 points pour Nice. Et un lancer sur une faute de Chiara.
Nous perdions le gain de ce 3° quart-temps sur le score de 18 à 14 et au tableau d’affichage, la marque présentait 24 points de retard puisque le Cavigal menait 56-32.
Le constat restait identique aux précédentes périodes, maladresse et pertes de balles, un cocktail rédhibitoire qui nous faisait galérer face à une équipe survoltée mais pourtant bien prenable.

Sur la remise en jeu, une de nos joueuses perdait son 20° ballon du match, action immédiatement sanctionnée par un nouveau tir à 3 points de la jeune Ambassadrice du sport niçois qu’est Flavie.
Et rebelote, un nouveau panier encaissé nous faisait perdre tout espoir de folle remontée à 61-32.
Romane plaçait un contre et Léana en profitait pour inscrire un panier sur contre-attaque. La même Léana servait ensuite Romane pour un nouveau panier, et Zoé concluait un coast-to-coast pour revenir à 61-39.
La remise en jeu niçoise était approximative et les joueuses luttaient pour s’emparer du ballon, dans une forme de guerre impitoyable. Ce déchaînement incompréhensible de mon point de vue, était tel qu’on s’attendait à voir surgir la chemise blanche de BHL pour tenter de ramener un semblant de paix dans ce conflit quasi moyen-oriental. Maguette arrivait tout de même à inscrire un nouveau panier pour revenir à 20 points, sur le score de 61-41.
Zoé trouvait Maguette sous le cercle qui montait au panier mais avec Rania accrochée à ses bras, ce qui lui offrait 2 lancers qu’elle convertissait.
Mais Maguette rendait au Cavigal ces 2 lancers sur la phase défensive suivante, un coup dans l’eau.
Et donc 65-43.
Sur une énième remontée de balle de Zoé, la prise à 2 se faisait plus rude que jamais à tel point qu’elle se voyait envoyer au-delà de la ligne de touche avec une véhémence plus que répréhensible. Zoé faisait d’ailleurs savoir de façon brusque et musclée son désaccord, avec un début d’échauffourée inhabituelle, mais qui démontrait bien la frénésie de ces comportements. Quand on voit l’ambiance délétère de ce genre de match, on se dit qu’il vaut mieux aligner des fans de Maître Gims comme ça, si on en perd dans les combats, personne ne les regrettera.
Le match allait s’achever sur une faute de Romane et nous ne perdions ce dernier quart-temps que 11 à 10, mais le match sur le score de 67 à 42.

Alors voilà… Que dire sur ce (non) match ? A part qu’il fut d’un niveau d’agressivité particulièrement désagréable ? Parce qu’en effet, la pression défensive de tous les instants avait provoqué de nombreux dégâts chez nos joueuses, encore que… La défense n’avait pas été non plus d’un niveau à nous clouer au pilori. Malgré les boîtes successives subies, Zoé n’avait perdu que 3 ballons durant la partie, ce qui était plutôt raisonnable vu le contexte.
Malgré tout, quelques chiffres statistiques expliquaient le résultat, mais nous donnait aussi l’impression d’être dans l’état d’un vomitorium romain un soir où César avait la tourista…
Car après le chiffre incroyable de 101 tirs tentés contre Monaco la semaine précédente, nous affichions ce jour 96 pertes de balles dont 63 dans les mains de 4 joueuses. Ce qui montre aussi les difficultés de l’attaque niçoise qui, avec autant d’offrandes, ne prenait finalement contre nous que 25 points d’écart…
Et notre 8/28 aux lancers-francs laissait trop de marge à nos adversaires aussi.
Bref, le genre de chiffres à donner envie de rejoindre Daech pour annihiler l’Occident.

Comme quoi, on peut passer à côté d’un match, mais savoir que l’équipe n’est tout de même pas si loin d’une autre issue, mais avec des « si », on fait du basket-fiction…

La bonne nouvelle c’est que cette phase 1 était terminée et que nous n’allions plus affronter d’équipes du 06 dans la deuxième phase, ça permet de respirer à l’idée d’affronter des équipes plus joueuses et moins brutales…
Et puis cette phase suivante, elle prendra place dans un mois, ce qui laisse le temps à tout le monde d’aller en vacances, de bien se reposer, et de se remettre au travail pour suivre les nouveaux objectifs du coach pour la fin d’année. Et c’est rassurant de savoir combien cette équipe est perfectible pour donner plus encore.

En attendant, bonnes fêtes de Noël, tout ça tout ça, et à tout bientôt, le temps de visionner ces quelques photos.

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